Le magazine anglais The Guardian a relayé le 26 janvier une étude menée par l’organisation World Resources Institute (WRI) éclairante : le choix des messages intégrés dans les menus des restaurants peut influencer les clients à choisir des options végans ou végétariennes plutôt que des plats à base de viande.
L’étude menée sur 6000 personnes aux États-Unis a permis de tester les réactions face à dix messages différents.
Des messages écolos pour un burrito sans viande
Les personnes participant à cette enquête devaient choisir entre un burrito aux haricots et un avec de la viande. Certains clients lisaient des phrases sur leur menu telles que :
« Chacun de nous peut faire une différence positive pour la planète » ; « Votre petit changement peut faire une grande différence » ; « Échanger un seul plat de viande contre un plat végétarien permet d’économiser des émissions de gaz à effet de serre équivalentes à l’énergie utilisée pour charger votre téléphone pendant deux ans ».
De ceux qui avaient ces messages sous les yeux, 25% choisissaient une option sans viande. Un autre message impactant a, à lui seul, entraîné 22% des participants à choisir un plat végétarien :
« 90 % des Américains font le choix de manger moins de viande. Rejoignez ce mouvement grandissant et choisissez des plats à base de végétaux qui ont moins d’impact sur le climat et sont plus respectueux de la planète. »
Les mots « vegan » et « végétarien » ont moins la cote
Edwina Hughes qui est à la tête de cette étude a expliqué à The Guardian que lorsqu’il était mentionné dans les messages la notion d’un « petit changement pour un grand impact », cela attirait les participants.
Cependant, les chercheurs de la WRI avaient constaté qu’uniquement nommé un plat : « lasagnes végétariennes » par exemple, n’avait pas tant d’impact que ces phrases. Toujours dans l’article de The Guardian, le chercheur Jonathan Wise explique que désigner un plat comme végan ne fonctionne pas, car « ça n’attire pas le public mainstream qui troue cela sermonneur et agressif ».
L’étude montre donc que la formulation est importante pour faire changer les habitudes de consommation de certaines personnes. Un réflexe qui sera peut-être adopté par certains restaurants à l’avenir ?
Crédit photo : Inigo De La Maza (s285sDw5Ikc) – Unsplash
À lire aussi : Bilan du Dry January : je mange plus de légumes et mon foie peut faire revenir l’être aimé
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
Alors je pense (mais bon, subjectivité +++) que des petites phrases sur l'écologie ça ne me fait ni chaud ni froid, mais j'ai moins tendance à prendre un plat avec "végé" ou "vegan" dans le titre : après introspection, parce que j'ai l'impression de faire un choix politique, et que ce n'est pas ce que je recherche en mangeant. J'aime manger, et j'ai l'impression que "machin végé", c'est une sorte de sous-option (faux) ou un choix militant, mais pas un choix plaisir (faux aussi).
Par exemple, entre "chili sin carne" et "chili végé" (= la même chose ), je suis plus tentée de prendre le chili sin carne. Aussi parce que, pour certains plats, mettre "végé" comme qualificatif ça ne m'avance pas des masses sur le contenu de mon assiette : un plat "végé" ça ne dit pas ce qu'il y a dedans, ça dit juste ce qu'il n'y a pas. Et donc de facto mon esprit pense "il y aura tel truc en moins" sans le combler par autre chose, et forcément, pour certaines recettes, ça peut faire un peu vide. Par exemple : un "burger avec un pâté aux champignons", ça me tente beaucoup plus que "burger végé".
Aussi je pense que cette façon de nommer les plats végés et vegans sans plus de qualificatifs, ça tend à ne pas donner ses lettres de noblesse à la cuisine végétarienne/vegan. On la classe juste dans un énorme fourre-tout (ou, pire, on la nomme "végétale" dans les grands restaurants), ce que je trouve un peu injuste.