Quand j’ai fait ma valise dans l’optique d’un voyage de trois mois aux Etats-Unis, emmener le livre de Kerouac me semblait aller de soi. Je n’avais jamais eu vraiment le courage d’entamer l’ouvrage en France, et je me disais qu’être sur les mêmes routes que l’auteur aurait surement un effet bénéfique sur ma lecture.
Sur la route est l’ouvrage majeur du chef de file du courant Beatnik, ce courant moteur de la contre-culture américaine des années 50. Le mythe veut que ce roman ait été écrit en un seul jet, en trois semaines sur un rouleau de 36 mètres de papier pour ne pas perdre de temps à changer les feuilles de la machine à écrire…
Pourtant, dans un premier temps, ces éléments n’ont pas été suffisant pour me faire accrocher, et il m’a fallu du temps pour rentrer dans l’histoire… A quatre reprises, j’ai capitulé devant la 153ème page, puis il y a eu ce jour où je me suis forcée… et j’ai enfin découvert le trésor qui se cache dans ce livre ! L’histoire d’amitié entre Sal Paradise et Dean Moriarty, les routes entre New York et San Franscisco, les airs de jazz, les bordels de Denver, l’alcool, la drogue, les femmes qu’on admire, qu’on touche et qu’on oublie… Pour apprécier tout ça, il m’a fallu accepter l’idée qu’il ne se passait rien dans Sur la route, pas la peine d’attendre la fin, pas le peine de chercher du suspens, il n’y en a pas, il n’y a rien à attendre du trajet vers San Francisco ou du retour vers New York. Pour autant, Sur la route n’est pas un livre statique, il est marqué par le mouvement permanent ; jamais les personnages ne se posent, ils sont toujours sur le départ pour trouver le lieu du bonheur…
Passant leur temps à se rejoindre pour mieux se séparer entre les deux rives du continent américain, les liens qui unissent Sal et Dean sont empreint de pureté et de naïveté. Une amitié comme on en rêve, qui vous laisse libre tout autant qu’elle vous attache, le tout dans l’atmosphère des Etats-Unis des années 50, mélant air de bip-bop, violence et pauvreté. La pureté de la relation de Dean et Sal dans un monde décrit comme totalement pourri est d’ailleurs un des axes centraux du roman. Sur la route est un livre optimiste, qui donne foi en la nature humaine.
En finissant Sur la route, j’étais contente de ne pas l’avoir lu avant, d’avoir pu confronter ses descriptions de New York avec ce qui s’offrait à mes yeux… Le livre de Kerouac est de ces ouvrages qui, après avoir été fini, vous reste en tête, de ces ouvrages dont je sais que j’aurai plaisir à le relire, comme on écoute un vieux disque, comme on ressort des photos d’un album… Les critiques littéraires ont rangé Sur la route dans la catégorie "livre culte", et au bout de 436 pages, j’ai compris pourquoi…
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Les Commentaires
Je conseille vivement à toutes celles découragées par le début de perséverer! ^^