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Sur France 2, des propos lunaires sur l’endométriose créent une vive polémique (et la déprogrammation d’une émission)

Les propos d’une intervenante de Ça commence aujourd’hui créent la polémique ! Et l’émission d’hier a été déprogrammée…

Cette émission est diffusée tous les après-midis sur France 2. Animée par Faustine Bollaert, ce talk met surtout en scène des témoignages, mais aussi parfois des « experts ». Si vous ne regardez pas et que vous avez eu une enfance dans les 90’s, pour vous donner une idée, c’est un peu un mélange de C’est mon choix et Ça se discute.

Chaque après-midi : une thématique ! Et hier après-midi, ça aurait dû être sur l’endométriose — sujet ô combien important ! —, mais sous la vindicte populaire bien justifiée, elle a été déprogrammée.

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(© France Télévision)

De quoi l’extrait parle-t-il ?

L’émission consacrée à l’endométriose avait donc pour invitées des personnes atteintes d’endométriose. Jusqu’à-là, tout va bien ! Mais c’était sans compter l’intervention de Natacha Calestrémé, spécialiste du développement personnel, diffusée en amont sur les réseaux sociaux, qui déclarait :

« Vous avez hérité de cette grand-mère ou arrière-grand-mère qui ont fait des enfants, qui ont perdu des enfants. Et l’endométriose, pour tous ceux qui nous écoutent, c’est un message de notre corps qui nous dit qu’avant, il y a eu une souffrance énorme d’une personne qui a associé le mot enfance et mort. Et enfance et mort, ça ne va pas ensemble. Il y a une culpabilité. On doit s’en libérer. »

Heu… comment ça ? Cette maladie viendrait d’ancêtres des femmes qui auraient associé les mots « enfance » et « mort », à cause de fausses couches ? Certes, l’histoire familiale peut avoir une incidence sur le présent de chacune et chacun mais de là à dire que c’est la cause de cette maladie, c’est n’importe quoi et c’est dangereux de l’affirmer. Cela ne repose sur aucune vérité scientifique.

L’AAERS, un collectif pour la recherche scientifique autour de l’adénomyose et l’endométriose, a déclaré à la suite du visionnage de cette partie de l’émission :

« Ce type de discours induit en erreur pour une maladie physique qui peut être grave, on vous demande de l’annuler. »

C’est chose faite, la diffusion a en tout cas été mise en pause et le contenu du programme va être retravaillé. Et si on arrêtait de culpabiliser les malades et de raconter n’importe quoi !

Une maladie mal prise en charge

L’endométriose, maladie longtemps angle mort de la médecine et de ce fait mal diagnostiquée, commence tout juste à être prise en compte. Rappelons que l’endométriose touche une personne menstruée sur dix. C’est une maladie qui peut être très handicapante au quotidien, source de douleurs et de nombreux désagréments.

Emmanuel Macron annonçait en février le lancement d’une stratégie nationale contre l’endométriose, avec un buget de 25 à 30 millions d’euros investis dans la recherche sur l’endométriose. C’est un bon début même si les associations de malades demandent aussi la reconnaissance de l’endométriose comme affection de longue durée (ALD30), pour une meilleure prise en charge des coûts associés.

L’endométriose a laissé les femmes avec leurs souffrances et leurs problèmes physiques pendant tellement de temps sans aide que certaines fake meds ont pu s’installer sur le sujet. Et clairement les personnes atteintes de cette maladie méritent mieux !

À lire aussi : Bonjour le gouvernement, où est la reconnaissance de l’endométriose comme affection longue durée ?

Image en une : © Capture d’écran, Ça commence aujourd’hui/France 2

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Les Commentaires

40
Avatar de Kaktus
8 mai 2022 à 18h05
Kaktus
Votre conversation est super intéressante, je suis ça avec un grand intérêt !
*Installe sa chaise et son ravitaillement *
@Camility Jane
Ah génial, dans ton lien, y a ma corrélation préférée : celle des films avec Nicolas Cage et les noyades en piscine ! Elle est tellement WTF celle-là qu'elle illustre magnifiquement la différence entre corrélation et causalité je trouve. Ou alors faut vraiment se méfier des films avec Nicolas Cage .
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Voir les 40 commentaires

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