Fervente militante des comédies, je vous parle aujourd’hui de Superstore. C’est une workplace comedy, car l’histoire se déroule sur le lieu de travail des personnages, à l’image de The Office. Et ça tombe bien car le créateur de Superstore, Justin Spitzer, a servi de producteur et de scénariste à la série culte (version américaine).
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Superstore et le quotidien des employés d’une grande surface
Avec deux saisons pour le moment à son actif, Superstore est sur le papier tout ce qu’il y a de plus basique. La série relate le quotidien des employés d’une grande surface appelée Cloud 9 (similaire à un Auchan ou un Cora). Et l’histoire commence quand un nouvel employé vient rejoindre l’équipe déjà existante.
Là où les choses deviennent intéressantes, c’est que les personnages vont rentrer dans des stéréotypes comiques, comme dans The Office.
Il y a la ronchonne, le simplet, le boy next door et la manager qui se laisse un peu trop dépasser par les événements.
Selon moi, une comédie fonctionne quand la dynamique de groupe s’équilibre. En gros, quand je pense « ce personnage complète vraiment bien l’autre » plutôt que « oh, quels clichés ».
Lors d’un entretien avec Justin Spitzer à Monte-Carlo cette année, j’ai demandé au créateur pourquoi il avait pensé son programme dans une grande surface.
Il explique :
« Si tu dois faire une série sur un lieu de travail un peu chiant, pas du tout glamour et pas drôle, ce qui est le but de l’émission, ça semble être le bon endroit. Puis j’ai rarement vu des séries qui se passent dans un supermarché. »
Et effectivement, Superstore exploite les particularités de son lieu : accueillir des nouveaux clients, et d’autres plus réguliers, en remettre une couche sur les blagues de caissière…
Le créateur reprend un peu l’idée conceptuelle de The Office. L’environnement le plus ennuyeux du monde peut devenir captivant grâce à l’écriture des personnages.
La formule magique pour une bonne comédie n’existe pas
J’ai profité de ma rencontre avec Justin Spitzer pour lui demander s’il existait une formule magique pour concocter la parfaite comédie ?
Sans surprise, non.
« C’est une sorte de révélation. Si tu trouves une idée qui t’enthousiasme, et t’arrives à trouver un producteur… et que ça marche. […]
La formule magique serait d’essayer encore et encore. »
Avant de travailler sur Superstore, Spitzer était scénariste pour The Office. Il confirme que dans la writer’s room :
« Même s’il y a des scénaristes vers qui on va plus pour certains personnages en particulier, le propre d’un bon scénariste est de pouvoir exprimer les voix de tous les personnages. »
Il précise :
« Pour moi, on doit se sentir proche d’une bonne comédie. Mais elle doit pouvoir t’étonner. Sans transcender le paysage télévisuel, elle doit être capable de prendre des risques. »
Et nul doute que Superstore, tout en respectant les codes du genre, les brusque aussi un peu. Que ce soit avec des thèmes bien plus acerbes que drôles parfois, ou encore avec des personnages qui ne sont pas là pour rigoler.
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Un casting solide pour Superstore
Je ne vous le cache pas, ce n’était ni le nom de Justin Spitzer ni le fait que ça se passe dans un supermarché qui m’a attirée, hein. C’était la présence d’America Ferrera !!!
Après Ugly Betty, l’actrice n’a pas vraiment eu de rôle à la hauteur de son talent. Alors quand je l’ai vue en tête d’affiche de Superstore, j’ai su qu’il fallait que je regarde cette série.
En bonus, y a Ben Feldman (Drop Dead Diva), Lauren Ash (Super Fun Night) et même Nichole Bloom (Shameless).
Au début, je craignais qu’America Ferrera — dans le rôle d’Amy — soit cantonnée à son rôle de chiante de service. Toujours à réprimander ses collègues, à tenter de filer un coup de main aux autres, la bonne poire, quoi.
Mais non, en deux saisons (la troisième commence le 28 septembre), elle et tous les autres personnages évoluent grandement. Oui, certains peuvent faire un pas en avant et deux en arrière, mais ça semble tout à fait naturel. Comme dans la vie quand il nous arrive de régresser.
Je ne vous cache pas que si c’était pour America Ferrera que j’avais commencé la série, j’ai continué pour toute la bande. Car les personnages sont drôles et solidaires, et qu’il y a quelque chose de parfaitement mignon dans tout ça.
Et dans un monde de cynisme, une touche d’optimisme fait toujours plaisir à voir.
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