Il y a trois ans, Jack Parker relativisait sur son envie d’être une X-Woman en listant ses super-pouvoirs à elle. Des super-pouvoirs qu’elle qualifiait de « nuls », ce que je ne peux pas me permettre de faire parce qu’on ne dit pas des super-pouvoirs des anciennes collègues qu’ils sont nuls : ça ne se fait pas. (Je suis personnellement tout à fait persuadée qu’elle pourrait sauver le monde en arrivant en avance même quand elle voudra arriver en retard. Du genre t’as prévu d’arriver en retard mais t’es en avance et, du coup tu passes au passage piéton, obligeant un camion plein de trucs radioactifs à s’arrêter pour te laisser passer et évitant ainsi la collision avec l’énooooorme tracteur qui déboule à toute blinde.)
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Il n’y a pas si longtemps, tandis que je dressais une liste mentale de quelques-uns de mes défauts dons un peu particuliers et aux conséquences rarement positives, j’ai repensé à cet article. Et j’ai eu envie d’en faire ma propre version. Voici mes super-pouvoirs nuls – un article qui était à deux doigts de s’intituler les trucs nuls à chier que je fais mieux que tout le monde.
Par exemple, je sais toucher ma lèvre supérieure avec ma langue. Comme tout le monde.
Stresser comme une dingue dans la queue de la caisse
Bon, ok, je suis du genre à angoisser pour rien du tout, mais ça dépasse l’entendement quand je suis dans une file d’attente avant de payer. Je sais pas pourquoi, mais je suis tendue comme un slip taille 8 ans sur une personne adulte… de crainte qu’on ne me double. Moi qui pense pourtant au quotidien avoir foi en l’humanité, la majeure partie du temps, je crois que je me fourvoie, finalement.
Le pire, c’est dans les boutiques de fringues : en plus d’avoir peur de me faire doubler par quelqu’un de mal intentionné, je crains de regretter mes achats, d’avoir été un peu trop gourmande, voire que ma carte ne passe tout simplement pas.
Nan en fait, oublie : je SAIS que le pire, c’est dans la file d’attente du Franprix, quand j’ai mon panier plein, qu’il y a vachement de monde derrière moi et que comme par hasard, la personne devant moi est longue à partir, que l’hôte•sse de caisse a fini de passer tous mes articles avant même qu’elle ne soit partie, et que je suis consciente que je vais être haïe par les gens dans la file. Qu’ils et elles vont soupirer fort, si fort, qu’on pourrait faire tourner une éolienne avec leur souffle, parce que je n’irai pas assez vite.
Entre l’agacement des personnes derrière moi et mon stress qui me rend totalement électrique, ce don tout naze est tout à fait pro-développement durable.
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Grimacer en pensant à mes bourdes passées
Que je sois en train de m’endormir dans le lit, en train de somnoler sur mon canapé, que je regarde une série ou un film, que je sois sur les toilettes ou autres… il m’arrive très régulièrement qu’un détail me rappelle un tout petit truc gênant de mon passé.
La fois où j’ai pas compris une blague et que j’ai répondu au premier degré. La fois où j’ai cru que quelqu’un m’invitait à manger alors qu’en fait, pas du tout, on divisait la note. La fois où je me suis rendue compte pendant un rendez-vous professionnel que j’avais remis mon t-shirt de la veille et oublié de mettre du déo. Tous ces petits détails que je ne peux pas m’empêcher de trouver terriblement gênants. Malgré mon bon sens qui me rappelle que depuis toutes ces années, les autres ont évidemment oublié ce micro-évènement stupide, j’ai un pic de gêne quand la scène fait irruption dans mon esprit.
Et quand j’y repense, je grimace si fort. Je fronce tous les plis de mon visage (au point que ça fait un peu mal) en plissant tellement les yeux qu’on dirait deux petites fentes et je pousse un grognement incontrôlable. Parfois ça m’arrive dans la rue, et les gens ont un peu peur, mais je peux pas lutter. Vraiment. Impossible.
Une telle malléabilité des muscles du visage, ça incite à l’admiration… Nan ? Enfin j’sais pas. J’propose.
Petit joueur.
Boire 1,5L d’eau par jour
Je trouve ça tellement facile (et sans compter les thés et cafés hein) que je me demande comment les gens font pour boire moins. Avoue que pour un super-pouvoir, eh, ça en jette.
Du coup, j’urine énormément. Double dose de super-pouvoirs.
Faire des cauchemars flippants avec le détail improbable
Les cauchemars, j’en fais plein, et ils sont très effrayants, mais y a toujours un détail pour les rendre ridicules. Je vais prendre pour exemple celui d’avant-hier : c’était la fin du monde. Vraiment, on n’avait plus qu’une heure à vivre (y avait un compte à rebours et tout, c’était le délire). Les élites étaient mises à l’abri, derrière d’énormes grilles surveillées par des vigiles. J’avais assemblé tout mon courage pour réunir les gens que j’aime afin de monter une sorte de groupe de réflexion visant à rentrer dans le lieu sécurisé.
C’était horrible : tout le monde criait, pleurait, même les personnes les plus importantes de ma vie. On était dépités, on savait plus quoi faire. Je me disais des trucs comme « mes parents ont bossé toute leur vie pour me gâter et ils ne vont même pas atteindre la retraite ». Atroce, le rêve. J’avais des palpitations dingues et je suais des litres.
Et puis d’un coup, au milieu de ce chaos, on voyait arriver Ségolène Royal, qui marchait d’un pas décidé vers l’abri où elle avait évidemment sa place réservée, le port altier, le regard soulagé et sévère et… des oreilles de Mickey en guise de serre-tête.
Du coup, j’ai arrêté d’avoir peur.
Mickey, grand défenseur du WTF, proposant simultanément à deux personnes de tirer sur son doigt.
Avoir les discussions les plus gênantes du monde dans la rue
Je trouve que les gens sont un peu radins en compliments. Enfin peut-être pas radins, mais ils manquent selon moi de fantaisie. Personne ne m’a jamais dit que je menais les discussions les plus gênantes du monde quand je croise quelqu’un que je connais dans la rue. Et pourtant, si ! C’est moi la championne.
Je veux pas me vanter mais vraiment ! Plusieurs options sont disponibles :
- Je donne des informations que personne n’a envie d’entendre. Exemple : « Ouais ça va super ! Je viens d’acheter des protège-lingerie, là, et je rentre chez moi, la routine… »
- Je parle de mon transit (POURQUOI ? Je sais pas. Ça sort tout seul. Je. JE SAIS PAS, OK !)
- Je rougis et balbutie de façon incompréhensible
- Je me lance dans un sujet de discussion bien trop sérieux, comme ça, à brûle-pourpoint. Exemple : dire « T’as entendu parler de la taxe tampon ? Putain le seum » à un octogénaire.
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Relativisons : c’est certainement pas en discutant de protège-lingerie avec des gens qui ne voulaient pas en parler que je règlerai les conflits dans le monde, mais après tout, autant les assumer, mes dons nuls. À toi, maintenant ! C’est quoi, tes super-pouvoirs tout pourris ?
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