Voici Super Pépette. Elle fait partie de ces youtubeuses qui montrent que sans vraiment de moyens ni d’expérience en vidéos, on peut toucher énormément de personnes à une question. Son combat à elle, c’est de sensibiliser à l’autisme. Un sujet qu’elle le connaît bien car elle est elle-même touchée par le syndrome d’Asperger.
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La jeune femme fait connaître ce trouble mais pas que : son but est également de lutter contre les stéréotypes et de se ré-approprier un espace de parole trop souvent occupé à son goût par les professionnels de santé et par les parents d’enfants autistes. Alors pour ça, elle montre sa tête et assume son autisme.
Aujourd’hui, Super Pépette prépare une thèse doctorale en psychologie sociale sur l’autisme et elle a plein de choses à raconter.
Super Pépette : la sensibilisation avant tout
Avant de faire des vidéos, Super Pépette tient surtout un blog où elle raconte sa vie d’autiste. Son passage à la vidéo était une étape de plus dans la lutte contre les clichés de l’autiste :
« J’ai vraiment l’impression que les personnes autistes ne sont qu’un cliché dans l’inconscient collectif, elles ne recouvrent pas vraiment de réalité palpable. Du coup il me semblait important d’être vue et d’exister de façon concrète pour lutter contre cette espèce de stéréotype fantasmé de l’autiste qui se balance et qui ressemble à Rain Man.
J’ai pensé qu’en voyant ma tête, les gens comprendraient mieux ce que je voulais dire avant par écrit dans mes textes. C’est vraiment un acte militant pour moi. J’ai des choses à dire, et par la porte ou par la fenêtre, il FAUT que j’arrive à me faire entendre !
L’idée n’est pas de me rendre visible, mais de rendre visibles les personnes autistes en général. »
Super Pépette et la perte de son anonymat
Super Pépette, c’est Julie, 31 ans. En tapant son prénom et nom sur google, on tombe sur son blog, sa chaîne YouTube, ses interventions à la télé… Une perte d’anonymat qui a des conséquences à double tranchant.
« D’un côté je devais passer par là pour montrer à la face du monde que je suis comme ça et que je m’aime comme ça. L’autisme n’est pas une tare.
Dans ma démarche, il me semblait important de dire que je le suis tout en donnant mon prénom et mon nom. Je me dis que ça peut libérer certains autistes ; qu’ils ou elles se disent : si elle le fait, je peux le faire.
D’une autre côté, ça me gêne que certaines personnes apprennent cela uniquement en tapant mon nom sur google. Après, j’ai la chance de n’être exposée que sur internet, je ne suis pas célèbre… Mis à part quand je vais à des colloques sur le sujet.
Bref, j’ai beaucoup hésité puis je me suis dit que le jeu en valait la chandelle »
Super Pépette et les réactions des autres
Se montrer sur internet, c’est aussi faire face aux commentaires négatifs.
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« Ma chance c’est que dès le départ, ma ligne éditoriale était claire : je cherche à ce que les gens repartent avec une bouffée d’air frais et j’ai un ton positif. En général, ce discours fait consensus et ça limite la casse.
J’ai cependant supprimé la possibilité de commenter sous les vidéos pour me préserver, car je sais à quel point Internet peut servir de défouloir ! Si les gens veulent en poster, ils peuvent passer par mon blog.
Sur mon blog, j’ai reçu des propos haineux après deux articles : un sur les violences sexuelles où je tenais un discours féministe, un autre sur les personnes qui veulent se faire passer pour autiste sans l’être.
Au début ça me touchait mais maintenant plus du tout. Au bout d’un moment on se blinde. Heureusement, ce n’est qu’une minorité. »
Quand je lui ai demandé ce que pense son entourage proche, elle se montre moins bavarde.
« Ce qu’ils voient c’est que je suis très épanouie dans ce combat : je vais mieux depuis qu’on m’a diagnostiquée. Ils me soutiennent, mais je ne pense pas qu’ils voient l’intérêt de ce que je peux raconter »
Super Pépette : et la suite ?
Super Pépette est très active dans sa cause. Elle est entre autre à l’origine avec Mademoiselle Caroline de la BD La différence invisible qui sortira le 31 août aux éditions Delcourt. Un nouveau moyen d’expression qu’elle explique encore et toujours par la même idée : sensibiliser au plus grand monde !
« Le dessin, c‘est encore un autre média qui permet de faire passer le message autrement. C’est parfait car plus subtil, les images donnent corps au propos. »
Un album qui je l’espère aura du succès, mais ce n’est pas le seul projet en perspective pour cette femme qui prépare également un documentaire sur le sujet !
« Un autiste de haut niveau, Pierre Feytis, m’a contactée en avril dernier. Il m’a dit qu’il aimait bien mon travail. Il est réalisateur. ça s’est fait très vite. Maintenant, on a mis en place un Pot Commun pour financer l’idée… Et on a déjà commencé à tourner. »
https://www.youtube.com/watch?v=lrpBR1yzMro
Super Pépette, c’est plus qu’une femme, c’est une ode à l’acceptation de soi tel qu’on est. Alors, bonne route à elle sur l’autoroute de la réussite.
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Les Commentaires
Oui, j'avais moi-même des doutes. Mais il y a des trucs qui étaient là avant que je sois vraiment avancée dans la surdité. Je me suis dit "Non, c'est pas possible de cumuler comme ça" (en termes de probabilités statistiques, pour le reste, je me suis fait à surdité + machin A il y a 15 ans).