La philosophie esthétique et morale était à l’honneur cette année avec des sujets basiques mais vastes. Le travail de problématisation devait donc permettre de cerner le thème de façon plus précise, face au risque de hors-sujet qui rôde autour de ces questions très générales.
Pour les vaillants scientifiques
- L’artiste est-il maître de son oeuvre ?
Ce sujet interroge le rapport à l’artiste, à l’oeuvre, mais aussi au grand absent de ce sujet : le public. C’est le terme « maître » qui est le pivot de cette interrogation car c’est sa définition qui oriente la réflexion.
- Vivons-nous pour être heureux ?
L’avantage de ce sujet c’est qu’il parle à tout le monde. Le problème c’est qu’il faut alors dépasser ses considérations personnelles pour faire un vrai travail de définition autour de la notion de « bonheur » qui ne soit pas biaisé.
Pour les inspirés littéraires
- Les oeuvres éduquent-elles notre perception ?
Sans aucun doute le sujet le plus difficile cette année. Un point de départ idéal consistait à se rappeler qu’éduquer vient du latin « eduquere » qui signifie autant grandir, au sens littéral du terme, qu’élever au sens pédagogique. Il s’agit d’un mouvement qui nécessite un effort et qui n’est jamais naturel ou spontané.
- Doit-on tout faire pour être heureux ?
Beaucoup plus abordable, cette réflexion classique sur le bonheur pouvait s’appuyer sur la forte charge morale du verbe « doit-on ». Ne pas négliger l’importance de l’expression « tout faire » qui doit choquer par sa radicalité !
Pour les ambitieux économistes
- Suffit-il d’avoir le choix pour être libre ?
Ce sujet, qui est mon petit préféré, invite à une réflexion autour du sens du mot « liberté ». Deux autres termes semblables à des synonymes au premier abord pouvaient vous aiguiller : la licence, c’est-à-dire la capacité à faire ce que l’on veut, et l’autonomie, c’est-à-dire la capacité à se fixer à soi-même ses propres lois. Encore une fois l’analyse du verbe principal est déterminante : utiliser le terme « suffir » n’est pas innocent…
- Pourquoi chercher à se connaître soi-même ?
Ce sujet est peut être le plus dangereux de ces épreuves. À 17 ans, la thématique de la découverte de soi-même est souvent parasitée par d’autres réflexions plus personnelles sur son identité propre. Un travail sur la valeur réflexive de l’expression « soi-même » était intéressant pour bien débuter : le sujet n’est pas à confondre avec : « Pourquoi chercher à se connaître ? » et l’on pouvait faire une adroite référence à la fameuse phrase attribuée à Socrate : « Connais-toi toi-même ».
Croisons les doigts pour ceux et celles qui sont encore en train de composer. On leur souhaite un beau 20/20 !
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