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Article du 13 juin 2018
Nos parents nous éduquent, c’est une évidence. Seulement parfois, ils nous insufflent aussi des rêves, influencent nos choix, consciemment ou pas.
En lisant Love and Gelato paru aujourd’hui, je me suis rendu compte que c’était aussi mon cas : j’ai réalisé des projets que mes parents m’ont directement inspirés.
Je m’en suis aperçu en lisant l’histoire de Lina, le personnage principal de ce roman paru aux éditions Bayard. Au moment de mourir, sa mère lui demande de partir à Florence.
Lina décide de l’écouter, de suivre ses traces et de se rendre à son tour en Italie.
Et tu vas voir, en y réfléchissant bien, nous sommes plusieurs de la rédaction à avoir été aiguillées par nos parents ! À travers nos passions, nos voyages ou même nos propres choix de vie, nos parents ont été de vraies sources d’inspiration !
Je suis partie à Berlin, comme mon père
J’ai grandi avec un grand‑père allemand et un père qui a passé son temps à me raconter que Berlin était une ville super.
Il y a fait son service militaire. Ma mère me racontait ses trajets en train pour aller le voir pendant la Guerre Froide, quand Berlin était encore coupée en deux. J’ai vu toutes les photos, écouté toutes les anecdotes.
Je me suis toujours sentie très proche de ce côté de ma culture, j’étais passionnée par la langue et à chaque fois que je mettais les pieds dans le pays, j’avais une boule d’excitation dans le ventre : c’était physique.
Alors quand j’ai pu partir un mois en échange pendant ma deuxième année d’études (de stylisme/modélisme à ESMOD Lyon, vous êtes nombreuses à me poser la question) j’ai tout de suite demandé à aller à Berlin !
J’étais comme une folle, je voulais tout voir, tout découvrir, tout visiter. Mon père est même venu me voir un week‑end, et il m’a montré là où il faisait son footing le matin à l’entraînement.
Il m’a dit un jour :
« Wer nach Berlin geht, bleibt in Berlin » (Qui va à Berlin, reste à Berlin).
J’ai réussi à rentrer, mais j’ai bien failli finir mes études là‑bas !
Je ne suis pas proche de lui, mais cette parenthèse père‑fille reste un merveilleux souvenir, et je rêve d’y retourner dès que possible !
J’ai fait des études, pour les rendre fiers
Hello, c’est Lucie. À l’école, j’ai toujours été une bonne élève.
Je n’avais pas besoin d’une pression particulière pour travailler (je me la mettais suffisamment toute seule), ce qui m’a permis de recevoir tout au long de ma scolarité la bienveillance et les encouragements de mes professeur·es.
En grandissant, ramener des bonnes notes est resté un de mes objectifs principaux. Et rien ne me rendait plus fière que d’aller aux journées de rencontres parents‑profs !
Si mes géniteurs traînaient un peu la patte pour aller au rendez‑vous le samedi matin car ils se doutaient bien que tout roulait dans ma scolarité, je prenais de mon côté un malin plaisir à écouter un·e de mes profs me couvrir de fleurs devant mes parents.
Quand ma prof principale me dit que je suis le pilier de la classe
Après le bac, si j’ai toujours eu la chance de pouvoir suivre le parcours scolaire que j’avais envie de suivre, je n’ai jamais tout à fait enlevé de mon esprit que je faisais aussi des études, ne serait‑ce qu’un tout petit peu, pour que mes parents soient heureux.
De leur côté, ils n’ont pas suivi de hautes études. Donc mon entrée dans ce monde‑là (et notamment celui de la prépa) était quelque chose de tout nouveau pour eux.
Alors même si ça nous a causé quelques soucis de communication et de compréhension, je pense avoir mêlé l’utile (celui de me garantir un avenir serein et solide) à l’agréable (la sérénité de mes parents).
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J’ai appris à piloter des avions, comme mon père
Salut, c’est Margot de la régie de madmoiZelle ! Mon père est pilote depuis bien avant ma naissance. Lorsque j’étais petite, il était formateur dans un aéroclub et il pouvait nous emmener voler très régulièrement avec ses élèves.
Même si j’en ai peu de souvenirs, j’ai pas mal de photos où l’on survole la Côte Atlantique et les grandes étendues du centre de la France.
Nous passions beaucoup de temps dans les aéroclubs et j’ai même des photos de moi en train de faire mes siestes en plein vol (et dans les petits avions, c’est une prouesse).
Lorsque j’ai eu 6 ou 7 ans, mon père a été employé pour travailler pour l’État.
Les règles étant plus strictes, nous n’avions plus le droit de voler avec lui. C’est seulement quand je suis entrée au lycée que j’ai eu l’occasion et la chance de pouvoir participer à des stages de pilotages organisés par le CE du service de mon père.
J’ai donc fait décoller mon premier avion à 16 ans et j’étais pas peu fière !
Par la suite, j’ai continué à prendre des cours pendant quelques temps, chose que je n’aurais jamais faite si je n’avais pas eu le côté passionné de mon père pendant toute mon enfance.
J’ai retrouvé l’ambiance particulière des aéroports (côté pro, pas le terminal de Roissy, c’est beaucoup moins fun) et j’ai surtout réussi à créer un lien avec mon père que je n’avais jamais eu avant.
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J’ai renoué avec ma passion, grâce à ma mère
Hey, ici Marie Chan‑Chan ! J’ai toujours voulu monter sur scène. Petite, j’obligeais mes petits frères à faire des spectacles avec moi et je faisais payer mes parents pour assister à des numéros de Music Hall dans le garage.
Quelques jours après mon entrée en 5ème, ma mère m’a emmené au forum des associations de ma ville. Je ne m’épanouissais plus dans mes activités extra‑scolaires.
On est passées devant une prof un peu loufoque qui proposait des cours de théâtre. Ni une, ni deux, je me suis inscrite.
Pendant 3 ans, j’ai monté des pièces avec cette petite troupe. J’ai même choisi un lycée éloigné de chez moi car c’était le seul à proposer l’option théâtre dans la région. Tant pis pour les heures de car.
Le lycée terminé, j’ai commencé mes études à Paris. Je m’ennuyais et surtout, je ne jouais plus.
Pour mon anniversaire, ma mère m’a offert un stage de théâtre au Cours Florent. Elle n’y connait rien, ne comprend pas que je puisse m’épanouir grâce à cet art mais elle savait que l’école de théâtre de référence c’était le Cours Florent.
La veille du premier jour de stage, j’étais tétanisée. Je ne voulais pas y aller. J’étais persuadée que les élèves allaient tous rire de moi, que je n’avais pas le niveau de cette école prestigieuse et que le prof se demanderait ce que je faisais là.
J’en ai parlé à ma mère en lui annonçant que je lui rembourserai le stage mais que je n’irai pas. Elle m’a dit :
« Si tu ne le fais pas, tu vas le regretter toute ta vie. »
Le lendemain, j’y suis allée en traînant les pieds. Je me suis assise au fond de la classe.
Tout le monde était hyper mal à l’aise et impressionné de se retrouver là. En voyant qu’on était toutes et tous dans le même bateau, j’ai repris un peu d’assurance et surtout beaucoup de plaisir à jouer.
Pendant ce stage de 3 ans, j’ai rencontré ma meilleure amie et pendant mes cours du soir, mon chéri.
Si ma mère ne m’avait pas poussée aux fesses pour le faire, ma vie aurait été complètement différente.
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Je me suis passionnée pour le rock comme mon père
Je me souviens que j’ai toujours aimé la musique qu’écoutait mon papa. Il faisait de la guitare électrique dans le grenier et je jouais silencieusement avec mes peluches en l’écoutant.
Plus grande, je demandais le nom des chansons qu’il passait dans la voiture sur le trajet des courses : « Ça s’appelle Smoke On The Water ma puce. »
Oui, à 8 ans j’aimais Deep Purple. Puis j’ai continué à grandir et adolescente j’ai commencé à me faire ma propre culture musicale. J’ai écouté Avril Lavigne, Sum 41, Bullet for my Valentine.
Puis je suis retournée dans les CDs de mon papa rangés par ordre alphabétique dans sa médiathèque. Et à la lettre A il y avait AC/DC.
Ensuite j’ai tout écouté : Guns & Roses, les Doors, Genesis, Queen, Oasis, Nirvana, Led Zeppelin, Pink Floyd, Jimi Hendrix, The Pixies, et beaucoup d’autres.
Vers mes 18 ans, je n’attendais plus que mon père écoute ces disques pour me faire une opinion sur tel ou tel artiste : je lui faisais carrément découvrir des groupes de rock old school à côté desquels il était passé.
Puis j’ai lu énormément de livres sur le rock et la musique, je me suis abonnée Rock & Folk et j’ai dévoré tout plein de magazines (pas littéralement).
Enfin, j’ai trouvé ma voie : j’allais devenir critique musicale, parler de musique et écrire sur les artistes que j’aime.
Aujourd’hui, mon projet a changé et puis mes goûts musicaux ont évolué, et ne ressemblent pas beaucoup à ceux de mon père : il est toujours aussi fan de rock progressif comme Genesis tandis que je ne jure que par New Ordre et la new wave des années 1980.
Et toi, est‑ce que tes parents ou ton entourage proche t’ont inspirée dans ta vie ? De quelle manière ? À quelle occasion ? Raconte‑moi ton histoire dans les commentaires !
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Les Commentaires
Et en plus mes différentes ré-orientation post-bac m'ont amené dans le même domaine que ma mère
Je devrai donc être l'hiver dans le métier de mon père et l'été le domaine de ma mère