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Société

Autonomie ou fliquage : faut-il suivre ses enfants à la trace ?

Nadia Daam revient sur la forte baisse d’autonomie que les parents de 2014 offrent à leurs enfants, alors que les rues n’ont jamais été aussi sûres. Un article passionnant à lire sur Slate.

Lors d’un podcast enregistré en mai dernier chez RadioNavo — dont on vous recausera bientôt sur madmoiZelle — j’avais invité deux mamans et un papa à venir discuter de la parentalité pendant une petite heure.

Alors qu’on parlait de cette question primordiale « mon enfant est-il trop jeune pour faire telle ou telle chose ? », j’avais raconté que Lyna, notre fille de 8 ans, allait à l’école SEULE À VÉLO. L’idée qu’elle puisse faire 5 minutes de vélo chaque matin dans les rues de Lille a estomaqué mes camarades de table. J’ai vu dans leurs yeux beaucoup d’incompréhension, un soupçon de « mais ces gens sont fous

» et un peu de jugement aussi.

Parce qu’il n’est jamais trop tôt pour réfléchir à l’éducation que vous souhaiterez donner à vos (éventuels) enfants — ou nièces, neveux, filleul-e-s — je vous invite à découvrir cet article de Nadia Daam, qui faisait partie de mes invité-e-s troublé-e-s par mon laxisme parental à l’époque.

Elle y fait une introspection sur son incapacité à laisser sortir seule sa fille de 8 ans dans la rue, alors qu’elle a très vite bénéficié d’une grande autonomie quand elle était gamine.

Que s’est-il passé pour qu’en une génération, des enfants qui allaient à l’école tout seuls, parcourant parfois un long trajet, se mettent, une fois devenus parents, à enlever toute autonomie à leurs enfants?

A 6 ans, je sortais chaque jour acheter le pain, très tôt le matin. J’ai commencé à aller seule à l’école dès le CE1 (soit vers 7 ans). L’établissement se trouvait à quinze bonnes minutes de chez moi à pied, il fallait traverser plusieurs routes, dont une bordant une station service, et mon quartier de l’époque serait aujourd’hui considéré comme une « zone urbaine sensible ». […]

Aujourd’hui, quand je demande à ma fille de 8 ans ce qu’elle voudrait faire quand elle sera grande, elle répond :

« Je veux être en sixième pour aller toute seule au collège ».

Elle ne rêve pas d’être vétérinaire ou d’une place pour le concert de Violetta, elle voudrait circuler dans la rue, sans avoir à tenir la main de l’un de ses parents. Se rendre d’un point A à un point B, seule.

Le reste de l’article, intitulé Comment nous sommes devenus les Big Brother de nos enfants, est à lire sur Slate.fr. Un constat assez… flippant sur l’évolution de l’autonomie que les parents offrent (ou non) à leur progéniture.

J’en profite d’ailleurs pour vous recommander tous les articles de Nadia à propos de la parentalité sur Slate, même si vous n’avez pas (encore ?) de rejeton. Parce qu’hélas, on n’apprend pas à éduquer les enfants à l’école, qu’il n’y a pas de recettes toutes faites : il n’est donc jamais trop tôt pour y réfléchir !


Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.

Les Commentaires

9
Avatar de shigurette
5 octobre 2014 à 11h10
shigurette
Je viens de lire un autre article sur un sujet proche sur Rue89 : http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/01/comment-a-interdit-enfants-marcher-255181

L'article revient sur le fait que les enfants font de moins en moins de trajets à pied car la ville n'est adapté qu'à l'adulte motorisé. Il montre également le cercle vicieux qui en résulte. Les enfants parcours moins la ville à pieds donc les parents ne leur donnent pas d'autonomie pour aller à l'école à pied ou chercher le pain.
Bien sûr que la rue avec des autos est dangereuse mais si on n'apprend pas avec les parents comment ci déplacé (traverser sur les passages cloutés quand le bonhomme est vert...), on ne saura jamais.
Quand j'étais petite la majorité de mes déplacement quotidien était à pied, mes parents ont ainsi pu m'apprendre les règles de sécurité. Quand ils ont vu que je les connaissais et les appliquais, ils m'ont laissé aller seule à l'école à 15 min de chez moi (en CM) et avec plusieurs rues dangereuses à traverser (dont celle de l'école). Ils savaient également que je ne faisais pas toujours le trajet seule puisque je croisais des amis sur la route. Les adultes faisaient confiance dans le groupe d'enfant pour qu'on se gère les uns les autres pour qui n'arrive rien de grave.
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