Sue Johanson est une véritable pionnière en matière d’éducation sexuelle. Elle a commencé sa carrière comme infirmière diplômée avant d’ouvrir une clinique de contrôle des naissances dans un établissement scolaire, la première du genre au Canada, en 1972. Elle y a exercé pendant quatorze ans. De 1984 à 1998, elle a animé le Sunday Night Sex Show sur la radio Q107. Elle y officiait en temps qu’éducatrice en sexualité et thérapeute, ce qui lui a permis d’acquérir une certaine célébrité. En quelque sorte, on peut dire qu’elle a été comme une sorte de version canadienne de Toub et Refoul Doc et Difool. Le programme radiophonique est par la suite devenu une émission télé sur une chaîne locale, avant d’être transposé sur une chaîne nationale. Sue Johanson y parlait de sexualité, d’amour, de MST/IST et de contraception sans langue de bois.
Fait important : en plus d’être ouverte d’esprit et ultra-pédagogue, elle est aussi très drôle. Ce qui, vous en conviendrez, ne gâche rien.
Il y a quelques jours, Vice mettait en ligne un entretien divisé en trois vidéos. Sue Johanson était interrogée par Kara Crabb, jeune journaliste qui a du mal à cacher son admiration pour la spécialiste du sexe – et, dans ce cas précis, c’est tant mieux. Il y a une telle complicité entre ces femmes de deux générations différentes que les vidéos en sont d’autant plus agréables à regarder.
Dans la première partie de l’entretien, Kara et Sue discutent ensemble de la carrière de cette dernière, de son engagement à une époque où l’avortement était illégal au Canada et de son côté pro-life
pour elle, pro-choice pour les autres :
La deuxième vidéo s’attarde sur les citations les plus parlantes et les plus drôles de Sue Johanson. Du coup, ça cause gonorrhée, diaphragme, sodomie, ou encore mordillage de vagin… Elle y évoque également les bienfaits d’avoir un sphincter (expliquant que personne ne pourrait manger du cassoulet si l’humain n’en était pas doté, et je suis tout à fait d’accord avec cette idée. Le sphincter, c’est la vie. Sachez-le) :
La dernière partie est probablement ma préférée : ça parle taille des organes génitaux et prostitution avec un détour sur le plaisir féminin. Sue a un discours assez décomplexant vis-à-vis des femmes qui n’atteignent pas toujours/rarement/jamais l’orgasme (« Si ça arrive, faites la fête. Si vous arrivez à vous lever »). Mais surtout, la pionnière de l’éducation sexuelle apprend à Kara à enfiler un préservatif avec la bouche, et les voir s’affairer avec minutie, ça me fascine. Vous pouvez être sûres que j’essaye de faire la même chose dès que j’ai fini mon papier.
À l’issue de ces trois vidéos, je n’ai qu’une phrase en tête : Sue Johanson est une grande femme pour un tout petit ego. C’est plutôt rafraîchissant.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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Si seulement plus de gens avaient le même bon sens qu'elle...