Dans le chapitre précédent, nous abordions ensemble les effets du manque de soleil chez l’individu sudiste. Nous avions ainsi constaté les troubles du comportement qu’un changement d’environnement et de température pouvait provoquer chez lui, et passé en revue les méthodes diplomatiques à adopter en conséquence.
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Quand vaut-il mieux laisser le/la Sudiste chanter On dirait le Sud en sanglotant sous la couette, ou, au contraire, comment gérer ses tentatives de sorties dans la bruine ? Que faire en cas de rayon de soleil impromptu ? Vous êtes désormais aptes à ignorer les danses (désespérées) du soleil de votre ami•e sudiste.
Fig.1 — Sudistes invoquant l’astre soleil
Aujourd’hui, que cela s’explique ou non par le réchauffement climatique, l’individu sudiste ne connaît presque plus de véritable hiver dans son pays lointain. Il devient donc urgent d’anticiper ces situations qu’il qualifiera de « catastrophe naturelle/fin du monde », et que vous appelez plutôt « il pleut fort », de passage dans vos vertes/grises contrées. Comment gérer un•e Sudiste passé•e en DEFCON 1 face aux intempéries ?
Le Sudiste et la punition divine pluie
Avant toute chose, il faut bien comprendre que chez les Sudistes, il est normal de ne pas sortir quand il pleut. Que dis-je, il est recommandé de ne pas sortir. Cela peut vous paraître handicapant, mais si le Sudiste peut se permettre de fuir la pluie, c’est bien parce qu’il n’est pas habitué à la voir. En plus, c’est beaucoup plus froid en vrai, ce truc. Et mouillé.
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Ainsi, lorsque tombe la bruine ou qu’une averse vient plonger le monde dans le froid et l’obscurité pendant une dizaine de minutes, le Sudiste tue le temps en répétant « ohlala qu’est-ce que ça tombe » environ toutes les trente-huit secondes — et, passé un quart d’heure de forte humidité, en appelant tous ses proches pour s’assurer qu’ils ne se sont pas faits « piéger par la pluie ».
« Et ta voiture, ça va ? Non parce que ça tombe pas mal, faudrait pas que ça noie le moteur ! »
Alors imaginez le jour où le Sudiste se retrouve loin de chez lui… Et qu’il pleut ! Mais qu’il pleut… vraiment. Genre, ce qui ressemble à de la pluie pour vous (et à un fou qui jette des seaux d’eau en continu pour lui).
La première fois, il y a des chances pour que votre spécimen sudiste découvre la chute d’eau en continu avec fascination, voire un certain émerveillement. Hélas, dès qu’il aura compris que la crise météorologique ne se calmera pas en cinq minutes, la panique va commencer à monter. D’abord, le doute :
« Mais… Ça va durer encore longtemps ? Ça fait longtemps, là, quand même. »
Puis la sourde angoisse :
« On a bien fermé les fenêtres ? Comment vont faire les gens qui sont dehors ? On ne devrait pas aller leur ouvrir ? Non mais moi je dis ça… Et les voitures ?? »
Suivi de l’hystérie :
« MAIS ENFIN C’EST ABSURDE LA DERNIÈRE FOIS QU’UNE PLUIE PAREILLE EST TOMBÉE IL A FALLU CONSTRUIRE UN BATEAU. »
Enfin, l’acceptation funèbre :
« Plus que 39 jours et 40 nuits. »
- Que faire dans ce cas de figure ?
Inutile d’essayer de rassurer votre Sudiste en lui disant que ce n’est « que de la pluie » : au mieux, il aura l’impression que vous tentez de minimiser son angoisse, au pire, il pensera que vous êtes complètement inconscient•e. (Et au vraiment pire, il vous soupçonnera de ne pas vouloir lui dire la vérité, parce que vous savez que vous allez tous mourir mais vous voulez le préserver et… Bref.)
Branchez-vous en pilote automatique pour répéter « mais non, ssshhh… » d’une voix douce toutes les cinq minutes environ, et laissez-le couiner derrière les fenêtres.
- Que NE PAS faire dans ce cas de figure ?
Il ne s’agit là que du niveau 1, lorsque le Sudiste est à l’abri au moment où il pleut. Ne tentez en aucun cas de le faire sortir, VOUS N’ÊTES PAS PRÊT•E. Dans le cas où, malheureusement, vous mouillez votre Sudiste après minuit (soit à peu près tout le temps vu que c’est toujours après minuit), cherchez un abri avant qu’il ne fonde ou se noie.
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- Que NE SURTOUT PAS faire dans ce cas de figure ?
Faire conduire votre Sudiste sous la pluie.
Le Sudiste et le truc blanc sympa mais froid la neige
En ce qui concerne la neige, c’est un peu plus compliqué. En effet, selon d’où vient votre Sudiste, il se peut qu’il vive à proximité de montagnes, et/ou soit familier avec le concept de « vacances au ski ». Auquel cas il entretient le plus souvent une relation paradoxale avec la neige. Ce qui n’est pas plus facile à gérer, parce que, bon, la neige à la montagne, ok, mais c’est pas censé tomber sur ses palmiers.
Sudiste découvrant la neige dans son jardin
Néanmoins, le plus gros regret du Sudiste vis-à-vis de la neige, c’est qu’elle est froide. Quand elle tombe, c’est très joli, très subtil, très poétique et tout… Et surtout, ça va moins vite DONC ça mouille moins que la pluie (logique sudiste). En plus, on peut profiter d’un paysage enneigé ET d’un beau soleil à la fois. Que demande le peuple ?
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Hélas, sentie de près, la neige s’avère décevante : la chose qui s’annonçait douce et moelleuse comme du coton… N’est en fait que de l’eau froide déguisée ! Terrible coup pour le Sudiste lorsqu’il découvre le verglas…
- Que faire dans ce cas de figure ?
Rien. Laissez-le s’amuser et faire des bonhommes de neige, jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’en fait, c’est froid et qu’il va mourir des mains tellement il ne les sent plus (le Sudiste n’a pas le réflexe des gants). Passé l’effet de surprise et le bonheur de voir son paysage habituel recouvert d’un beau manteau blanc, il va vite rentrer se réfugier sous la couette avec toute la dignité du chien mouillé qui n’avait pas vu la flaque.
- Que NE PAS faire dans ce cas de figure ?
Proposer une promenade dans la ville enneigée. Non pas que ce soit particulièrement dangereux, mais le Sudiste est en général pris de court par la neige, alors niveau équipement… Disons que si vous n’avez rien contre l’idée de marcher en compagnie d’un individu chaussé de sacs poubelle, pourquoi pas. (« Oui, oh, j’avais rien d’autre d’imperméable, c’est bon ! »)
Sans compter qu’une ville sudiste sous la neige est une ville fantôme.
- Que NE SURTOUT PAS faire dans ce cas de figure ?
Faire conduire votre Sudiste sous la neige. De toute façon, il ne voudra pas. Vous êtes fou, vous.
Le Sudiste et LA FIN DU MONDE la grêle
Hormis ses problèmes vis-à-vis de l’humidité, l’individu sudiste n’est finalement pas si inadapté à votre type d’environnement hostile. Il est familier avec le vent (du moment qu’il n’est pas froid), et même les orages (du moment qu’il ne pleut qu’en montagne ou alors pas beaucoup).
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Mais la grêle, non.
La grêle ça ne va pas du tout.
À partir du moment où un truc tombe du ciel et fait mal, c’est au moins que la fin du monde est proche. Le Sudiste n’étant jamais dans l’exagération.
Sudiste faisant sa drama queen
Pourtant, ses arides contrées ne sont pas entièrement à l’abri de toute chute de grêle ! Ce phénomène météorologique étrange ne doit pas grand-chose aux taux annuel de précipitations ou de nombre de jours ensoleillés, et n’est donc pas tout à fait inconnu du Sudiste. Mais chaque nouvelle occurrence est néanmoins un pas de plus vers le châtiment divin et la Fin des Temps. (Notez que l’individu sudiste n’est pas forcément croyant, mais lorsque le ciel lui tombe sur la tête, il aime bien pouvoir blâmer quelqu’un ou quelque chose.)
En même temps, ça se tient : quand on panique au bout de dix minutes d’averse ininterrompue, on n’est pas moralement équipé pour se prendre des glaçons sur la tronche.
- Que faire dans ce cas de figure ?
Si vous êtes à l’abri, faites de votre mieux pour suivre le monologue fiévreux de votre ami•e sudiste, approuvez chacune de ses remarques comme quoi ce monde est devenu fou. Même lorsque des mots comme « apocalypse » ou « bunker » commencent à poindre dans son discours.
Sudiste contemplant la fin de ce monde
Si vous n’êtes pas à l’abri, dans votre course pour mettre un toit au-dessus de votre tête, soyez sympa et guidez votre Sudiste. Courir en cercle les bras en l’air n’a jamais été très efficace contre la grêle.
- Que NE PAS faire dans ce cas de figure ?
Insister sur la taille des grêlons. Il/elle fait ça très bien sans votre aide, mERCI de ne PAS en rAJOUTER.
- Que NE SURTOUT PAS faire dans ce cas de figure ?
Des blagues.
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La prochaine fois, nous verrons comment supporter un•e Sudiste pendant une canicule, car s’il ne trouvait pas un moyen de se plaindre quand même de la météo, ce ne serait pas un•e vrai•e sudiste.
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Les Commentaires
Écosse là où il y a eu les grosses inondations... On a eu des morceaux de route qui sont partis à cause des rivières qui débordent...