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Culture

Mais qu’est-ce qu’ils ont tous avec Once Upon A Time ?

Que se passe-t-il quand on mate une série qu’on ne peut pas blairer ? Jack Parker vous dit tout sur sa haine de Once Upon A Time.

Quand j’ai vu la bande-annonce de Once Upon A Time pour la première fois, j’ai décrété que je ne regarderais jamais cette série. En fait, c’est parce que je m’étais totalement plantée – j’étais persuadée qu’il s’agissait d’une série qui reprenait les contes de fées avec plus de niaiserie encore que Disney, et rien de plus. Qu’on allait simplement assister à une déferlante de papillons, de paillettes, de froufrous et d’apparitions de la méchante reine toutes les 15 minutes. Et en fait non, c’est un peu plus compliqué que ça.

L’histoire

En fait, dans Once Upon A Time, l’histoire se déroule sur deux niveaux. D’abord, dans le monde des contes de fées, où on assiste à un gros mélange de tous les contes et à de nouvelles interprétations des classiques de notre enfance – ambiance médiévale, tous les personnages évoluent dans le même univers, les destins se croisent et les intrigues sont adaptées à la sauce des scénaristes. Ensuite, il y a le monde réel, dans la petite ville de Storybrooke. Les mêmes personnages y sont réunis, mais ils n’ont plus aucun souvenir de leur vie de personnages de contes, et vivent une existence plutôt chiante dans un environnement un peu moche.

Bonus : ils ne peuvent pas quitter la ville – mais ils n’en savent rien, puisqu’aucun d’entre eux ne tente de se tirer. La seule personne à savoir ce qu’il en est vraiment, c’est la méchante reine, qui, dans le monde réel, est le maire de la ville.

C’est elle la responsable, elle a craqué son slip dans le monde des contes de fées et a enfermé tout le monde dans cette réalité un peu étrange. Son fils adoptif, Henry, semble également être au courant – il trimballe partout son gros livre de contes et affirme qu’ils sont tous réels et liés aux habitants de Storybrooke (qui le prennent donc tous pour un petit garçon totalement dérangé). Et qui débarque dans tout ce bordel pour venir mettre son grain de sel ? Emma Swan, la mère biologique d’Henry, fille de deux des personnages du monde des contes de fées, qui détient le pouvoir de tout foutre en l’air et de libérer tout le monde.

Il faut savoir qu’Emma, fille de Blanche-Neige, est née dans le monde des contes de fées mais a été envoyée dans le monde réel peu de temps après sa naissance, à l’aide d’une armoire magique – petit subterfuge utilisé pour éviter qu’elle finisse entre les mains de la méchante reine (ou de Rumpelstiltskin, j’me souviens plus du coup, c’est dire si ça m’a fascinée).

Le problème

Bon. Pour ceux qui, comme moi, raffolent des contes de fées (surtout quand ils sont détournés), ça fleure bon la série addictive. Et pourtant. Je constate aujourd’hui que la fanbase de Once Upon A Time est relativement importante – ici sur madmoiZelle, mais également dans le monde entier (c’est Tumblr qui me l’a dit). Et en France, un irréductible gaulois résiste encore et toujours à l’envahisseur. (moi.)

Alors aujourd’hui, au bout de 15 épisodes, laissez-moi vous poser une petite question : à quoi est dû le succès de cette série, nom de dieu ?

Sans déconner, qu’est-ce qui vous plait vraiment dans cette série ? C’est une vraie question hein, parce que j’arrive décidément pas à comprendre comment tant de gens peuvent adorer alors que je ne peux plus blairer ça. Et pourtant, niveau série, j’suis plutôt du genre bon public (un peu trop même).

Je vais tenter de m’expliquer en m’appuyant sur quelques exemples. Alors évidemment : ATTENTION, cet article est bourré jusqu’à la glotte de gros spoilers gluants sur les 15 premiers épisodes de la première saison.

1. Mary Margaret & David

Que ce soit sur Twitter, Tumblr ou à travers différents articles sur la série, le truc qui semble plaire à la majorité des fans de OUAT, c’est le couple Mary Margaret/David (soit Blanche-Neige et son Prince). Et là, va vraiment falloir qu’on m’explique. Je suis un putain de gros coeur d’artichaut (du genre à pleurer devant une pub pour le beurre), alors les histoires à la guimauve, ça m’connait – et ça marche à fond la caisse sur moi. Mais en ce qui concerne Mary Margaret et David, ça ne prend pas. C’est le couple le plus chiant que j’ai jamais vu de ma vie.

Déjà, bon, c’est pas tout à fait un couple et en même temps si, mais pas vraiment, on n’sait pas trop. Qu’on m’explique pourquoi David se refuse à larguer sa femme qu’il n’aime plus alors qu’il crève d’amour pour Mary Margaret, déjà – et v’nez pas me sortir son excuse bidon du « oui non mais j’ai perdu la mémoire, avant je l’aimais alors c’est pas bien« , parce que dans ce cas là tu t’abstiens d’aller rouler des pelles à ta voisine. Ensuite, tout en restant avec sa femme qu’il n’aime pas donc, il emballe publiquement sa Mary Margaret, en plein jour dans la rue, comme ça, hop – big up d’ailleurs, ils ont réussi à produire le premier baiser le plus chiant du monde.

Ensuite, un mec qui achète deux cartes de Saint-Valentin et qui en plus

se plante au moment de les donner à ses deux meufs, j’appelle pas trop ça un Prince Charmant, mais p’tet que j’suis un peu coincée hein, j’sais pas. De base, un type qui refuse de quitter sa femme, qu’il n’aime pas, pour ma gueule alors qu’il dit être complètement fou de moi, j’lui fais pas confiance. Sans compter qu’il passe son temps à mytho, alors bon. Le mec veut juste le beurre, l’argent du beurre, le cul d’la crémière, son RIB et ses reins.

Bonjour le couple POURRI.

2. Emma Swan, héroïne en mousse

En tant qu’héroïne de la série, concrètement, Emma Swan devrait être capable de nous vendre du rêve, de tenir l’intrigue d’une main de maître, et de nous faire ressentir des trucs pour elle. L’héroïne, on compatit avec elle, on flippe pour elle, on se réjouit pour elle – Emma Swan, on a juste envie de lui mettre trois claques dans la tête dans l’espoir qu’elle se réveille un peu (juste assez pour ramasser ses affaire et se tirer loin d’ici).

Niveau charisme, on est au niveau – 1000. Je ne dis pas que Jennifer Morrison me laisse de marbre, mais son personnage en revanche, si. Côté personnalité, y a rien – à part ce pseudo côté héroïque, grrgrrgrr, j’laisse personne me marcher sur les pie… ah si tiens, en fait, parce que j’ai que d’la gueule.

Mais ce qui me fait le plus marrer, c’est que cette nana que personne ne connait, débarque dans une petite ville pour faire sa loi – littéralement, puisqu’elle finit par devenir shériff. Alors corrigez-moi si j’me trompe, mais logiquement, pour assurer la sécurité des habitants d’une ville, gérer tout un commissariat (même si en fait elle y travaille seule, mais ça c’est une autre énigme), faut avoir quelques qualifications, non ? Bah non, en fait. Emma débarque, secoue un peu tout le monde et se retrouve shériff-toute-puissante. Normal.

3. Des méchants en mousse aussi

Dans une série où il y a des méchants, en général, on s’arrange pour qu’ils soient un minimum intéressants. Flippants, menaçants, intrigants, énervants – du genre qu’on adore détester, qui nous mettent les nerfs en pelote et qui donnent du piment à l’intrigue. Dans le cas de Once Upon A Time, ils ont réussi à créer la méchante la plus nulle de l’histoire des méchants. La méchante reine, qui est donc la maire de Storybrooke, est une sacrée connasse, mais une connasse chiante. Elle gagne toujours, elle est toujours au bon endroit au bon moment, on sait que quoiqu’il arrive elle sera toujours là pour tout niquer, et, comme tous les autres personnages, elle ne possède aucun charisme.

Elle n’est pas drôle, pas flippante, pas dérangeante, elle n’a strictement rien d’exceptionnel ou d’attachant. Il y a bien un autre semi-méchant, Mr. Gold/Rumpelstiltskin, qui est légèrement plus intéressant – mais qui déçoit toujours par son manque de vigueur. Tous les personnages sont mous, de toute façon. Mais Regina Mills pue des pieds en tant que méchante reine. Vieille radasse frustrée, oui, personnage maléfique et menaçant, moins.

Ce qui me fait le plus rire, ce sont le sont les plans pseudo-subtils façon « hihihihi on va filmer une corbeille de pommes rouges ou le reflet de la méchante reine dans un miroir hihihihi ça fait des clins d’oeil de fou ! ». (non.)

4. Les costumes sont à chier

Sans déconner. Ils fument QUOI les stylistes de Once Upon A Time ? Les costumes sont immondes, du niveau « spectacle de fin d’année de troisième section de maternelle ». Dans une école perdue dans le temps, sans budget, ni fenêtre sur le monde. Et pourtant, j’suis pas une experte de la mode (ni du bon goût), mais là, ça défie les lois de la décence.

Mon exemple préféré : dans l’épisode 14, il y a des fées. Qui dit fées, dit ailes et pluie de paillettes, donc effets spéciaux. Déjà, les effets spéciaux de Once Upon A Time, c’est du top niveau, façon étudiant en cinéma en 1987. Ensuite, les costumes. Voici donc la tenue de Nova, l’une des fées, incarnée par Amy Acker :

amy acker once upon a time

Ouaip.

C’est un peu comme si Chantal Goya s’était faite agresser par une méduse de Bob l’éponge. Du top niveau.

Et c’est pareil pour tous les autres costumes – pourtant, quand on mélange contes de fées et univers médiéval, techniquement, y a de quoi s’éclater. Mais au lieu de ça, tout est moche, cheap, dans des mélanges de matières et de motifs totalement improbables – alors j’ai rien contre un peu de folie hein, mais quand tout donne l’impression d’avoir été fabriqué au papier crépon par des enfants de maternelle sous acide, ça pique.

Je vais m’arrêter là, mais je pourrais rajouter au moins 18 autres exemples à cette liste. Alors, fans de Once Upon A Time, je vous le demande sincèrement : qu’est-ce qui vous plait dans cette série ? Parce qu’en réalité, j’avais vraiment envie de kiffer. Et je me suis sentie trahie, oui, trahie.

Éclairez-moi, je vous en prie.

(Et pourquoi me suis-je farci 15 épisodes d’une série que je déteste, me demanderez-vous ? Parce que ma maman m’a toujours appris à persévérer. Et parce qu’en fait, je me marre beaucoup en commentant chaque épisode avec mon meilleur ami qui ne peut pas la blairer non plus.) (en plus ces salauds se sont enfin bougé le derche pour l’épisode 15 en finissant sur un cliffhanger de folie – à l’échelle Once Upon A Time – donc j’vais être obligée de continuer).


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

87
Avatar de Kounette
28 mars 2015 à 17h03
Kounette
J'ai vraiment mais alors vraiment pas accroché à la 1e saison ! Et puis finalement j'ai regardé la 2e et là j'ai trouvé que ça avait bien évolué. Ils ont peut être changé de scénariste ?
Bon y'a toujours des trucs qui m'énerve ! Emma et ses parents toujours tout beaux tout rose qui font jamais de mal à personne (enfin vous verrez fin de la saison 4...) ça me soule énormément ! Même son couple avec Hook me gonfle. Et ne parlons même pas d'Henryyyyyyy
Mais y'a de très bons personnages Gold, Regina

Je ne sais pas faire de spoiler mais SPOILER SAISON 4 :
Les nouveaux "méchants sont géniaux" : Cruella est juste exceptionnelle et j'aime beaucoup Maléfique

Sinon pour ceux qui s'en réjouissent ils ont carrément surfé sur le succès de La Reine des Neiges. Bon j'aime pas du tout le film mais dans OUAT c'était plutôt intéressant et les acteurs étaient particulièrement bien choisis !
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