Publié initialement le 10 janvier 2014
Il y a des styles vestimentaires que tu connais, au moins de vue : skateur, gothique, hip-hop, punk… Ces sous-cultures mode (et musicales) ont plusieurs dizaines d’années et plusieurs enfants illégitimes stylistiques derrière elles. Tout juste font-elles encore hausser les sourcils du 3ème âge.
Mais pour reprendre l’expression d’un célèbre footballeur, même dans la mode, « la routourne tourne ». Dans la rue, les looks se renouvellent, même s’ils ne réinventent pas tout. Voici donc quelques styles vestimentaires qui ont fait causer ces temps-ci, à découvrir ou à redécouvrir !
Style vestimentaire n°1 : Le Pastel Goth
Comme le seapunk dont il est l’arrière petit-cousin par alliance, le Pastel Goth trouve ses origines dans la culture Tumblr. Il semblerait qu’il ait pointé son nez en 2012. Son truc, c’est de mettre dans le même shaker des références grunge, gothiques voire sataniques, et des petites choses mignonnes, sucrées et arc-en-ciel.
Dit comme ça, c’est assez vague, et il est assez difficile de savoir exactement d’où débarque ce style vestimentaire. Au Japon, dans le quartier d’Harajuku à Tokyo, plusieurs nanas sont devenues des icônes du genre, comme la mannequin adolescente Juria Nakagawa. Ce qui n’est pas totalement surprenant, puisque ce look rappelle bien d’autres styles de rue japonais bien chargés : les gothic lolitas, les kawaii, les decora, ou encore les visual kei.
Contrairement au gothique, le Pastel Goth ne semble pas avoir de philosophie de la vie affirmée et référencée. Si ce style vestimentaire ne révolutionne pas grand-chose, le terme commence en revanche à affleurer au-delà de la surface du Net. Il se décline en plusieurs branches plus ou moins penchées du côté mignon ou flippant. On l’appelle aussi « creepy cute » ou « nu goth ». Plus punk et plus vintage, c’est du « pastel grunge », du « soft grunge ».
Ça fait mal (à Christophe Maé) mais c’est comme ça : le Pastel Goth est surtout un style de fille. Comme son nom le laisse imaginer, ses couleurs fétiches sont le noir, le gris et le blanc, couplées à des teintes pastel, surtout du rose et du lilas.
Niveau motifs, le Pastel Goth mange à tous les râteliers. Des pentacles, des croix inversées, des squelettes, des 666, des typographies de film d’horreur côtoient des fleurs des champs, des coeurs, des galaxies et des t-shirts à tête de chat comme celui de Camille des Tutos.
Le vestiaire Pastel Goth inclut des leggings imprimés, des vestes en cuir, des dentelles, des chemises sagement boutonnées, des shorts grunge, des robes tutus et des creepers. Le tout saupoudré d’accessoires comme des couronnes de fleurs, des bracelets à pics et une clique de bijoux creepy ou mignons.
Le Pastel Goth est un peu comme Mon Petit Poney : il est vraiment identifié par sa crinière, ébouriffée, bouclée. Celle-ci est teinte dans des couleurs pastels, qui vont du bleu au blond platine en passant par le lilas, le rose, le vert menthe, quand ce n’est pas tout à la fois. Le maquillage mélange des ombres à paupières irisées, de l’eye-liner et du rouge à lèvres sombre.
Style vestimentaire n°2 : Les Mipsterz
Autre lieu, autre moeurs. Le terme « hipster » est un peu comme Mickaël Vendetta en son temps : il est omniprésent, il ne veut pas dire grand-chose, et même ses adeptes attendent qu’il tombe dans l’oubli avec impatience. Sauf que ce n’est visiblement pas pour demain, puisqu’un nouveau dérivé du hipster a déchaîné la toile fin 2013.
Ce sont les « Mipsterz », un mot presque tout neuf qui contracte les termes « muslim » (musulman) et hipster. Comme leurs cousins, ils se définissent comme des gens « à l’avant-garde de la musique, de la mode, de l’art, de la pensée critique, de la nourriture, de la créativité ».
Les Mipsterz sont donc des musulmans hype, qui entendent marier le style et la religion sans se prendre la tête, parfois à la limite de l’ironie. Leur première apparition semble remonter à 2012, mais ils se sont imposés sur tout l’Internet en novembre dernier, grâce à la publication d’une vidéo où on voit des filles mipsterz évoluer dans New York sur Somewhere in America de Jay-Z. Les Mipsterz ont leur page Facebook
, et leur site de rencontre, Hipster Shaadi.
Comme tout hipster qui se respecte, le Mipsterz divise, sauf que les griefs vont un peu plus loin que la simple esthétique. Certains jugent la vidéo sexiste. D’autres reprochent aux Mipsterz d’aller à l’encontre des principes de l’Islam, et de donner d’eux une image matérialiste et superficielle.
Au contraire, ceux qui adhèrent au concept sont jouasses de voir une vision plus moderne de la religion. Aminah Sheikh, une des modèles de la vidéo, explique : « Les femmes voilées sont des êtres humains et c’était le but de la vidéo » et conclut « J’ai fait ce choix, et la vidéo est en fait un reflet de moi et de beaucoup de femmes musulmanes. Vous pouvez ne pas l’aimer, il n’y a pas de problème ».
Ce qui différencie le Mipsterz du hipster basique, c’est son appartenance religieuse. En terme d’habits, ça se traduit pour les filles par le port du hijab, le voile islamique. Pour le reste, pas grand-chose de neuf sous le soleil du blog mode.
Les Mipsterz compilent toutes les fringues dans la tendance du moment : talons, derbies, grosses lunettes, chemises, t-shirts sérigraphiés avec des inscriptions juste assez décalées pour être cool, perfectos, slims, leggings, etc. Sur le Web, on ne trouve peu ou pas d’images du Mipsterz homme, qui a l’air de moins de se revendiquer en tant que tel. Mais vu la notion de plus en plus large du hipster, je refuse de croire que les skateuses de New York n’ont pas leur pendant masculin.
Style vestimentaire n°3 : Les Amish Hipsters
Dans un autre genre, associer Amish et mode vestimentaire à la pointe du hype sonne comme un gros Kamoulox.
Les Amish ne sont pas une sous-culture mode, mais une communauté religieuse. Ce sont des chrétiens traditionnalistes, implantés en Amérique du Nord, aux États-Unis et en Ontario (Canada) depuis le début du XVIIIème siècle. Ils vivent en marge de la société moderne, élèvent des animaux de la ferme, cultivent leurs légumes, et s’habillent de manière ultra-classique, sobre et dépouillée. Bref, à première vue, ils seraient plutôt l’antithèse des blogueurs mode adeptes du sequin et des podiums.
(Ceux-là sont de vrais Amish)
Jusqu’à ce que, courant 2013, les médias repèrent des similitudes vestimentaires entre Amish et… Hipsters (encore eux). Les magazines américains The Wire et Time Newsfeed l’avaient signalé depuis 2012, et en 2011, le site Trendhunter avait recensé des séries photos mode qui s’inspiraient du look Amish.
Si l’on en croit les vendeurs de vêtements Amish, les commandes de fringues traditionnelles ont augmenté et arrivent de tous les coins du monde. Personne ne sait précisément d’où sort cet engouement, mais certains parient sur l’influence de deux émissions nord-américaines, la série Amish in the City et la téléréalité Breaking Amish, qui mettent en scène des jeunes Amish quittant leur cocon pour se confronter au monde moderne.
Le terme « Amish hipsters » désigne donc un look qui reprend certains codes vestimentaires Amish, tout se plaçant au top du branchouille-décalé-avant-gardiste et compagnie. Chez les véritables Amish, les ceintures, les fermetures éclairs et parfois même les boutons sont interdits. Chez les hipsters et à la Fashion week, tout n’est pas aussi extrême.
Pour les couleurs, il faut être ultra sobre quitte à être franchement tristoune : du noir, du blanc, éventuellement du beige et du bleu pas trop criard. Niveau coupes, le vintage est à la fête avec une chemise boutonnée, un gilet et un pantalon noir droit, et des bretelles à la papi. Pour les filles, on peut remplacer tout ça par une robe longue champêtre avec corsage.
Les accessoires sont réduits au minimum, voire au seul chapeau plat à larges bords, noir ou en paille. Pour les mecs, ce couvre-chef est généralement en couple avec une barbe fournie. Si vous êtes une meuf, j’imagine que personne ne vous empêche d’avoir du poil au menton. Ni de tenter le port du bonnet traditionnel en organdi blanc.
Alors, ces nouveaux styles vestimentaires vous inspirent ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Par contre je trouve les turbans très classe, il en a un blanc mais il ne le met pas pour sortir dans le quotidien, et il ne le met pas de là même façon aussi, en plus celui qu'il a est blanc donc c'est un peu voyant, je lui montrerai ceux là voir ce qu'il en pense