En soirée, on me demande souvent si j’ai toujours voulu être journaliste cinéma/séries.
Ma réponse est sans appel :
« Jamais ! Moi, je voulais faire du théâtre. Mais j’avais la flemme de passer des castings et la concurrence était trop grande. Alors j’ai décidé de parler ciné plutôt que de le faire moi-même ».
Les séries, le nouveau cinéma ?
La réalité c’est qu’aujourd’hui j’ai l’impression d’avoir trouvé ma voie.
Le cinéma a toujours été un moteur dans ma vie, beaucoup plus que les séries, que j’ai aimées sur le tard.
Mais une fois ma curiosité tournée vers ce format, un nouveau monde, hyper étendu, s’est ouvert à moi.
Finalement, la photo pouvait être tout aussi belle, les enjeux plus développés et les castings aussi talentueux que dans les films.
Ainsi j’ai bouffé de la série à la pelle, les préférant même parfois à un dimanche au Pathé.
Toutefois, l’année 2019 a mis le bazar dans mes certitudes.
Parce que… TOUTES LES SUITES DE MES SÉRIES PREFS SONT RATÉES.
Une année 2019 placée sous le signe de la déception
Attention, cette réflexion n’engage vraiment que moi, mais je dois la partager avec toi mon doux esturgeon.
J’ai été déçue par la suite ou la conclusion de littéralement chacune de mes séries préférées depuis ce début d’année.
Game of Thrones, Dark, The Handmaid’s Tale et même Stranger Things n’ont pas honoré mes attentes.
Peut-être que je suis devenue trop exigeante, peut-être aussi que j’ai besoin d’un break avec les écrans, ou peut-être que ces séries auraient dû trouver une fin plus tôt et m’ont lassée à force de tirer sur la corde.
Mais je m’attarderai plus largement sur les motifs de mon désamour dans un article global.
Car l’heure est aujourd’hui au débrief de Stranger Things saison 3.
Je vais commencer par énoncer ses points positifs, car il y en a pas mal, et mon devoir m’impose la bonne foi.
Les nouveaux personnages de Stranger Things saison 3
https://www.youtube.com/watch?v=YEG3bmU_WaI
Cette nouvelle saison a vu débarquer un nouveau personnage majeur en la présence de Robin, serveuse dans une boutique de glaces à l’intérieur du mall Starcourt, autour duquel plane un épais mystère et s’articulent les enjeux principaux de cette saison 3.
Campée par Maya Thurman Hawke, ce personnage apporte une vraie fraicheur au programme parce que marrant, débrouillard et badass.
Robin est non seulement hyper douée en langues, mais elle est aussi un peu nerd, comme aime à lui rappeler Steve.
Le duo qu’elle forme avec celui-ci est convaincant et se révèle comme le binôme le plus fort de cette nouvelle saison.
L’autre personnage qui marque cette année 2019, c’est Erica, la petite sœur de Lucas, qui aime arnaquer les vendeurs de glaces, emmerder son frère et globalement tyraniser le monde entier.
Elle est donc ma personne PRÉFÉRÉE, tu t’en doutes.
Si son personnage était déjà présent dans les saisons précédentes, c’est dans celle-ci qu’il prend toute son ampleur, envahit vraiment l’écran.
L’actrice qui incarne Erica, c’est Priah Ferguson, une jeune fille talentueuse qui m’a vraiment bluffée.
Outre Stranger Things, elle apparait dans La vie magnifique de charlie, de Bobby Huntley ainsi que dans The Oath, de Ike Barinholtz.
Bref, ces deux personnages sont sans conteste les gros points forts des 8 nouveaux épisodes de la série Netflix.
La créature de chair, un design hommage ?
The Mind Flayer est la créature qui fait cette année trembler les ados de Hawkins, grâce à son « arme » faite de chair humaine fondue, et s’impose comme le grand méchant de cette saison 3.
La créature de chair fondue peut se montrer sous plusieurs aspects : un monstre imposant et menaçant ou simplement un tas de chair gluante qui peut ramper et passer sous les portes.
Ce monstre me rappelle LA grande créature du cinéma d’horreur : la Chose de John Carpenter, dans The Thing.
Ce film de science-fiction horrifique sorti en 1982 est un monument du genre et demeure aujourd’hui encore un classique à côté duquel il est difficile de passer.
La créature qui hante les personnages du film est assez similaire physiquement au monstre de Stranger Things. Lui aussi possède des humains, les pousse au pire, et se révèle sous la forme d’un amas de chair et de dents abominable.
Si l’intention de la série Netflix est bien de rendre hommage au chef-d’œuvre de Carpenter, alors je suis conquise.
En tout cas, je salue l’originalité du monstre, dont l’aspect fait virer la série teen dans le gore. Et ça, c’est culotté !
Ce qui ne marche pas dans cette saison 3 de Stranger Things
Allez, il est temps de râler un peu.
J’attendais avec impatience cette nouvelle saison. Deux ans ont passé entre la dernière et celle-ci, ce qui dans ma tête était un gage de qualité (comme quoi je n’ai pas appris de l’échec Game of Thrones).
Prendre le temps, ça permet de monter un super scénar’, de peaufiner les enjeux et de réaliser un machin cohérent.
Pourtant, la série semble légèrement bâclée…
L’alchimie entre les personnages est brisée
Dans cette saison 3, notre joyeuse bande de petits potes part à vau-l’eau.
Entre Dustin qui se fait malgré lui exclure du groupe, Will avec qui plus personne ne veut jouer et Mike et Lucas qui ont trouvé des meufs : c’est la déflagration.
Et d’après moi, la dislocation de la communauté était une vraie bonne idée !
L’adolescence est un passage difficile puisque propice aux mutations, qu’elles soient physiques, amoureuses ou amicales. Et il était normal que cette phase altère les héros.
Devenir de jeunes adultes, c’est accepter que les autres évoluent différemment, deviennent des personnes à part entière et pas seulement les membres d’un groupe.
Autant d’éléments qui sont notamment difficiles à avaler pour Will, qui aurait préféré rester un môme forever, et jouer avec ses potes dans sa cabane.
Ce jeune Peter Pan est spectateur des amourettes de ses amis, et je comprends que ce soit difficile à avaler. J’aurais aimé voir un gros changement chez ce personnage, une vraie blessure qui le pousserait à mettre son groupe en danger.
Qu’il y ait un vrai enjeu autour de l’amitié quoi.
Mais finalement les membres du groupe (à l’exception de Dustin) se retrouvent assez vite pour faire front contre l’ennemi commun. Ils reprennent leurs petites habitudes amicales, mais quelque chose manque : l’alchimie.
Ce que j’adorais dans les deux saisons précédentes, c’était justement la belle complicité qui rassemblait les garçons, Max et Eleven.
Leur amitié était communicative, et même-moi (qui ai quand même bien 12 ans de plus qu’eux) j’avais envie de prendre part à leur jeux.
Mais leurs liens se sont affadis.
Si les scénaristes voulaient marquer un net changement entre l’enfance et l’adolescence ils auraient dû pour moi y aller franco et proposer une rupture amicale plus profonde et pérenne, pour que la renaissance finale de l’amitié soit sublime et méritée.
Vraiment dommage !
Stranger Things saison 3, du réchauffé
Ce qui me chagrine le plus, c’est de constater que les enjeux sont toujours les mêmes.
Si tu regardes bien mon bel esturgeon, Stranger Things 3 ne regorge pas de nouveautés.
J’ai eu pendant tout mon binge-watching la désagréable impression de voir du réchauffé des deux premières saisons.
La construction même des épisodes est sensiblement la même que celle des saisons 1 et 2.
Je comprends l’idée de garder une identité scénaristique et visuelle et un même rythme pour ne pas perdre les téléspectateurs et satisfaire le public, mais j’aurais aimé un peu d’audace cette année.
Toutes les bonnes idées qui sont amorcées n’aboutissent qu’à des conclusions convenues (comme la scène post-générique).
Bref, le tout est donc cousu de fil blanc, et c’est vraiment dommage.
Le personnage de El n’évolue pas
Bon allez, je crache le morceau : je peux plus blairer cette mioche.
Eleven était vraiment le point fort de la saison 1 avec son air naïf, ses trois mots de vocabulaire et ses beaux yeux écarquillés qui cachaient une force surhumaine.
Mais maintenant qu’elle a été récupérée par Hopper, qu’elle sort avec Mike et qu’elle a une pote méga badass en la personne de Max, la logique voudrait que son personnage évolue.
Mais outre se trouver un style (méga classe j’en conviens) la super-héroïne fait tout comme d’habitude : croire que les amis disent toujours la vérité, s’exprimer avec laconisme et gueuler en éclatant des monstres.
Mouais, rien de nouveau en somme.
La relation Hopper/Joyce
Le chef de la police est passé de : mon personnage préféré à un type agaçant dont je ne saisis pas l’identité.
Je ne comprends pas le choix des scénaristes de l’avoir rendu si bourru et violent. Dès le premier épisode il donne le ton, et il sera tonitruant.
Du début à la fin, l’ancien adorable Hopper ne cesse de beugler, se rendant de plus en plus antipathique.
Si le duo qu’il forme avec Joyce était touchant dans les saisons 1 et 2, elle n’a toujours pas pris en grade, et les deux se comportent comme de vrais ados l’un envers l’autre.
Ils sont pourtant les représentants d’une autorité parentale et même judiciaire.
Je suis hyper déçue par ce duo, que j’aurais aimé voir avancer, à l’instar du personnage de Steve Harrington, qui a connu une belle progression.
Bref, cette saison 3, triste réchauffé des précédentes, m’a un peu déçue, bien que je salue la prestation des nouveaux venus.
De ces quelques épisodes un peu fades, je retiendrai tout de même le personnage HILARANT d’Erica, l’« idylle » entre Steve et Robin, les codes russes (j’avoue ça m’a amusée), et l’apparence physique de la créature de chair.
Et toi douce lectrice, qu’as-tu pensé de cette dernière saison ? Énorme navet ou bonbon acidulé ?
À lire aussi : Stranger Things : ce personnage est-il vraiment mort dans la saison 3 ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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