Non, la pollution plastique n’est pas un fléau irrémédiable. À condition, bien sûr, d’y mettre du sien : c’est ce qu’avance l’association No Plastic In My Sea dans un nouveau rapport publié le 16 mars 2023. L’ONG y liste 500 solutions qui existent déjà en France et à l’étranger. Produits, emballages, machines, services… les terrains d’action sont multiples. À cela s’ajoutent douze recommandations de l’association pour définitivement enrayer la pollution plastique.
Cibler les produits les plus polluants en priorité
Pour lutter contre ce fléau, No Plastic In My sea identifie plusieurs chantiers : réduire les plastiques à usage unique (et notamment les bouteilles, premier plastique à usage unique retrouvé sur les plages européennes) en misant sur le réemploi, privilégier la vente en vrac pour utiliser moins d’emballages (qui constituent 45% de l’usage de plastique en France et 60% des déchets plastiques), opter pour des produits solides ou à diluer, améliorer la recyclabilité des produits, développer l’éco-conception, renforcer la lutte contre les microplastiques extrêmement polluants…
L’association déplore le manque de moyens alloués aux initiatives visant à enrayer efficacement la pollution plastique. Dans son rapport, elle rappelle « qu’aucun
gouvernement n’ose afficher un objectif global de réduction chiffrée de la production de plastique ». Les prévisions prévoient même un triplement de la production mondiale de plastique d’ici 2050, notamment parce que l’industrie pétrochimique investit massivement sur des sites de production de plastique. Pourtant, comme le défend No Plastic in My Sea, « La réduction de la production est, selon le rapport Breaking the Plastic Wave de juillet 2020, la solution qui générerait le plus de résultats pour réduire la pollution plastique ».
Mobiliser les producteurs et les distributeurs
No Plastic in My Sea appelle à la coopération. Parmi ses recommandations, l’association incite les producteurs et les distributeurs à s’unir pour proposer un plan de réduction de 50 % des bouteilles en plastique mises sur le marché en 2030 par rapport à 2020, pour déveloper des produits solides ou développer la recharge concentrée à diluer pour les boissons, à favoriser le vrac dans leurs enseignes. Le gouvernement aussi a un rôle à jouer :
« Nous appelons le gouvernement, les éco-organismes et les entreprises à accompagner le réemploi auprès des consommateurs via des campagnes de communication massives. »
No Plastic In My Sea, Rapport « Solutions à la pollution plastique », 2e édition, 16 mars 2023
Selon l’association, ces mesures ont aussi pour but de mieux appliquer la directive européenne sur les plastiques à usage unique et la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire), qui interdisent certains types de plastiques et produits à usage unique, mais pâtissent d’un manque d’objectif de réduction quantifié explicitement. C’est aussi une manière d’avancer sur la lutte contre la pollution plastique en attendant que ne soit rendu fin 2024 un traité international contraignant sur l’ensemble du cycle de vie du plastique, sous l’égide de l’ONU environnement.
« Ce traité devrait permettre d’engager les États, les entreprises et les investisseurs dans une transition destinée à stabiliser puis réduire la production mondiale de plastique et à optimiser le recyclage. »
No Plastic In My Sea, Rapport « Solutions à la pollution plastique », 2e édition, 16 mars 2023
L’Europe, planche par ailleurs sur un règlement concernant l’emballage et les déchets d’emballage. Celui-ci doit également être finalisé d’ici début 2024 avec des
objectifs de réduction, de réemploi et de recyclage. Mais il vaut mieux se mobiliser dès maintenant pour maximiser nos chances d’inverser la courbe.
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