La saison 1 de Steven Universe a débarqué sur Netflix ce 21 juin 2018 ! L’occasion de (re)lire cette formidable présentation.
Le 5 mai 2015
Steven Universe est la première série animée créée par une femme, Rebecca Sugar, sur Cartoon Network.
Cette chaîne, qui n’est certainement pas la plus progressiste du moment, s’avère cependant être un vrai nid à talents avec notamment Adventure Time et Over The Garden Wall.
Steven Universe est donc une excellente série présentant en plus nombre d’éléments progressistes. Si vous ne la regardez pas encore, vous feriez bien de vous y mettre car on devient vite Steven Addict !
Une famille non-traditionnelle dans Steven Universe
La thématique centrale de Steven Universe, c’est la famille… sous toutes ses formes.
Le noyau central tourne autour de Steven Universe, de son père, un genre d’Homer Simpson hippie, et ses trois mères adoptives, les Crystal Gems : Garnet, Amethyst et Pearl.
Les Crystal Gems étant des guerrières extraterrestres millénaires qui protègent la terre et Steven ayant hérité des pouvoirs de sa mère qui était aussi une Gem, on est loin de se limiter à une sitcom et les épisodes sont riches en aventures et combats badass.
Mais l’essentiel, ce sont les relations entre les personnages.
Ce sont des relations parfois difficiles, parfois adorables, et qui ne sont au fond pas si différentes des liens dans les familles plus classiques.
Steven Universe nous montre ainsi bien l’absurdité de l’exigence d’une famille nucléaire pour l’équilibre d’un enfant.
D’ailleurs, quand il entend l’expression « famille nucléaire » pour la première fois, Steven croit qu’on lui parle d’énergie nucléaire, c’est dire !
PBS Idea Channel se penche sur le traitement de la famille dans Steven Universe (mais y a des spoilers, attention !).
Un héros hors normes et un casting diversifié dans Steven Universe
Steven, c’est un petit garçon un peu gros, naïf et candide qui aime manger, les trucs mignons et possède une gemme rose sur le nombril qui lui donne des pouvoirs de protection et de guérison.
C’est le type qui dans une série ordinaire passerait pour un boulet ou un comic relief perpétuel. Pourtant Steven est le héros le plus inspirant que je suive ces temps-ci.
Ouvert d’esprit, curieux, profondément gentil et confiant mais aussi courageux et inventif, il me redonne foi en l’humanité.
Décomplexant, il a le droit à l’erreur et une joie de vivre incroyable — d’autant plus que la série n’hésite pas à aborder des thématiques très sombres comme le deuil, la culpabilité, la rédemption, la vieillesse…
Il dispose d’armes traditionnellement « féminines » qu’il a d’ailleurs héritées de sa mère, mais ce n’est jamais cloisonné comme étant féminin, et donc excentrique ou anormal à la manière des séries comme Shezow.
Steven, c’est un petit garçon qui se passionne pour les Cookies Cats et les guerriers ninjas ; c’est un individu complexe qui, comme le reste du casting de la série, ne se limite pas aux caractéristiques liées à la binarité des genres.
Les personnages secondaires de Steven Universe ne sont pas en reste pour ce qui est d’échapper aux stéréotypes de genre mais aussi de couleur de peau, puisqu’on compte un grand nombre de personnages qui ne sont pas blancs, notamment des femmes.
Oui, Steven Universe présente un genre d’idéal progressiste ultime : des femme non-blanches, LGBT, et qui plus est avec des corps gras, musclés, maigres, grands ou petits ! Et vous savez quoi ? Ça ne les empêche pas d’être de super personnages !
La bien-pensance n’a jamais été l’ennemi de la badasserie, la preuve.
On retrouve cette diversité dans le casting vocal de toute beauté
Steven Universe, queer et grandiose !
Si Cartoon Network, comme Nickelodeon avec la très frustrante non-explicitation d’une relation homosexuelle dans La Légende de Korra, ne permet jamais de réelle explicitation des relations lesbiennes entre les personnages, il est très difficile de passer à côté dans Steven Universe.
Sans être des femmes puisque ce sont avant tout des entités extraterrestres, les trois Gems utilisent le pronom féminin et sont attirées par d’autres personnages féminins.
D’ailleurs elles ne sont pas « masculines », ne présentent pas les caractéristiques associées aux lesbiennes « butch » ; au contraire, leurs profils diversifiés permettent de présenter les relations romantiques homosexuelles comme le lot d’individus variés loin de se résumer à une idée préconçue.
Un autre phénomène intéressant est la fusion qui permet à deux Gems de ne faire qu’un.
Quand Steven fusionne avec une fille, il devient un être non-genré qui n’a rien de repoussant : au contraire, il acquiert une double dose de charisme qui fait succomber les hommes comme les femmes qu’il rencontre.
La population entière semble donc avoir une certaine fluidité dans ses attirances, ce qui me semble très juste. Notre sexualité et nos attirances sont loin de se limiter aux cases hétéro/homo !
Quand Steve fusionne, il devient un•e irrésistible androgyne
Tout cela est présenté sans emphase, sans questionnement, avec une fraîcheur incroyable.
Dans Steven Universe, être queer n’a rien de dramatique ni de monstrueux. C’est présenté tel que ça devrait l’être : comme quelque chose de naturel qui ne choque personne.
En plus de sa valeur progressiste qui ne fait pas de mal, Steven Universe est touchant, bien écrit avec des chansons entraînantes et très bien animé. Avec ça, je vous assure que vous ferez une sacrée erreur en n’y jetant pas un coup d’œil…
Qu’est-ce que vous attendez ?
À lire aussi : Comment se terminent les dessins animés de notre enfance ?
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Même Steven je trouve que sa voix française lui colle mieux.