La stérilisation contraceptive, comme son nom l’indique, est une méthode de stérilisation qui consiste en la ligature des trompes, pour les femmes, et en la vasectomie pour les hommes, et a pour but de te rendre définitivement stérile, afin que tu n’aies plus besoin de contraception pour ne pas avoir d’enfant (NB : elle ne protège pas des MST).
En France, depuis la loi Aubry de 2001, toute personne majeure saine d’esprit non placée sous tutelle est autorisée à avoir recours à la contraception définitive, quel que soit son âge et qu’elle ait déjà eu des enfants ou non. Voilà pour la théorie. Mais dans la pratique, bénéficier de cette opération s’avère plus compliqué que dans le texte.
TV5 Monde a retracé le parcours de plusieurs femmes qui ont voulu avoir recours à cette stérilisation contraceptive. Sophie, 33 ans et trois enfants,
ne tolère plus les méthodes « classiques » de contraception. Avant de bénéficier de la stérilisation, elle a fait face aux nombreuses questions et doutes du personnel médical, et a dû être orientée vers une maternité qui accepte de pratiquer l’opération. Marie, 25 ans, elle, n’a jamais eu d’enfants, n’en veut pas, et son corps ne supporte pas la contraception traditionnelle. Elle s’est sentie infantilisée :
« Si un homme ne veut pas d’enfant, on dit que c’est un choix. Si c’est une femme, on lui répète qu’elle changera d’avis. »
La société accepte encore mal l’idée qu’une femme puisse ne pas ou ne plus vouloir d’enfant. Risque de regret, impression qu’il faut absolument procréer pour s’accomplir, sont quelques-unes des raisons plus ou moins conscientes avancées par les praticiens frileux et l’entourage.
TV5 Monde a interrogé des médecins, qui invoquent la clause de conscience pour refuser de pratiquer la stérilisation contraceptive, ou redirigent les patientes vers d’autres méthodes. Les femmes qui témoignent notent ainsi l’impression que leur gynécologue ne les comprend pas.
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Pourtant, aujourd’hui, les méthodes de stérilisation contraceptive se sont simplifiées. Pour les femmes, il existe une opération moins longue que la ligature, la méthode Essure, qui dure dix minutes et consiste à poser un ressort sur les trompes de Fallope. Elle est prise en charge par la sécurité sociale, et coûte environ 700 euros, rapporte Le Monde.
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Si la stérilisation contraceptive est permise et pratiquée en Europe ou à travers le monde, elle est encore peu employée en France. Depuis l’entrée en vigueur de la loi :
« 3,9% des femmes et 0,3% des hommes y ont fait appel, soient 35 000 stérilisations féminines et 2000 masculines chaque année, selon une enquête de l’Inserm et de l’Ined. En revanche, une Française sur deux en âge de procréer prend la pilule. »
Et toi, qu’en penses-tu ? As-tu déjà songé à cette méthode définitive ? As-tu sauté le pas ? Viens en parler dans les commentaires !
En France, le tabou de la stérilisation contraceptive, à lire sur Le Monde
La stérilisation contraceptive : un choix encore méconnu et parfois incompris, à lire sur TV5 Monde
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Les Commentaires
De plus ce n'est pas la seule méthode tubaire, je ne peux que vous inviter -pour celles qui sont intéressées et décidées- à chercher une méthode avec des effets secondaires moins graves.
Je profite de la présence d'internes et médecins sur ce topic pour poser une question qui me turlupine: si je vais voir un.e médecin pour lui demander de participer à une intervention (ligature, IVG, etc.) et qu'iel refuse, est-ce que je dois payer la “consultation“ ?
Autre question à destination des patientes ou clientes: comment couper court à un discours moralisateur de la part d'un.e professionnel.le de la santé ? C'est-à-dire comment faire comprendre très rapidement que je ne suis pas là pour discuter, que je respecte son droit à la clause de conscience mais que je ne le.la paie pas pour écouter son avis et encore moins son prosélytisme ?