Article initialement publié le 2 novembre 2018 En partenariat avec le Centre Hubertine Auclert (notre Manifeste)
Ce n’est pas la première fois que madmoiZelle te parle stéréotypes de genre : en dépit de tous leurs aspects négatifs, ils persistent à s’insinuer, de manière plus ou moins évidente, dans ton quotidien.
Ne serait-il pas temps de les envoyer valser une bonne fois pour toutes ?
#OnEnParle, la campagne pour déconstruire les stéréotypes de genre
C’est le projet du centre Hubertine Auclert auquel madmoiZelle a choisi de s’associer.
Ce centre d’action pour l’égalité entre les femmes et les hommes en Île de France a lancé une campagne, intitulée #OnEnParle, avec d’autres partenaires comme la communauté de youtubeuses Rose Carpet.
Cette campagne a pour objectif de questionner et d’informer au sujet des stéréotypes de genre. Si tu ne sais pas ce que signifie cette expression, ou si tu as envie d’approfondir ta connaissance du sujet, tu y trouveras forcément des informations utiles.
Alors garde l’œil bien ouvert : tu verras très prochainement sur les différents canaux de madmoiZelle des contenus estampillés #OnEnParle et en lien avec ce sujet.
Qu’est-ce qu’un stéréotype de genre ?
Les stéréotypes de genre nous touchent ou nous ont touché·es d’une manière ou d’une autre dans notre construction. À moi aussi, il m’arrive de les subir, voire même de les propager.
Si je n’y prête pas attention, le personnage principal de mon roman sera « un mec, un vrai », un qui ne pleure pas et qui n’a pas de faiblesse. Un mec qui rassurera sa copine, plus frêle et plus anxieuse.
Lorsque je vais voir mon petit cousin, je vais m’extasier sur sa curiosité, son énergie, sa vivacité ; je louerai plutôt les bonnes notes et le calme de ma cousine.
Et si je dois débarrasser la table pendant que mon oncle discute tranquillement, je ne moufterai pas.
Tu as peut-être reconnu des situations déjà vécues dans celles que j’ai énoncées, et c’est tout à fait normal : les stéréotypes de genre sont une construction de la société de laquelle il est dur de s’extraire.
C’est vrai : nous avons grandi ainsi, sans toujours nous questionner, avec des rayons « jouets » roses d’un côté et bleus de l’autre ; avec des cours de récré dans lesquelles les garçons ont le droit de courir et de jouer au foot sur le terrain qui leur est réservé, alors que les filles doivent si possible rester dans leur coin, à échanger des autocollants, sans faire trop de bruit et sans gêner la course de leurs congénères.
Nous avons entendu, petit·es, « fais pas ta pleureuse » ou « ne sois pas vulgaire, c’est vilain dans la bouche d’une fille ».
À force de se faire marteler l’esprit d’injonctions à la masculinité ou à la féminité, à force de se voir corriger, recadrer, gronder lorsque nous ne rentrons pas dans une case ou dans l’autre — et surtout pas entre les deux ou les deux à la fois, malheur ! —, il est quasiment impossible de n’avoir pas intégré des codes genrés.
Il est urgent de déconstruire les stéréotypes de genre
Aujourd’hui, affirmer que le genre est une notion manichéenne et nier qu’il puisse être un spectre aux mille nuances
, c’est selon moi se leurrer profondément, et participer à la diffusion d’idées reçues dangereuses et malsaines.
Et même si j’ai la sensation que, dans l’ensemble, la société progresse dans sa représentation du genre, je sais que nous sommes loin de vivre dans un monde où nous aurions l’espace d’être qui nous voulons, librement, sans devoir subir un pronom assigné aléatoirement à la naissance, et nous conformer à tout ce qu’il sous-entend de traits de caractère, d’intérêts, d’opportunités professionnelles, et j’en passe.
Encore aujourd’hui, une femme qui montre un peu de son corps sur Internet est censurée. Encore aujourd’hui, un homme qui pleure est « un pédé », et « un pédé mérite de se faire tabasser. »
Encore aujourd’hui, une femme qui aime jouir est une salope qui « mérite de se faire violer », un homme qui n’enchaîne pas les conquêtes n’a aucune valeur.
Encore aujourd’hui, une personne qui ne se sent ni homme ni femme, ou les deux alternativement, ou en même temps est probablement un peu dérangée, et devrait plutôt aller voir un·e psy…
Encore aujourd’hui, « vainqueur » n’a pas de féminin, et « sage-femme » pas vraiment de masculin.
Et je ne veux pas d’un monde aux idées aussi arriérées.
Parler des stéréotypes de genre pour les déconstruire, et les anéantir
Sur madmoiZelle, nous te parlons souvent d’histoires de petits garçons qui portent du vernis à ongles, ou bien de femmes badass auxquelles les plus grands super-héros n’ont rien à envier. Nous avons même une rubrique et un podcast sur la masculinité !
Nous associer à la campagne #OnEnParle, c’est continuer d’expliquer, de questionner, de proposer des exemples alternatifs ; de montrer qu’il n’y a pas de règles, que chacun·e devrait être libre d’être celui ou celle qu’il veut, dans la lancée de ce que nous avons toujours fait.
Cette campagne me rappelle à quel point nous avons encore du chemin à faire. Mais cette campagne, je suis fière que nous en soyons partenaires, je suis fière de m’y associer ; je suis fière d’en porter les couleurs, variées, infinies, nuancées, uniques.
Car oui, si aujourd’hui #OnEnParle, alors peut-être puis-je garder l’espoir que demain, les stéréotypes de genre ne soient plus un sujet mais seulement un vague souvenir ; et qu’alors plus personne ne sera enfermé dans un quelconque carcan.
- En suivant madmoiZelle sur Instagram
- En participant au quiz sur l’Instagram de Rose Carpet
- En en apprenant plus sur le minisite du Centre Hubertine Auclert
- En en parlant, avec les hashtags #OnEnParle et #madmoiZelleArmy !
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À lire aussi : Les stéréotypes de genre sont dangereux pour la santé
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
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