Il y a quelques semaines avait lieu le lancement de la collection « Stella Mc Cartney for H&M ». Des vêtements et accessoires crées par la styliste anglaise (et fille de Paul) dans tous les magasins de l’enseigne et à prix abordables ; voila un événement de taille pour toutes les fashion victimes qui se respectent…
Après l’expérience réussie de la collaboration avec le couturier Karl Lagerfield (en automne 2004) l’enseigne a donc récidivé en proposant à ses clientes les coupes féminines et structurées de la jeune styliste qui s’était fait connaître aussi bien chez Chloé que Gucci.
S’offrir du Stella, dans la vie de tous les jours, ce n’est pas donné à tout le monde ; mais le 10 novembre on a pu s’acheter des T-shirt imprimés, des jeans, des pull oversized ou des écharpes coton et soie sans pour autant casser sa tirelire. Au total 40 modèles dont les prix allaient de 14.90€ à 149.90€ (pour le manteau). Fallait-il encore être là à l’ouverture et ne pas se faire piétiner par la foule hystérique venue s’arracher les précieux articles.
Je pose la question : Quand on est capable d’un tel comportement dans un lieu public, est-il vraiment la peine d’investir dans de pareils vêtements ? Je vous assure que jeudi dans les magasins parisiens, l’esprit néoromantique de Stella McCartney était bien loin… Je m’étais déjà interrogé l’année dernière en observant ces dizaines de filles saccager les portants et arracher les étiquettes des vêtements de Karl. Etait il possible que ces personnes visiblement étrangères à toute notion de goût et de savoir vivre aient une quelconque disposition à porter ces articles un jour ? Non, probablement était-ce pour les revendre…
Et bien cette année encore la folie était présente dans les magasins et angoisse de l’épuisement de stock oblige, on avait mis son amour propre de coté. Depuis, on voit moins les modèles dans la rue que sur Internet où les ventes vont bon train.
Les vêtements en valaient-ils seulement la peine ? Sur le coup il semblerait qu’on n’ait pas franchement cherché à savoir. Certains se sont plaints d’un manque d’originalité, d’autre d’un excès. On touche les matières en fronçant des sourcils… Pas de miracle, ça n’est cette année qu’on aura du luxe à prix discount.
La styliste a déclaré « Créer une collection unique pour H&M est un des moyens les plus excitants et innovants de faire découvrir mes vêtements à un public féminin plus large ». C’est tout à son honneur, encore que large, il ne fallait pas l’être pour porter ses pantalons si près du corps.
En définitif l’opération est un succès. Les pièces sont parties avant même que les vendeurs ne les sortent des cartons – oui les clientes sont très aimables leur ont facilité la tâche en se servant directement. Elles sont ravies d’avoir pu s’offrir une part de rêve ou des coupes originales réservées d’ordinaire à des boutiques pas franchement grand public.
H&M peut donc se frotter les mains et pourtant on était passé proche de la catastrophe avec le scandale récemment mis à jour sur Kate Moss. La campagne de pub avait été réalisée avec la brindille, qui a finalement été remplacée in extremis par Maria Carla Boscono l’égérie de Givenchy. L’agent de cette dernière a certifié que la jeune italienne aux allures de diva gothique avait une hygiène de vie irréprochable.
Ouf ! En attendant l’année prochaine on peut parier que la chaîne de magasins suédoise renouvellera l’opération. Espérons que d’ici là les amoureuses de la fashion seront un peu moins victimes et auront appris à se (faire) respecter. De la mode à pas cher oui, mais avec dignité les filles !
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Les Commentaires
Et oui, les fringues ne font pas tout, le comportement joue beaucoup pour avoir une certaine classe, mesdames !
Ca me rappelle ces jeunes filles aux allures de divas qui attirent tous les regards jusqu'à ce qu'elles ouvrent la bouche pour brailler un très tonique "ptain, téma comm'elle s'la pète c'te geoise-bour !".
Je me permets d'ailleurs une petite anecdote à ce sujet qui m'a été rapportée par une collègue journaliste (pendant les vacances je travaille pour un magazine féminin très connu, détail important).
Pendant la pause déjeuner à la caféteria, elle racontait son experience des ventes de grands créateurs reservées aux journalistes. Il paraît que ces femmes (qu'on imagine sachant se tenir avec tous les conseils qu'elles osent nous donner dans leurs articles) empilent le maximum de vêtements dans leurs bras en les ayant à peine regardé - parce qu'il faut en avoir plus que les autres - et, comme il n'y a pas de vestiaire à ces ventes, se mettent toutes en sous-vetements en pleine boutique pour essayer leur amas !
Et dire que j'avais un peu honte de faire la queue devant les vestiaires hommes chez h&m par soucide rapidité !