Angoisse. C’est dans ses stories Instagram que la mannequin américaine Brooks Nader a révélé avoir découvert qu’elle était suivie, en rentrant seule chez elle le soir, à New York. Mais il ne s’agissait pas d’un inconnu aux mains baladeuses : la méthode était bien plus particulière, puisque la jeune femme de 25 ans a tout simplement retrouvé un AirTag dans sa veste.
« J’étais dans un bar à Tribeca, j’attendais quelqu’un et j’avais mon manteau posé sur la chaise, derrière moi. Il y avait beaucoup de monde. Puis je suis allée retrouver des copines dans un bar proche. Je n’ai reçu aucune notification. Puis à un autre endroit — pas de notification.
Et, stupidement, je suis rentrée à pied chez moi parce que j’habite dans le quartier. Autour de 23h30, je marchais déjà quand j’ai reçu des notifications disant que quelqu’un suivait ma localisation depuis un certain temps. J’ai paniqué, et mon téléphone s’est déchargé. »
Brooks Nader explique avoir reçu les notifications « accessoire inconnu détecté », « cet objet se déplace avec vous depuis un moment », « le propriétaire peut voir sa localisation », ce qui l’a finalement alertée du danger. Elle termine :
« Je veux juste éveiller les consciences et dire à toutes les femmes de surveiller vos objets personnels et de vérifier vos notifications. Le seul point positif de tout ça reste que j’ai été notifiée que quelqu’un me suivait. »
Un objet simple, des usages abusifs
Si, comme Brooks Nader, vous ignorez ce qu’est un AirTag, c’est bien simple : il s’agit d’une balise de géolocalisation, commercialisée par Apple depuis avril 2021. Le fonctionnement est facile : vous placez le AirTag sur vos clés, votre vélo ou tout objet que vous souhaitez suivre.
Les usages abusifs de balises de géolocalisation ne sont pas nouveaux, mais ils se sont multipliés depuis la sortie des AirTags, faciles d’utilisation et rattachés à Apple, marque tech prestigieuse.
Ainsi, les tiktokeuses Kayla Malec et Erika Torres ont expliqué comment elles ont retrouvé des AirTags cachés sur leurs voitures, un modus operandi d’autant plus flippant lorsque l’on est une femme seule.
Les associations contre les violences faites aux femmes, elles, alertent : les balises de géolocalisation aggravent les risques encourus par les victimes de violences domestiques.
Une question de conception ?
Il est heureusement possible de se protéger. Outre ses alertes natives sur iPhone, Apple a développé une application à destination des utilisatrices et utilisateurs d’Android : Tracker Detect, permettant de débusquer les AirTags inconnus autour de vous.
Mais si Apple semble s’être douté des potentiels abus de stalking et harcèlement, la concurrence paraît moins consciencieuse. Le Galaxy SmartTag de Samsung n’a par exemple pas de fonction recherche d’appareils inconnus activée par défaut et Tile s’est lancé en 2013 sans aucun système de prévention.
On peut se demander si toutes ces problématiques sont prises en compte au stade de la conception du produit. Il semble évident que des membres des équipes ont dû soulever les potentiels usages abusifs, mais ces personnes ont-elles été écoutées ?
Quoiqu’il en soit, après « serrer ses clés en coup de poing américain dans sa main », « ne pas marcher seule avec quelqu’un derrière soi » et « ne jamais laisser son verre sans surveillance », il semble que les femmes doivent rajouter une énième consigne de sécurité à leurs sorties nocturnes : vérifier qu’un AirTag non désiré n’a pas été placé sur leur personne.
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Crédits photo : Instagram de Brooks Nader et Apple
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Les Commentaires
L'article parle des problèmes de violences faites aux femmes qui pourraient en découler, mais il y a aussi la question des cambriolages qui va être facilitée.