Peut-être qu’à l’heure où tu me lis, tu soupires d’exaspération car tu es en pleine recherche de stage. Ou parce que le réveil sonne et te rappelles que tu dois te rendre au tien, et que ledit stage ne t’emballe pas des masses.
Il faut bien avouer que la blague régulière sur les stagiaires, c’est de dire que ce sont des larbins sous-payés qui servent à faire des photocopies et des cafés.
Soit pas une condition dont on se sent particulièrement fièr·e au premier abord.
Mais au fait, d’où elle vient, cette image ?
Certes, ce n’est pas souvent évident de gérer son temps partagé entre ses cours, son stage souvent rémunéré au lance-pierre, en parallèle à son loyer à payer et aux petites pintes à s’offrir par-ci par-là…
Mais il y a toujours matière à profiter de son stage, car il est avant tout une formation, avec une personne responsable de ce que tu vas apprendre, à ta disposition pour te permettre d’acquérir des compétences et d’être autonome !
Par ailleurs, même dans les stages qui ne se déroulent pas de façon particulièrement idyllique, il y a des choses à retirer.
Je peux affirmer aujourd’hui que si je n’avais pas fait tous les stages que j’ai eu la chance d’effectuer, les bons comme les tout pourris, je ne serais pas là où je me trouve professionnellement aujourd’hui.
C’est ce que je vais t’expliquer dans cet article !
Pour te donner le contexte précis de mon expérience, il me faut préciser que je n’avais pas de contrainte financière de loyer, puisque vivant en région parisienne, j’habitais chez mes parents quand j’étais étudiante et faisais mes stages à Paris en fréquentant les transports en commun avec assiduité.
Grâce à mes stages, je sais ce que je veux et je ne veux pas
Un stage n’est pas qu’une obligation universitaire : il est aussi le moment où, en dehors des cours, tu vas te mesurer à ce qui pourrait être ton futur travail.
Il n’y a donc pas une pression démesurée à se mettre par rapport à lui : tu ne postules pas au futur job de ta vie, tu postules à ce qui pourrait, peut-être, le devenir.
Tu es là pour l’expérimenter, pour te mesurer à lui, pour savoir s’il correspond à tes attentes. Et parfois, ce n’est pas du tout le cas !
Tu reçois tout au long de ta scolarité une pression pour que tu décides immédiatement ce que tu veux faire comme boulot pour les trente prochaines années de ta vie, je le sais bien.
Mais savoir ce que tu ne veux pas faire est tout aussi important, et te permet aussi d’écarter certaines possibilités !
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Par exemple, de mon côté, j’ai travaillé en édition, en vente, et en institution. Dans le dernier des cas, je ne me suis pas du tout reconnue dans le mode de fonctionnement, très procédurier, alors que j’étais plutôt dans l’immédiateté et la spontanéité.
J’étais bien contente de rayer une possibilité, et de savoir que je ne serai jamais frustrée de ne pas savoir si ça m’aurait plu ou non — dans le cas où je n’aurais jamais expérimenté ce domaine.
Forcément, ce n’est pas facile de tenir 5 mois quand au bout du premier mois de stage tu te rends compte que tu n’es pas du tout épanoui·e. Mais si c’est vraiment douloureux, tu peux toujours t’en aller !
Et si ce n’est qu’un peu pénible, sache que tu as toujours des choses à apprendre.
Grâce à mes stages, j’ai acquis de vraies compétences
On tend à oublier que pendant un stage, il est possible d’apprendre tout un tas de choses. Vraiment tout un tas !
J’ai pour ma part rapidement compris que les stages étaient essentiels dans mes études, car
ils venaient compléter la théorie que j’apprenais dans l’amphi par la pratique du terrain (et parfois les deux se contre-disaient, c’est ça qui était drôle !).
Les cours, c’est super ! Mais voir ce qui se passe en dehors de leurs murs, c’est quand même mieux (sauf si tu as l’intention de rester sur les bancs de la fac toute ta vie mais je doute que ça soit possible).
Plus tu multiplies les stages, plus tu connais différents types de fonctionnement sur un même poste. Tu peux te nourrir de ce qu’il y a de meilleur partout pour être au top dans tes fonctions.
Si tu as déjà eu un poste similaire à ton stage actuel, n’hésite pas à poser des questions à la personne qui te gère, à apporter ton expérience et tes idées. Elle est là pour te former, t’apprendre et perfectionner ton travail.
Mais n’oublie pas de conserver de l’humilité : challenger son organisme d’accueil, oui, mais en sachant communiquer sans braquer tes interlocuteurs qui pourraient y voir de l’arrogance.
Si tu effectues des stages dans différents domaines, c’est encore mieux, car ils seront très complémentaires.
Pour ma part, le fait d’avoir travaillé à la fois en librairie et en édition me permettait de comprendre les problématiques de chacun des côtés, et du coup de travailler au mieux avec l’un ou l’autre.
Eh oui, les stages, c’est finalement aussi de la culture générale !
Grâce à mes stages, j’ai un réseau
En plus de te faire apprendre des choses, tes stages te font aussi rencontrer les bonnes personnes. Et donc de te constituer un réseau.
Qui sont ces bonnes personnes ?
Celles qui seront peut-être à l’origine de ton premier vrai travail (parce qu’elles connaissent quelqu’un qui connaît quelqu’un qui cherche quelqu’un qui…), qui te conseilleront quand tu seras en difficultés, avec qui tu seras en relation pour ton futur travail et qui te permettront de faire du bon boulot !
C’est aussi un noyau de personnes qui va vraisemblablement partager les mêmes centres d’intérêt, puisqu’ils évoluent dans un univers qui est le même que le tien, et donc avec lesquels tu peux très, très bien t’entendre.
J’ai effectué mes stages dans le milieu de la littérature jeunesse, et j’ai ainsi pu faire la connaissance de personnes qui se sont révélées indispensables à mon évolution professionnelle.
Certaines ont enrichi considérablement ma culture dans ce domaine, d’autres m’ont fait suffisamment confiance pour me confier des tâches importantes qui m’ont permis de pouvoir prétendre à de vrais postes indépendants à la fin de mes études.
Surtout, de nombreuses personnes parmi ces connaissances sont devenues des amies, avec lesquelles j’aime aller boire un verre !
Et je prends un plaisir fou à recroiser toutes les autres au cours d’événements tels que les salons, qui nous rassemblent ponctuellement dans l’année.
En plus des compétences professionnelles, la dimension sociale des stages est à prendre en compte, alors soigne tes relations !
Pour finir, j’ai bien conscience d’avoir eu de la chance dans mes stages : ils ne se sont jamais mal passés, et je n’avais pas de pression financière qui pesait sur mes petites épaules.
Avec le recul, je me dis que chaque expérience, stage ou petits boulots, m’a permis d’apprendre des choses sur mes futurs boulots, sur le milieu du travail en général, et même sur moi.
Néanmoins, comme je te l’ai dit précédemment, si ton stage est une vraie souffrance, n’y reste pas enfermé·e.
Si on t’a vendu du rêve au moment de ton entretien et que ta prise de fonction ne correspond en rien à ce qu’on t’a dit, fais ton baluchon et va voir ailleurs. Tu fais un stage pour apprendre, donc avant tout pour toi.
Mais rappelle-toi que quoi qu’il arrive, avec un peu d’huile de coude et d’astuce, tu pourras toujours rebondir !
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Les Commentaires
Et quand j'ai discuté de mes expériences de stage un an plus tard avec ma promo je me suis également rendue compte de la "chance" que j'avais eu et que d'autres n'ont pas aussi bien vécu que moi les stages. Ca m'a vraiment beaucoup attristée.
Dans 1 semaine je commence mon tout dernier stage (mon 5e) et j'espère que ça sera une aussi belle expérience que toutes les autres.