Stacy Epps : son seul nom claque comme un bulle dans mon pepsi-coke un après-midi d’été. Son premier album solo, The Awakening, est une pépite de la nu-soul. Tantôt chanté, tantôt rapé, chacun de ses morceaux est empreint de la sonorité ethnique, smooth et sensuelle de sa voix, entrelacée avec des boom-baps éclatants, puissants.
Stacy a tout d’une grande. Elle fait partie des artistes, qui par leur univers riche et marqué, n’ont pas attendu de signer leur premier album pour être reconnus. Car la lady n’est pas sur le banc d’essai : Elle a fait ses gammes avec des pointures de la scène hip-hop underground (le grand J Dilla, Madlib, ou encore Wildchild), et s’est forgé un véritable nom dans le milieu. Amen.
Maintenant que vous situez mieux la chose, venons en à The Awakening . Stacy Epps a toujours eu les oreilles grandes ouvertes et a imprégné sa musique de tout ce qui l’a inspirée. Parmi les artistes qui l’ont influencée, elle cite les jazz women Billie Holiday et Alice Coltrane, Lauryn Hill ou encore Bjork. Elle métisse donc sa musique de différents registres : Sa voix soul vient se heurter à des sons électroniques, comme sur Cosmic Dust, ou à des chants indiens quasi mystiques sur le titre éponyme, The Awakening .
Ses textes et sa musique sont en étonnante symbiose : Addicted, magnifique morceau sur l’addiction amoureuse en est la preuve. La chanteuse utilise une voix douce et envoûtante a la fois, qui se perd en échos pour une mélodie très langoureuse, en antithèse avec une batterie rythmée ; le contraste est poignant. Floatin est sans conteste un des titres phare de son album : Stacy joue les sons, les syllabes et leur intensité avec une aisance incroyable. Sa voix se fait plus légère, quasi aérienne, ses fins de phrases semblent s’envoler ; elle adopte un chant intense qu’elle ponctue de notes vaporeuses ; Air France ne m’aurait pas fait autant rêver. Dans Who Knows, on retrouve une instru à consonance plutôt RnB, avec un rythme appuyé et quelques notes de piano. 00 :00 vient clôturer l’album. Un featuring très intéressant avec le rappeur Finale. Le morceau balance donc entre rap et chant, sur un beat lent et chaud, qui me fait l’effet d’un bain de soleil sur une plage de Miami.
Inutile de dire que The Awakening m’a envouté : j’ai été conquise par l’univers musical de Stacy Epps et sa voix soul, chaleureuse et sensuelle. On retrouve son empreinte d’un bout à l’autre, on ressent une œuvre personnelle authentique et travaillé. Mais je reste sur ma fin : 10 titres c’est bien court, et j’ai été déçue par la hidden track, à la fin de l’album, qui n’est autre qu’un remix de Floatin, un peu brouillon et trop dissonant a mon goût.
Bref : Je conseille vivement The Awakening aux amatrices de nu-soul et de rap underground. Un album qui saura également réchauffer les Madz en attendant que la France passe la barre des vingt degrés. Enjoy !
– Pour en savoir plus, rendez-vous sur son Myspace : http://www.myspace.com/stacyepps
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