Les sages-femmes en ont ras la blouse. Après avoir alerté cet été sur la pénurie de professionnelles dans les maternités, elles ont décidé de se mettre en grève les 24, 25 et 26 septembre, ainsi que le 7 octobre, pour continuer à alerter sur leurs conditions de travail… et par ricochets sur la prise en charge dégradée des femmes et des nourrissons.
La profession souffre en effet d’un gros manque d’attractivité — salaires trop bas pour ce niveau d’étude et de responsabilités, contrats précaires en début de carrière — ainsi que d’une vague d’épuisement professionnel lié aux sous-effectifs et au manque de reconnaissance.
Des sages-femmes en grève pour pouvoir mieux exercer leur métier !
Or, tout ceci a des conséquences, non seulement sur le quotidien professionnel des sages-femmes, mais aussi sur la façon dont les femmes, les nourrissons et les familles sont accompagnées pendant des moments importants de leur vie (naissance, IVG, IMG, deuil périnatal, post-partum, etc.).
Et cela ne concerne hélas pas que les mères, mais bien toutes les femmes. Pour vous donner un exemple très concret, la (super) maternité où j’ai accouché, à Nanterre, est passée cet été en mode « dégradé » faute d’avoir réussi à recruter suffisamment de personnel.
La maternité a ainsi été contrainte d’annuler les consultations gynécologiques qu’elle proposait à toutes les femmes qui le souhaitaient, notamment pour obtenir des contraceptions.
Suite à cet été compliqué à Nanterre et dans de nombreuses maternités de France (et en particulier d’Ile-de-France), les organisations professionnelles et syndicales de sages-femmes ont été reçues par le ministre de Solidarités et de la santé le 16 septembre. Il leur a annoncé des mesures de revalorisation salariale qu’elles ont jugées insuffisantes et qui ont donc débouché sur cet appel à la grève.
Les revendications des sages-femmes en grève
Voici un extrait de leurs revendications :
« Pour assurer la sécurité des femmes et des nouveaux-nés, les sages-femmes réclament :
– Un grand chantier sur leurs conditions de pratique dans tous les modes d’exercice : autonomie, effectifs, encadrement, recherche
– Une revalorisation pour tous les modes d’exercice pour permettre le recrutement : salaires, aides forfaitaires
– Des conditions de formation révisées pour permettre l’attractivité : durée des études, encadrement (maître de stage, statut des enseignants)
Ces demandes sont ancestrales, ces demandes sont légitimes pour une profession médicales, ces demandes doivent être entendues. »
Communiqué de l’Ordre national des sages-femmes
En attendant de savoir si les sages-femmes seront entendues, vous pouvez déjà soutenir leur action en signant la pétition « Pour une naissance respectée », et en la partageant sur les réseaux sociaux. Avant de peut-être, pourquoi pas, manifester toutes ensemble.
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Crédit photo : Vladimir Fedotov / Unsplash
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Les Commentaires
Puis si c'est le cas, que ça ne crée pas de différence de statut entre les sage-femme "anciennes études" et sage-femme "nouvelles études", et que les anciennes soient moins bien rémunérées à travail égal...