C’est un gros ras-le-bol qui s’exprime depuis hier sur Twitter. Ils et elles sont nombreuses à témoigner sous le hashtag #EtudiantsSansMasters pour dénoncer l’impasse dans laquelle ils et elles se trouvent : une licence en poche, mais que des lettres de refus, des avis défavorables à leur candidature dans des masters.
Un système universitaire à la ramasse ?
Des places limitées, des processus de sélection opaques, et surtout des aberrations : pourquoi, quand on a étudié en licence et obtenu son diplôme, doit-on passer par l’étape de constituer et déposer un dossier de candidature puis passer en entretien pour entrer en master, afin de poursuivre son cursus universitaire dans la fac dans laquelle on étudie déjà ?
Pourquoi de tels écarts entre les effectifs des licences et ceux des masters, si c’est pour laisser sur le carreau des centaines d’étudiants ?
https://twitter.com/Clarisse_LR/status/1407973288635256832?s=20
En procédant ainsi, les universités font prendre un risque aux étudiants, celui de commencer des études, mais de ne pas pouvoir les finir, recalés de tous leurs choix arrivés en L3. À quoi bon se projeter dans une formation universitaire longue, si l’on ne sait pas si l’on pourra obtenir son diplôme à l’arrivée ?
Ce système pénalise d’autant plus les étudiants précaires qui doivent cumuler les études et un emploi, et sur qui le double emploi du temps va forcément avoir un impact. La grogne étudiante est d’autant plus légitime pour celles et ceux qui sacrifient du temps pour travailler et financer leurs études, mais n’ont pas la garantie de les mener jusqu’au bout.
https://twitter.com/GaveEmmanuelle/status/1408137383581732865?s=20
Quel recours possible ?
Si vous êtes
vous aussi dans une impasse après plusieurs refus pour entrer en master, il est possible d’être accompagné sur le portail Trouver mon master. L’ONISEP donne des indications claires pour bien connaitre les critères à remplir afin de formuler un recours.
Attention, les délais sont assez courts, vous disposez de quinze jours pour engager les démarches.
En janvier dernier, Le Monde évoquait aussi le cas d’étudiants qui se sont carrément tournés vers la justice pour « contester les décisions de refus dans les masters où ils avaient fait acte de candidature » et « faire valoir leur droit à la “poursuite d’études”, prévu par la loi. »
Ces situations absurdes ne sont pas nouvelles. Mais dans un contexte où les étudiants sont déjà en souffrance après une année de crise sanitaire entre confinement et enseignement à distance, décrochage et partiels bousculés, ces processus de sélection ajoutent un peu plus à leurs difficultés et surtout entretiennent un peu plus le sentiment de désillusion et la perte de confiance en l’avenir.
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