C’est la rentrée, la saison idéale pour se donner une bonne grosse motivation et tenter des nouveaux trucs ! Que ce soit découvrir un sport, commencer un instrument de musique ou se mettre à apprendre une nouvelle langue, les possibilités de développement personnel sont illimitées.
Mais… Mais c’est dur de se sortir de sa routine, entre peur de l’échec et syndrome de l’imposteur, conjugués à la pression sociale et, il faut bien l’avouer, l’appel de la sieste ! Car bourrer son emploi du temps de nouveautés, ça fatigue, ça épuise, et bonjour la déprime quand on se retrouvera à devoir abandonner des trucs en cours d’année.
Alors, pour celles et ceux qui voudraient donner du peps à leur quotidien, sans partir à l’assaut des sommets (métaphore qui les fatigue d’avance !), j’ai bien une suggestion empouvoirante à souhait, et néanmoins modeste : sortir de sa zone de confort, progressivement.
Genre un orteil à la fois, quoi.
Le but, c’est de gagner en confiance en soi, pour pouvoir tenter des nouvelles choses de plus en plus impressionnantes, cchacun•e à son échelle. Ça peut être finir une écharpe en tricot, parce que t’as jamais eu une telle patience, ou boucler un semi-marathon. Chacun•e sa came !
Se poser des questions pour sortir de sa zone de confort
Ça peut paraître idiot comme conseil, mais c’est pourtant un exercice qui n’est pas évident : se poser des questions à soi-même, se demander, comme si on était l’inconnu•e qu’on rencontre pour la première fois, des basiques : qui es-tu ? Qu’est-ce que tu aimes ? Pourquoi ? Qu’est-ce qui te fait peur ? Pourquoi ?
Je recommande un cadre agréable, une tenue confortable, et une absence de connexion Internet pour s’adonner à cet exercice.
Le but est simple : il s’agit d’identifier ses habitudes et sa routine, et d’en questionner l’intérêt. Pourquoi ça te fait peur de te dire que cette année, tous les samedis matins à 10h tapantes, tu seras au Running Mad. C’est l’engagement ? Mais pourquoi tu tiens tant à avoir tes samedis « libres » : tu fais quoi sinon à la place ?
Se poser des questions, c’est pas l’Inquisition. Inutile de se braquer une lampe-torche dans la gueule en hurlant devant le miroir :
« TU VAS ME DIRE POURQUOI TU T’ES TOUJOURS PAS MISE À LA GUITARE, HEIN ??? TU VAS PARLER ??? »
C’est un exercice d’introspection, pas un interrogatoire. Comment tu veux entreprendre de nouvelles choses, explorer de nouveaux horizons si tu ne sais pas toi-même d’où tu pars, et ce qu’il y a dans tes bagages ?
Peut-être que tu vas te découvrir un nouvel intérêt, que tu n’osais pas t’avouer. Peut-être que tu vas te conforter dans tes convictions, renforcer une passion et décider de la poursuivre plus sérieusement. Peut-être que tu t’ennuies, peut-être que tu as du tri à faire dans tes influences et tes impératifs récurrents. Peut-être que tu subis un peu trop ta vie et que ça te rend triste…
Et le savoir, c’est déjà un premier pas vers un changement de ta situation !
Réfléchir à ses habitudes, c’est aussi identifier ce qui te rassure, et pourquoi. Comme ça, quand tu iras t’aventurer par-delà ta zone de confort, tu auras pleinement conscience des petits gestes ou des situations capables de te ramener à la sécurité si le vent se lève et que ça tangue un peu trop…
Multiplier les premières fois, même très modestes
La nouveauté, ça fait flipper. Je sais de quoi je parle : ma dernière « grosse » première fois, c’était mon baptême de plongée, et j’ai fait une crise d’angoisse sur le bateau. Et regarde où ça m’a menée, deux ans plus tard : 109 plongées !
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Mais des premières fois, depuis celle-là, il y en a eu une infinité. C’est la dernière « grosse » dont je me souvienne, parce qu’elle me tétanisait. J’ai vachement moins de pression quand je m’apprête à commander un plat inconnu pour la première fois, m’voyez…
C’est exactement là où je veux en venir : si les « grosses » premières fois te paralysent, pas de problème ! Multiplie les petites. Prends un nouveau trajet en vélo (sans l’avoir cherché sur Google Maps avant) pour la première fois. Fais des nouvelles expériences à « petite échelle », en prenant conscience que c’est une première. Collectionne-les !
De l’inspiration avec le projet 100 jours sans peur !
L’objectif, c’est de dédramatiser le stress des premières fois. Elles ne perdront jamais de leur surprise, mais tu arriveras mieux à gérer les émotions négatives qu’elles peuvent peut-être susciter chez toi.
Et surtout, les premières fois amènent souvent leur lot d’échecs. Ta première « escape room » sera peut-être un échec, et alors ? Je parie que tu auras néanmoins passé un bon moment, et au passage, retenu une leçon précieuse : les échecs ne sont pas des traumatismes ! C’est pas grave de foirer quelque chose !
Plus tu tentes des trucs, et plus tu risques d’en foirer — c’est mathématique. Multiplier les premières fois, c’est entraîner chez toi un muscle qui est peut-être un peu trop tendu : lâcher prise avant pour oser, lâcher prise après pour ne pas se torturer avec tout ce qui a foiré. Ça se travaille, il suffit de répéter la manoeuvre !
Dur dur la première partie de paintball
Plus tu t’habitues à dédramatiser les premières fois, et plus tu risques d’y prendre goût… La nouveauté a un petit côté addictif, pour moi ! À toi de pimenter ton quotidien en multipliant des premières fois plus ambitieuses.
Apprendre à dire « non »
Ça peut paraître étrange comme conseil, mais ç’en est un qui m’a énormément aidée à me construire. J’ai réalisé, bien tard dans ma vie, que j’avais du mal à refuser. Que ce soit un collègue qui me refile son taf, un•e pote qui m’invite à sortir quand l’envie n’y est pas… Dire « non » était parfois trop dur pour moi. J’acceptais en traînant les pieds.
Pour éviter ça, j’avais développé des stratégies d’évitement, comme : ne pas consulter mon téléphone les jours où je n’ai pas envie de sortir, ne pas aller sur Facebook, bref, ne pas être joignable.
Tout ceci représente un gâchis d’énergie monumental, sérieusement. J’ai donc fini par prendre sur moi, et j’ai affronté les gens. J’ai pas envie d’aller quelque part, de manger quelque chose ? Je le dis.
Et je me suis rendue compte que cette capacité retrouvée pour le refus m’a considérablement détendue dans pas mal de situation, puisque, dans le pire des cas, je me disais : tu peux toujours t’arrêter là, dire « non ».
Plutôt que de faire des schémas d’anticipation dans ma tête, à base de « mais si je dis oui à un verre et qu’ensuite on me propose d’aller dîner, je vais pas pouvoir refuser, donc je dis non au verre », je suis passée à des schémas ouvert : j’ai envie d’aller boire un verre ? Et si on me propose de dîner ? Et bah je verrais bien si oui ou non j’ai envie d’aller dîner à ce moment. Tout simplement…
C’est le même mécanisme que le consentement dans le sexe. Il suffit de s’interroger en continu, et de s’écouter. J’ai envie ? Oui ? Non ? J’agis en conséquence. (Dans le cas d’une relation sexuelle, bien sûr, l’envie de l’autre entre également en compte) (« également » dans le sens de « à égalité », n’est-ce pas.)
Apprendre à dire « non », c’est se recentrer sur soi-même, parce que faire respecter ses limites, c’est prendre de l’assurance dans une zone « sacrée ». Et avoir la certitude qu’on peut s’en éloigner à l’envi, on saura toujours dire « non » et revenir au centre illico presto en cas de vrai gros stress.
C’est une base essentielle pour aborder sereinement l’exploration du monde qui t’entoure et de toutes ses possibilités, en-dehors de ta zone de confort !
En appliquant ces trois conseils, je ne te promets pas une vie libérée-délivrée en 21 jours, mais ça devrait t’aider faire tes propres choix de façon plus détendue, au quotidien.
Est-ce que tu es plutôt du genre à être attirée par la nouveauté, ou à rester bien au chaud dans ta zone de confort ? Pourquoi ? Viens en discuter dans les commentaires !
Plus de conseils ? Par ici…
À lire aussi : Trois conseils simples pour sortir de sa zone de confort, sans se faire violence #2
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Les Commentaires
Après je dis pas de faire l'effronté et d'écouter ceux qui sont trop positifs et irréfléchis.
L'année dernière (2017) je suis partie 2 fois à Paris avec des copines pour aller voir des concerts, sac à dos sur l'épaule et dodo dans une auberge jeunesse.
L'auberge jeunesse ça me faisait flipper et la pote constamment négative ne faisait absolument rien pour me rassurer en me disant. "Tu risque de te faire agresser", "Tu risque de te faire voler tes affaires" et j'en passe. Je peux aussi bien me faire agresser ou voler là que dans mon patelin.
Ben je l'ai pas écoutée, j'y suis allée avec mes potes et on s'est éclatées. On compte remettre ce genre de séjours à Paris ou ailleurs =)
Je me suis aussi mise au sport, cuisine un peu plus et je compte bien m'acheter des petites plantes vertes pas difficiles à s'occuper pour remplir un gros vide dans mon salon
Ah et lire plus de livres aussi =)