Publié initialement le 9 novembre 2011
J’ai pas de doléances à faire, 1789 je connais pas, mais j’ai quand même réalisé en quelque sorte ma révolution de sans-culotte sous la jupe. Histoire de slop (ou plutôt d’une absence).
Arrivée en gare un peu moins de deux heures plus tard, je vis mon propre débarquement. L’ennemi est partout. Il représente l’énorme masse statique qui concentre son attention vers le panneau d’affichage toutes les demi-secondes. Entre-temps j’ai juste l’impression que la demi-seconde restante est braquée sur mon entre-cuisses vol-au-vent. C’est pas marqué La Poste ici mais ça pourrait très bien être écrit « CHATTE EN LIBRE SERVICE ».
J’ai beau me répéter « t’as-une-doublure-à-ta-jupe-t’as-une-doublure-à-ta-jupe-t’as… », le sourire entendu du mec au Relay et le regard de traviole de mémé au guichet me font douter de mes 58 cm de tissus opaques. Putain mec, t’as intérêt à apprécier, j’te jure, t’as intérêt…
Encore une dizaine de minutes à attendre à l’extérieur. Avec un p’tit vent de début novembre qui vient me la chatouiller, ça en devient presque poétique, là, offrant mon intimité à la nuit de Midnight Parisse. En vrai, faut pas déconner, ça fait juste un fucking bon scénario pour un Pretty Woman 2 en direct de la cour des miracles de Gare du Nord.
Le chevalier blanc arrive enfin. Attente + nervosité + excitation = je suis tendue comme un string en me dirigeant vers le carrosse… Putain mec, t’as intérêt à apprécier, j’te jure, t’as intérêt…Sinon j’te la fais bouffer la p’tite culotte dans mon sac.
Assise, ma jupe sans culotte joue le rôle pour lequel je l’ai payée : attirer le chalant sur mes cuisses. Premier palier enfoncé en 30 secondes chrono. Sauf que Don Diego De la Vega s’emballe de suite et ses paluches* se précipitent direct sur le deuxième palier : jarretelle détectée… qui ne tarde pas à faire son petit effet boeuf. Si tu savais ce qui t’attends mon p’tit père.
*(en vrai il garde encore une main sur le volant, jvous jure on a pas eu d’accident)
Poum-poupoupou-poum… Gai-lurette comme une collégienne je suis déjà en train de dérouler le fil de la soirée en essayant d’imaginer comment je vais bien pouvoir lui suggérer que ce soir, c’est open bar. Une série de mauvais scénarii s’enchaînent : le laisser entrapercevoir la culotte dans ma pochette ? Tenter le croisé/décroisé de Sharon ? Ou lui tendre le bout de tissu superflu sous la table ?
Mais je m’aperçois très vite des couilles dans l’programme :
- Il va penser que c’est ma culotte du lendemain
- Le croisé/décroisé de la teucha exige une distance assez conséquente pour que Monsieur puisse apprécier la perspective à sa juste valeur.
- Passer une petite culotte sous une table c’est déjà suffisamment casse-gueule pour pas être repéré par la moitié du bar, mais alors si c’est une table basse, t’as plus qu’à danser la Carioca dessus.
(ça fait toujours plaisir)
Jupe sans culotte, la révélation
Pendant que je me bats intellectuellement avec les détails techniques, la voiture stoppe à un feu rouge. Sa main revient doucement, fidèle au poste et elle prend le temps d’explorer encore une fois les contours de mon porte-jarretelle. De l’explorer un peu trop bien peut-être. Je n’ai pas le temps d’évoquer la Sainte Trinité (Bite-Chatte-Couille) que ses doigts viennent de toucher terre sur l’île au trésor. CINQ MINUTES. Il lui a fallu seulement cinq minutes pour mettre la main au panier !
Il ouvre la bouche comme un gamin qui vient de trouver un Kinder dans la pelouse humide un lundi de Pâques. En une fraction de seconde il sourit à s’en péter la mâchoire, ses yeux roulent dans leurs orbites, il me regarde, il regarde la route, il rouvre la bouche, il ferme la bouche, il sourit à nouveau. Merde, j’ai pété son disque dur.
Pendant ce temps, ses doigts continuent de courir. Et mon suspense alors, et mon crescendo dramatique et mon excitation à moi merde ?!!… Il me dit plein d’espoir : « T’es sûre que t’as faim ? »
ET COMMENT QUE J’AI FAIM ! Sans parler du fait que j’avais zappé le goûter de l’après-midi histoire d’être plus souple et plus light en prévision des saltos acrobatiques de la nuit, il venait de me couper l’herbe sous le pied. Un peu de frustration le temps d’un repas lui ferait le plus grand bien.
Bon je sais, j’ai l’air de cracher dans la soupe comme ça. À vrai dire je râle uniquement pour la forme, avant ou après, l’effet est le même : je bande, il bande, nous bandons. Objectif lune parfaitement atteint. Le simple fait qu’il me propose de renoncer aux cris de son estomac pour céder à l’appel de mes cuisses suffit à me coller un sourire d’auto-satisfaction non feinte sur les lèvres.
Autant prévenir tout de suite celles qui envisagent le truc, si vous n’avez pas besoin de vaseline au lit (rapport à votre propre système de lubrification interne très performant), ce n’est pas parce que vous n’avez pas de slip que votre minette vous attendra pour faire l’écluse et votre jupe risque d’en faire les frais.
Alors, oui, c’est foutrement désagréable de sortir de la voiture, entrer dans un restau et de s’asseoir à une table, le tout parfaitement moite. Un peu comme si j’avais mangé salement sans m’essuyer les moustaches vous voyez ? Ben il en reste encore partout autour de la bouche.
Excitant pour lui, pas forcément moins pour moi, juste un peu plus délicat. Mais le deal se vaut. Largement.
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