En allant voir à l’Adresse (Musée de la Poste) l’exposition consacrée intitulée Sorcières, Mythes et Réalités, je m’attendais à savoir pourquoi turlututu et chapeau pointu étaient des accessoires aussi féminins qu’un sac à main en croco.
En effet « la sorcière en tant que femme mais aussi en tant que personnage mis au ban de la société, est prétexte à une interprétation inédite des différences. Entre mythes et réalités, cette exposition est l’occasion de comprendre comment ce personnage a cristallisé les peurs de la société. Elle s’inscrit dans l’engagement de La Poste dans la lutte contre les discriminations et pour la parité homme-femme » qu’y disent.
Ca promettait, j’y suis allée, j’en suis revenue, je boude. Une expo un peu fouillis, ou l’art, l’histoire, la science et la sociologie sont légèrement effleurées, sans thème directeur, sans approfondissement, avec une cohérence qui y est sans doute mais que j’ai pas trouvée. Alors oui, un poème d’Hugo par-ci, un film danois de 1920 par là, une belette empaillée et une statuette cornue, c’est rigolo, mais concernant la sorcellerie, déjà c’est light, et l’association femme = sorcière, on repassera.
Assez rapide (on s’en plaint pas quand on s’ennuie), l’exposition n’est ni très excitante, ni très informative, exception faite de l’avant-dernière partie (Les Pratiques Magiques). Vous n’apprendrez pas à transformer votre patron en poisson rouge ou à gommer des capitons sans régime et sans effort, garanti par les internautes, mais ça permet de comprendre les bases du phénomène.
Pour savoir pourquoi Michelet disait « Pour un sorcier, dix milles sorcières », pourquoi les roumains pensaient que « Jupe de femme est lange du Diable » ou pourquoi 75% des personnes convaincues du crime de sorcellerie entre le XVème et le XVIIème siècle étaient des femmes, je vous conseille d’autres sources :
À lire :
- Les sorcières, Fiancées de Satan, par J-M SALLMAN, chez Découvertes Gallimard, coll Culture et Société, Paris 1989,
- La sorcière, J. MICHELET (1862), chez Garnier Flammarion,
À voir : Brûlées vives : celles qu’on disait sorcières
, Arte Reportage, 60 min.
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Et pour vous faire un avis sur l’expo Sorcières, entre Mythes et Réalités, toutes les infos ici. Pressez-vous, vous avez jusqu’au 31 mars 2012.
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Les Commentaires
Après j'ai aussi entendu dire que le corps de la femme cristallisait beaucoup d'interrogations voire de suspicions (avant c'était la femme qui était perçue comme dépravée et sans maitrise de ses pulsions sexuelles).
Enfin en tout cas c'est un univers qui me fascine depuis longtemps, j'aurais trop aimé être moi-même une sorcière en fait!