À l’origine de ce projet, Marie Chauvin, vingt-six ans. Elle est scripte pour le cinéma, réalisatrice en herbe et c’est une bien belle personne (et une lectrice de madmoiZelle en plus de ça).
Pour son premier passage aux commandes de la caméra, elle s’attaque à un gros morceau : les violences conjugales. Et le résultat est époustouflant.
Quand on lui demande comment est né ce projet, la réponse ne se fait pas attendre :
« J’ai pensé à un scénario pour le film, puis j’ai demandé à Tiphaine Robert, une amie chanteuse, de m’aider pour la composition de la chanson. On a choisi les paroles ensemble et elle les a mises en musique avec son groupe.
Du coup, on a pu dire dans la chanson ce que le clip ne disait pas, puisque les personnages principaux ne parlent pas et ne s’expriment qu’avec des gestes.
J’ai aussi pu bénéficier du soutien de Stephen Méance [le producteur de la vidéo, NDLR] et de la société de production Hilldale, et j’ai pu travailler avec une équipe sensibilisée au sujet, ce qui est un avantage non négligeable. »
Un court-métrage de qualité 100% fait maison donc, et ça se voit : tout le traitement repose sur le ressenti de la victime, tiraillée entre son besoin de partir et son envie de rester malgré tout.
Plutôt que de traiter des violences physiques, Some Call That Love laisse place à la violence psychologique qui emprisonne la jeune femme et intervient toujours en amont de la première gifle ou du premier coup.
Oui, il s’agit d’une jeune femme, car en plus de faire un clip peu graphique et donc plus accessible au grand public
, le métrage s’attache également à briser le cliché de la femme battue et de ses enfants, victimes d’un mari alcoolique et issus d’un milieu modeste.
On ne le dira jamais assez, mais la violence n’a pas de classe sociale, de couleur, d’âge ou de niveau d’éducation…
Pour Marie, il est essentiel d’aborder le sujet :
« Ce film me tenait à cœur en tant que femme et pour toutes mes amies, toutes les personnes de mon entourage qui ont pu y être confrontées un jour… »
En filigrane, le film traite aussi de la gêne des proches, qui préféreront regarder ailleurs et ne pas s’en mêler plutôt que de « porter un jugement sans connaître le fond de l’histoire » ou parce qu’ils ignorent comment réagir.
Pour rappel, si vous êtes témoin d’une situation de violences conjugales et que vous ne savez pas ce qu’il faut faire, n’hésitez pas à appeler le 3919, les interlocuteurs/trices pourront vous guider sur la meilleure marche à suivre en fonction de la situation.
Et si comme moi, la musique vous a chaviré•es, sachez que le groupe Dolores Twist Contest prépare en ce moment même un album… j’ai hâte !
Et toi, qu’en as-tu pensé ?
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