Quoi de mieux qu’une bolée de zizique en plein air pour bien commencer l’été ? Une merguez party, supplément côtes de porc ? Oui mais nan… Pour célébrer dignement la saison des tongs et autres vergetures autobronzées, je me suis rendue aux Solidays, la semaine passée. Pourquoi ce festoche et pas un autre ? Primo, la programmation ne sentait pas des pieds. Deuxio, le pass 3 jours coûtait 30 euros (soit rien, finalement. Même la pire des pingres ne pouvait pas moufter). Enfin, tertio : cette grande messe annuelle a lieu tout près de chez moi. Ce qui signifie que, Ô joie, Ô allégresse, je n’ai pas eu à ronfler sous une tente (oui, tu m’excuseras mais je hais le camping. Mes pores ont la diarrhée quand il n’y a pas de douche multi-jets). Bref. Cette parenthèse étant refermée, rentrons maintenant dans le vif du sujet …
Los Angeles ? Nan : Auteuil, l’Hippodrome d’Auteuil
Crédit photo – Julie L / madmoiZelle.com
Day 1 – Vendredi 4 juillet
Après 120 minutes de queue en plein cagnard, me voilà qui foule la pelouse du festival. Il est 18 heures. J’ai le choix entre Girls In Hawaii et Xavier Rudd, un homme qui taquine le didgeridoo, mais je préfère tester le manège à gerbe. C’est gratuit.
J’en ressors tête et tripes à l’envers. Il me faut me sustenter right now sinon je vais rendre… Une croûte savoyarde plus tard, repue, la peau du bide bien tendue, je file au concert des fringuants Hoosiers et arrive pour Worried About Ray. L’ambiance est à la festoyance, au carnaval. Le groupe anglais a pillé un magasin de déguisements : Spiderman joue du clavier et deux squelettes sont aux cuivres. Le public adhère et se trémousse convulsivement. Cela m’émotionne. J’en enlève mes botillons.
Oui, j ‘ai photographié l’écran géant. Non, je n’ai pas honte.
20 heures. Je boycotte Micky Green et sa gratte Hello Kitty pour assister au set des Dodoz, quatre jeunes Toulousains qui montent, qui montent … Parmi les rockeurs post-pubères qui champignonnent en France, ce sont eux que je préfère (à écouter si tu cherches une alternative efficace aux BB Brunes). Leur son est énergique, nerveux. A ma droite, une bande de gus applaudit à s’en pourrir les paumes : les Hoosiers en civil. Normal.
21 heures. La faim me taraude. Again. Je commande une crêpe beurre-sucre, un smoothie banane-kiwi et pose mon derche dans l’herbe, écoutant au loin Rosemary, la chanteuse de Moriarty. Tous les éléments sont réunis : I feel happy dans mon body. Je profite de cette entracte gourmande pour observer la faune, la flore. Beaucoup de roots (dont un avec un rat sur l’épaule. A l’aise, Blaise), beaucoup de minous en slim et Wayfarer quadricolores, beaucoup de simili-hippies. Beaucoup de … tout, à vrai dire . Solidays brasse quantité de tribus. Et ça … Ça mérite un bon point, comme quand on était en CP.
22 heures. C’est au tour des preppy boys de Vampire Weekend de monter sur scène. Mon coup de coeur de l’année. Le groupe entraîne l’audience dans un tourbillon de bonne humeur, dès le premier morceau. Ça frétille de tous les côtés, j’ai envie de beugler « AMOUR ET PAIX » ! Ils enchaînent leurs tubes (Mansard Roof, Oxford Comma, A-Punk, Walcott, …) distillant ici et là des mots en français (« Le préservatif, c’est mieux que l’abstinence »). Rien à dire si ce n’est « Epousez-moi, les mecs ! »
Après les New-Yorkais, et bé, j’ai comaté devant Patrice, me suis fait chier au concert des Midnight Juggernauts puis chuis rentrée me pieuter, la faute à Morphée qu’a commencé à me chiffonner… Pour connaître la suite, tourne la page et avance de trois cases.
Crédit photo – Julie L / madmoiZelle.com
Day 2 – Samedi 5 juillet
Tape moi si tu veux mais malgré la présence d’NTM, de Caravan Palace (et plein d’autres encore : The Subways, Asa, Hocus Pocus, Yael Naim, …) je suis restée chez moi, ce jour-là. C’est mal, je sais, mais il pleuvait. Et moi, la flotte, ça me fâche. N’hésite pas à t’incruster dans le forum si tu y étais sameday, histoire de me faire regretter. Oké, bébé ?
Day 3 – Dimanche 6 juillet
Je débute ma journée avec un voyage au coeur du Village Solidarité : plus de cent associations françaises ou étrangères y sont réunies. Leurs buts ? Informer, sensibiliser, témoigner, … Rappelons que chaque jour, 10 000 personnes meurent du Sida, faute de traitements. En 2007, on chiffrait les porteurs du virus à 32,7 millions…
Le climat est bon enfant entre les stands, convivial. On peut jouer à la pêche aux canards, au Chamboule Tout… La Fête à Neuneu en plus engagée, finalement. Je continue mon chemin et atterit devant Sex in the City, une expo autour de la sexualité et des risques qui y sont liés. Une initiative en béton armé !
17 heures. Le moment est venu d’aller voir en live The Ting Tings, duo extra venu d’Angleterre. Depuis que je les ai découverts, l’hiver dernier, via leur titre incrédible That’s Not My Name, mon bonbon n’a pas cessé de faire des bonds.
Les premières notes de Great DJ s’envolent et déjà, un vent de folie s’engouffre sous le chapiteau Cesar Circus. Katie White et Jules De Martino ont en effet le chic pour faire danser la populasse. Tout n’est qu’orgasme auditif. C’est l’explosion sur Shut Up And Let Me Go. Je n’ai aujourd’hui qu’une hâte : les retrouver au Festival des Inrocks, en novembre prochain.
Après cette délicieuse tarte dans laggle, je passe en coup de vent au concert de Yelle, uniquement pour zieuter ses fringues. La Bretonne arbore un legging doré, une paire de Reebok Classic fluo et un hoodie oversize. Les gens s’amusent mais pas moi. Une envie m’obsède : celle d’uriner. Je quitte donc les lieux pour faire la queue aux ouateur-closets. Sur le chemin, je croise une créature hybride, mi-homme, mi-Pokemon. C’est aussi ça la magie Solidays…
19 heures. Rendez-vous au Dôme pour l’office divin de Foals, cinq Anglais fiévreux, épileptiques, déjà vus en février. Leur rythmiques, taillées au couteau, me ravissent la couenne. Again. Big up aux morceaux Cassius, The French Open et Electric Bloom. 21 heures. Dernier concert … et quel concert ! Celui de Gossip, trio américain emmené par l’époustouflante Beth Ditto. La tente est bondée, le public fébrile : il sait qu’il s’apprête à vivre une expérience incroyable. Moi aussi, j’en ai conscience. J’ai déjà assisté à un de leurs shows. Ditto, la Beth de scène, y avait donné tout son corps, tout son coeur : mieux qu’un spectacle pyrotechnique au Puy-du-Fou.
Ça y est, ils arrivent, ils sont là, un nouveau bassiste en rab. La chanteuse est vêtue d’une tunique transparente qui laisse deviner ses sous-vêtements noirs. J’ai chaud, très chaud. Elle s’empare de la place en deux temps, trois mouvements. Listen Up, Fire Sign, Coal to Diamonds, Yr Mangled Heart… Les tubes s’enchaînent, se mêlent aux nouveaux titres. Beth la performeuse est en feu. Elle reprend même le Don’t Stop The Music de Rihanna. Elle pourrait être essorée, rapport aux Eurockéennes la veille, mais nan. C’est une tueuse. Quand retentit Standing in the Way of Control, l’hymne de Gossip, c’est l’apothéose. La terre tremble. Ditto a, entre temps, fait tomber la robe : le soutif à l’air, la chair en mouvement, elle se frotte aux premiers rangs. Neuf lettres, mot compte triple : G R A N D I O S E ! A la fin du concert, elle grimpe sur une enceinte, fait mine de vouloir se jeter dans la foule puis se ravise. Je sors du chapiteau enchantée, transportée… Rares sont les artistes, aujourd’hui, qui se dépensent autant pour leurs fans.
Un coup d’oeil à ma montre. 22h30. J’ai maintenant le choix entre Tiken Jah Fakoly et le manège à gerbe mais je décide de rentrer au bercail, le crâne empli d’images folles. Le festival, cette année, a attiré, selon les organisateurs, 160 000 spectateurs. Un record d’affluence, dû, entre autres, à une programmation plus pointue. Yummy yummy bday, Solidays !
Et toi, tête d’huître, tu y étais ? Si oui, fais péter le compte-rendu.
Crédit photo – Julie L / madmoiZelle.com
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires
j'avais pris des photos : Solidays 2008 : un album sur Flickr