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Beauté

Le soleil, les complexes et les risques : les madmoiZelles témoignent

À l’occasion de la journée Nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau, des madmoiZelles nous ont raconté leur rapport au soleil, au bronzage et aux dangers d’une exposition non protégée.

Aujourd’hui, c’est la Journée Nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau. Virginie vous a rédigé (ci-dessous) un article sur le soleil et les mythes qui l’entourent.

À lire aussi : Le soleil, ses bienfaits et ses risques : témoignages, conseils et prévention

Vous avez été si nombreuses à répondre à son appel à témoins qu’on a décidé de compiler vos témoignages sur votre rapport au soleil, les complexes qui y sont liés et les risques d’une exposition sans protection !

Le soleil et ses attraits dangereux

Beaucoup des madmoiZelles qui ont témoigné ont souligné l’évolution de la prévention : quand elles étaient petites, leurs parents n’étaient pas forcément sensibilisés aux dangers du soleil.

Leaulo raconte ainsi ses coups de soleil réguliers :

« Bon, déjà le soleil et moi, on n’a pas été très potes dès mon plus jeune âge. Je me souviens avoir vu une photo de ma bouille toute ronde de bébé, et toute rouge. Explication de ma mère : « Ah oui tu avais pris un coup de soleil dans la voiture ».

Sinon, aussi loin que je me souvienne j’ai toujours eu des coups de soleil, tous les ans ; aux premiers rayons je n’ai jamais échappé aux importantes rougeurs avec en prime cloques et épluchures d’épiderme (malgré toutes les crèmes solaires imaginables). »

Marine aussi avait l’habitude des coups de soleil :

« Moi j’adore le soleil, ça me met de bonne humeur. Mais niveau bronzage,  je pense que je suis plus blanche qu’un cachet d’aspirine. Ma mère a tendance à bronzer facilement et mon père a une peau un peu blanche mais bronze aussi. Personnellement,  j’ai la figure couverte de taches de rousseur et la peau très blanche. Mes cheveux sont un mélange entre blond foncé et roux, et les couleurs changent en fonction de mon exposition au soleil. Et ça, c’est super cool ! J’habite sur le bassin d’Arcachon, je vais à la plage depuis que je suis toute petite et les coups de soleils, j’ai donné. Ma peau a tourné au rouge écrevisse plus de fois que je ne peux m’en souvenir dans mes jeunes années, et en grandissant je me suis dit plus jamais ! Ça fait trop mal et ça laisse des marques toutes moches. »

sunburn film

À lire aussi : Coup de soleil : comment rattraper les dégâts ?

Pour Hélène, cela a eu des conséquences :

« Je suis plutôt du type Blanche Neige, cheveux noirs et peau blanche comme la neige. Heureusement, pour éviter de ressembler à Mercredi Addams, j’ai pas mal de petites taches de rousseurs sur le visage. J’ai toujours été pâlotte mais je ne pense pas en avoir souffert. Ado, mes boutons d’acné et mes deux kilos en trop me paraissaient bien plus graves.

Il y a deux ans, j’ai fait une visite chez le dermato pour un bouton un peu étrange sur le front. Il a été clair : c’était un carcinome basocellulaire, c’est-à-dire un bouton cancéreux qu’il fallait enlever rapidement avant qu’il ne s’étale sur tout mon front.

C’est le moins nuisible des cancers de la peau car il ne produit pas de métastases. Mais cela reste un cancer… Ça a été un choc. À 26 ans je trouvais ça un peu jeune, et puis je ne sentais rien. Mon dermato a été très compréhensif. Il m’a dit gentiment de prendre le temps d’y réfléchir et de revenir vers lui avec toutes mes questions. Il n’a pas été déçu ! J’ai tenté de me remémorer tout mon passé pour comprendre. Quand j’étais petite, ma relation au soleil était plutôt frontale. Ma mère disait toujours : « Prends un bon coup de soleil au début des vacances et tu bronzeras ensuite ». Cette phrase était valable pour l’été tout aussi bien que pour les vacances au ski. J’appliquais cette judicieuse idée.

Quand on en a reparlé, ma mère a énormément culpabilisé. Pourtant je ne lui en veux pas du tout. C’était l’époque qui voulait ça. D’ailleurs, l’idée qu’il ne faut pas mettre de crème si on veut bronzer est encore bien présente dans les mentalités. Et si on protège désormais les enfants, ce n’est pas automatique pour les adultes (comme le montre l’étude IPSOS – La Roche Posay de mars dernier)… Aujourd’hui ma cicatrice est plutôt discrète mais me rappelle tous les jours que je dois faire attention. La chirurgie a été assez lourde, mais la prochaine fois je m’y prendrai plus tôt pour l’éviter.

J’ai fait la paix avec le soleil. Un peu c’est bien, juste le temps de sentir une douce caresse chaude sur la peau et de faire le plein de vitamine D. »

Cependant ce n’est pas toujours « bénin », comme pour le compagnon de Coralie :

« Il y a à peu près trois mois, j’ai remarqué qu’un des grains de beauté de mon compagnon avait changé : il avait vraiment une « sale tête ». Je lui ai dit qu’il devrait s’en inquiéter, et il a pris rendez-vous le jour même chez une dermato. Une semaine plus tard (oui nous avons la chance d’avoir une dermato compétente ET qui donne des rendez-vous rapidement), la dermatologue lui a expliqué qu’il avait bien fait de s’en inquiéter, que c’était sans doute bénin, mais qu’il faudrait aller le faire retirer par un chirurgien à l’hôpital.

Deux mois (d’insouciance) plus tard, il s’est donc fait retirer son grain de beauté. En quinze minutes c’était fait. Il est revenu de l’opération en me disant « C’est bon, c’est retiré, on est tranquilles ».

Sauf que non, on était pas « tranquilles ». Une semaine plus tard, les résultats de labo sont arrivés : il s’agissait d’un mélanome. Il fallait donc qu’il se fasse réopérer pour étendre la zone autour de son point de beauté, ainsi que pour retirer ce qu’on appelle les ganglions sentinelles (les ganglions qui sont les plus proches du mélanome, qui sont la première « barrière » entre le corps et le mélanome), pour vérifier que ceux-ci n’étaient pas atteints.

Là, ça a été la douche froide. On ne s’y attendait pas du tout, et on ne savait pas trop comment réagir, ou simplement à quoi s’attendre. Dieu merci, notre généraliste a été super et nous expliqué posément les choses : pour le moment on ne savait rien, avec un peu de chance c’était limité au grain de beauté et on en resterait là, et sinon on aviserait quant au traitement (immunothérapie). Le rendez-vous chez le chirurgien était pris pour la semaine suivante, et l’opération était programmée quelques jours plus tard. En attendant, plus d’exposition au soleil. La consigne vaudrait même pour l’avenir : longues manches, écran total… Continuer à vivre bien sûr, mais avec bien plus de précautions.

Évidemment, sur le coup, on ne peut pas s’empêcher d’envisager le pire. Il faut savoir qu’à 29 ans, mon compagnon accumule les problèmes de santé, et qu’en général il est du genre poissard. J’étais dévastée, et c’est à ce moment-là que j’ai (re)découvert à quel point il m’était essentiel. Autre information qui ne nous a pas aidés à relativiser : mon compagnon a récemment perdu un bon ami d’un cancer de la peau. Il avait à peine 30 ans et était papa d’un petit garçon de 2 ans…

Nous avons décidé de partir quelques jours pour nous changer les idées, je pense que c’était la meilleure des réactions : prendre du recul et surtout profiter de la vie !

love and other drugs couple eating on the bed

Mon compagnon s’est donc fait donc opérer une semaine plus tard. Le retrait des ganglions s’est fait sous anesthésie générale, qu’il a plutôt bien tolérée. Il est sorti de l’hôpital le jour même, avec une grosse cicatrice au bras (huit centimètres !) à l’endroit où était son mélanome, et une cicatrice de cinq centimètres sous l’aisselle (il a découvert à quel point un pansement à cet endroit peut démanger).

Et puis il y a encore eu de l’attente, douze jours avant que le chirurgien ne nous donne les résultats. Ce fut, vous vous en doutez, assez insupportable. On a essayé de se changer les idées au maximum : restos, verre entre amis… Tout était bon pour oublier. On a même programmé une grosse soirée avec des potes après ses résultats, qu’on a intitulée « Schrödinger’s cancer ». Parce que même s’il était malade, l’homme de ma vie gardait son humour sans faille. Il m’a dit plus tard que c’était aussi pour en rire de peur d’en pleurer.

Douze jours plus tard, nous avons découvert le résultat chez le chirurgien en même temps que lui. Au final il avait retiré trois ganglions. Et là : « Tout va bien ». Je crois que c’était officiellement la meilleure nouvelle que j’aie jamais eue.

Maintenant il doit quand même voir un oncologue, pour voir quel type de suivi adopter et éventuellement quel traitement préventif prendre. Parce qu’une fois qu’on a développé un mélanome, on reste une personne à risque pendant toute sa vie. Le suivi est donc essentiel en cas de récidive !

Cette expérience m’a servi d’électrochoc : moi qui adore me prélasser au soleil et être bronzée, j’ai vraiment compris les risques de l’exposition au soleil. Le chirurgien nous a d’ailleurs dit : « Personne n’envisagerait d’aller en vacances à Tchernobyl ou Fukushima, mais tout le monde s’expose face à un danger bien plus grand sans faire attention : le soleil ». Il nous a également expliqué que pour lui l’écran total est « mignon » et que la seule bonne protection, ce sont les vêtements.

Alors évidemment il faut continuer à vivre, on ne peut pas se cacher du soleil à vie, mais nous allons dorénavant faire bien plus attention. Même si j’ai la peau mate, contrairement à mon compagnon qui a plutôt la dégaine d’un Allemand, je crois que je vais bien plus la préserver. Et tant pis si j’ai l’air d’un zombie, et que je dois faire une croix sur ma belle mine bien ensoleillée : je préfère vieillir blafarde que mourir bronzée !

En guise de conclusion : profitez de la vie, elle est bien trop courte. Mais profitez avec de l’écran total ! »

À lire aussi : Le soleil, ça rend heureux ?

Lauraine souligne que le problème est notamment que si beaucoup de personnes pensent aux dangers du soleil en allant à la plage, elles n’y pensent pas forcément au quotidien :

« J’ai toujours eu une relation compliquée avec ma peau (de longues années à lutter contre la dermatite atopique qui m’a pourri la vie, ma mère qui minimisait ma souffrance et les marques que les autres enfants ne manquaient pas de pointer du doigt).

Je suis très brune et en tant qu’enfant ayant grandi à la campagne, j’ai passé ma vie dehors à prendre des couleurs doucement et naturellement, sans protection particulière. Mes parents pensaient bien au parasol et à la crème solaire quand on allait à la plage ou pour les occasions particulières, mais assez étrangement, l’inquiétude de ma mère ne semblait pas concerner le quotidien. »

skylab plage Alexia se souvient que de son côté, on la poussait carrément à l’exposition :

« Quand j’étais un peu plus jeune (vers mes 14/15 ans), j’étais assez complexée par ma peau blanche qui refusait de dorer. Je m’exposais, généralement sans protection, et j’étais presque contente de prendre des coups de soleil, car je savais que ma peau prendrait une couleur un peu plus foncée une fois qu’ils seraient guéris !

Les gens autour de moi participaient à ce complexe. J’avais l’impression que très peu de gens avaient la même peau que moi, et je ne parle même pas des images véhiculées par les médias ! Un garçon de ma classe de terminale m’a carrément dit, le plus sérieusement du monde : « Mais pourquoi tu ne t’achète pas une cabine à UV ? Même une petite, genre rien que pour les jambes ? ». »

Parfois les familles sont sensibilisées, mais pas assez. Mathilde explique :

« Mon papa est blond avec des yeux bleux, a une capacité de bronzage proche de zéro, mais prend très vite des coups de soleil. Ma maman est brune, et plus jeune elle se faisait bronzer tout l’été avant de développer une allergie solaire vers 40 ans. Quand à moi je suis blonde, couverte de grains de beauté.

Je fais partie de cette génération qui connaît les risques liés au soleil ; je me souviens entendre quand j’étais petite les fameux « tu devrais mettre un t-shirt », ou encore « pas au soleil avant le goûter ». Mais le meilleur message de prévention est sans doute de voir la peau d’une grand-mère qui s’expose des heures depuis sa tendre jeunesse… Cela ne me fait pas trop envie.

Jeune, c’est sans soucis que je bronzais, et j’étais la seule de ma famille à pouvoir le faire. Puis vers 15/16 ans les premiers soucis ont commencé : des migraines ophtalmiques déclenchées par une trop grande luminosité. J’ai eu un traitement de six mois, et l’obligation de porter des lunettes de soleil quand j’étais exposée pour le restant de mes jours.

Puis plus le temps avançait, moins je bronzais et plus j’avais de coups de soleil. Et surtout des taches brunes sont apparues sur les zones que j’exposais. Et à 20 ans de l’acné s’est ajouté à l’équation — les cicatrices n’aiment pas le soleil.

Tant et si bien qu’à 23 ans j’ai fait un choix : le soleil c’est bien, mais avec un écran solaire c’est mieux. Depuis ma vie se passe avec un écran solaire indice 50, été comme hiver, une ombrelle les jours de grands soleil, et pas de démarcations de maillots au retour des vacances. »

À lire aussi : Retour de vacances : comment éviter l’effet rebond de l’acné après l’été ?

Et quand les familles étaient bien au courant de tous les dangers du soleil, paradoxalement les filles souffraient parfois des protections qu’on leur imposait, comme Coline :

« Ma mère m’a toujours transmis les bons gestes : dans la famille on allait à la plage à 17h, quand tout le monde partait. Je pensais que c’était la raison pour laquelle je ne bronzais pas. J’ai passé dix jours au camping en plein soleil, et ce n’est pas la marque de bronzage qui me complexait à la fin du séjour…»

Les filles ont aussi évoqué le côté surprise des effets du soleil qu’on oublie souvent avec les plaisirs qui y sont associés, comment parfois il suffit d’un moment d’insouciance ou d’oubli pour brûler un peu de son capital soleil. Eloise fait toujours bien attention, et pourtant :

« Alors que j’étais descendue dans le Var pour voir ma famille, j’ai eu la bonne idée d’accepter d’aller marcher en bord de mer. En mai, me suis-je dis, ça devrait aller. Malheureusement j’ai été gagnée par la joie de me retrouver au bord de l’eau, environnement auquel je dois mes meilleurs souvenirs d’enfance, et armée de mon masque et de mon tuba, j’ai passé l’après-midi à flotter dans l’eau, à guetter les poissons, dos tourné pendant des heures vers le soleil. ERREUR !

Mon dos s’est transformé en plancha avec une magnifique marque de maillot de bain que je vais garder pendant des années (je ne plaisante pas, ça m’est déjà arrivé de me mettre une fois au soleil et d’en garder les marques plus d’un an). Mon visage aussi a pris un sacré coup, même chose pour mes bras et ma poitrine. Tout le travail de protection que je faisais depuis des années a été réduit à néant. »

Les maladies du soleil

Certaines filles ont pris conscience des dangers du soleil par les maladies liées dont elles sont atteintes. Maé raconte :

« Tout commence il y a vingt ans quand (oh joie, bonheur) je suis née avec un nævus congénital géant qui prenait 80% de ma jambe de bébé fripé fraîchement né. Qu’est-ce que cette chose avec un nom aussi barbare me diras-tu ? Et bien c’est un peu comme un grooooos grain de beauté qui n’aime pas du tout le soleil.

Du coup, me voilà bicolore comme un œuf Kinder : une jambe blanche et l’autre noire. Mes parents trouvaient ça marrant, et puis tous les géniteurs de la Terre rêvent que leur bébé soit différent, donc les dix premières minutes, ils avaient des étoiles dans les yeux. Après, un pédiatre grognon comme Gargamel leur a annoncé qu’il fallait opérer au plus tôt pour m’éviter de me retrouver avec un cancer de la peau à 12 ans et demi.

Les opérations se sont enchaînées : une puis deux, et trois et….. ONZE opérations jusqu’à mes 16 ans. À chaque fois, j’avais le privilège de devenir pilote de F1 version fauteuil roulant. Je suis devenue une pro du drift dans les couloirs du lycée et je faisais des courses avec mon prof de philo en fauteuil électrique (ce tricheur).

Bref, je m’égare ! Je disais donc : on a enlevé cette tache de vache de ma jambe, et tout aurait pu s’arrêter là : plus de nævus, plus de relation compliquée avec le soleil… Eh bien NON.

Ce qu’il faut savoir, c’est que quand on t’ouvre la jambe au bistouri (ou n’importe quelle partie de ton corps en fait), ça laisse des cicatrices plus ou moins jolies, et plus ou moins grosses. Concrètement, la mienne ressemble aux vestiges d’une attaque de requin qui aurait mâchouiller ma gambette pour finalement trouver que j’avais mauvais goût. Les autres, sur le bras, sont plus petites, mais elles sont quand même là.

Et exactement comme je n’avais pas le droit de mettre mes nævus au soleil, il ne faut pas exposer ses cicatrices, sous peine de finir avec des balafres violacées, rougeâtres, ridées et à l’opposé de la peau des mannequins pour rasoirs Vénus.

C’est là qu’a commencé ma relation fusionnelle avec les crèmes solaires. On m’a toujours badigeonnée de crème à en être toute blanche, genre que dès que tu as le malheur de t’asseoir dans le sable, tout ton corps devient un aimant à grains de sable et ça pique. Alors je me suis résignée, et je portais toujours un t-shirt par dessus mes maillots de bain. Le glamour !

J’aurais pu me trouver une vocation de testeuse de produits solaires tellement j’en ai essayé : sprays, crèmes, huiles, sticks, écran total, waterproof, coloré, parfumé… Et au final, c’est lors de mon dernier voyage en Grèce que j’ai compris : la plus efficace des protections, c’est l’ombre. »

Pour Maryne aussi, la relation avec le soleil est compliquée :

« Quand j’étais petite je passais toutes les vacances d’été dans le sud à Sète. Mes parents me mettaient de la crème solaire, mais je bronzais très rapidement sans jamais prendre de coup de soleil. Un jour alors que j’avais 12 ans, je suis partie en vacances en Grèce avec mon père. Comme à mon habitude, je me suis mis de la crème solaire, mais en alternant un jour sur deux avec de la graisse à traire. C’est là que l’horreur s’est produite…

Au bout de quatre jours j’avais un coup de soleil, puis j’ai commencé à avoir des plaques rouges qui se sont transformées en cloques avec de très fortes démangeaisons.

Cela a continué à mon retour en Alsace : dès que je m’exposais au soleil, les boutons apparaissaient, quelques heures après. L’année suivante, comme cela se reproduisait je suis allée chez mon médecin traitant qui m’a diagnostiqué une allergie au soleil. Il m’a donné un traitement contre les allergies, mais cela n’a pas fonctionné du tout.

Cela fait maintenant huit ans que c’est le même problème tous les étés : je m’expose au soleil en mettant une crème solaire 50 spéciale pour peaux sensibles, mais au bout de quelques heures je commence à avoir des boutons qui piquent énormément — surtout que les UV passent même sous un parasol. C’est très contraignant, j’ai même peur de partir en vacances et que ces boutons sortent… car alors, rien ne peut me soulager, aucune crème ne fonctionne. »

À lire aussi : L’allergie au soleil — Témoignage

La perception du soleil

Dans leur relation au soleil, le regard des autres a beaucoup joué pour les filles, qui ont énormément insisté sur ses effets. Gaëlle raconte ainsi :

« J’ai 18 ans et le teint aussi blanc qu’une feuille de papier !

Depuis toute petite, on m’a toujours fait des remarques sur ma peau très claire (j’avais aussi le combo cheveux blonds, presque blancs) ; on me disait que c’était parce que j’étais végétarienne, que je devrais mettre de l’auto-bronzant, on me faisait des remarques sur mes jambes « violettes » (ma peau étant très blanche, on voit très vite mes veines), ou encore on me demandait si j’étais malade. Et cela venait autant des adultes que des enfants.

Puis j’ai eu un appareil dentaire, et les remarques sont devenues quotidiennes. Vers 10 ans, j’en ai eu marre. J’ai commencé à complexer sur ma peau très blanche, je jalousais ma meilleure amie qui partait chaque été et revenait avec un teint caramel. Je me cachais en mettant des pulls et des pantalons en plein été, tandis que je m’exposais au soleil dans la cour de mes parents en croisant les doigts pour avoir une malheureuse trace de bronzage. J’ai même essayé de mettre de l’auto-bronzant, toujours à 10 ans.

Je voyais ça comme un jeu, je voulais faire comme les adultes mais au final, je suis toujours restée aussi blanche…

leonardo di caprio la plageCe que j’espérais appâter avec mon bronzage.

Pendant les années collège, ça n’a pas été mieux. Je commençais à me maquiller, je cherchais un fond de teint, mais ils étaient toujours trop foncés. Pourtant j’aimais bien en porter : je n’avais plus ce teint cadavérique ni ces taches de rousseurs. À la plage, on me disait d’arrêter de mettre de la crème solaire, d’essayer les huiles bronzantes, et comme une idiote j’ai écouté mes amies.

S’étaler de l’huile est plus sexy que cette bonne vieille crème solaire qui colle et ne sent pas très bon ; dans nos têtes d’ados, l’huile c’était un truc de fêêêêême, et la crème pour les enfants (surtout que la mienne était bleue, merci maman !). J’ai très vite désenchanté : le lendemain j’avais tout le dos et les jambes brûlés, mettre un t-shirt était difficile, tout comme marcher. Plus que la douleur, j’avais aussi honte d’avoir voulu faire ma maline, je n’ai pas été à l’école pendant deux jours… »

Louisa aussi a longtemps regretté de ne pas être bronzée :

« Le soleil et moi, c’est une grande histoire d’amour impossible. Déjà parce que je l’aime bien, mais seulement quand il est assez urbain pour ne pas me donner trop chaud (vive le froid, mais le froid au soleil s’il vous plaît).

Et puis je suis blanche. Très blanche. Je suis rousse, avec une peau de rousse, c’est donc forcément une aventure lorsque je me risque à pointer le nez dehors par grand soleil. Il me faut peu de temps pour attraper un coup de soleil, une insolation… Autant dire que je renonce rapidement à bronzer en vacances !

Quand j’étais petite ça m’embêtait de ne pas bronzer facilement comme les autres, parce que l’injonction sociale voulait que si tu partais à la plage, tu devais revenir bronzée. Meh. »

Être très blanche en été est souvent perçu comme un signe de mauvaise santé, de tristesse, d’absence de vie sociale même. Bénédicte a souvent entendu ces reproches :

« Ma peau blanche était vue comme la preuve ultime de mon côté casanier, du fait que j’ai toujours préféré m’enfermer pour lire dans ma chambre plutôt que de jouer dehors, prendre le soleil (on s’ennuie, sans déconner), ou même lire dehors (une chaise longue, une pelouse ou une plage de sable fin, c’est quand même moins confortable qu’un lit ou un canapé).

Alors même que tout le monde pouvait facilement constater que le gène du bronzage n’avait pas été bien réparti dans ma famille, ça n’empêchait pas les gens d’y voir le signe de mon supposé isolement. En plus j’ai grandi à la campagne, et dans ma famille les gens ont du mal à comprendre qu’on puisse s’épanouir en intérieur et/ou en milieu urbain. Pour eux, quand on habite à la campagne il FAUT sortir et ouvrir grand les fenêtres…

Assez étrangement, j’ai l’impression qu’on doit répondre à deux injonctions contradictoires (et je ne parle pas uniquement de ma famille) : se protéger du soleil mais bronzer quand même. »

Eloise a entendu des propos similaires :

« Ma relation avec le soleil se définit par une forte haine couplée d’une nostalgie bien ancrée. Pour faire simple, je n’aime pas être bronzée. C’est comme ça, je n’aime pas m’allonger au soleil et ne rien faire, je n’aime pas cette société qui fait l’apologie des peaux dorées et je n’aime pas que « peau bronzée = bonne santé ». J’aime les peaux blanches et laiteuses façon Dita Von Teese et je cultive ma peau blanche avec soin. wednesday addams lake Mais voilà, enfant du Sud, brune aux yeux marrons, j’ai grandi sur la Côte d’Azur et toutes les photos de moi petite montrent une fille à la peau ambrée très foncée. L’amour des peaux blanches m’est venue à l’adolescence et monter à Paris à mes 18 ans m’a grandement facilité la tâche. Seulement avec cette famille de sudistes, il était difficile d’échapper aux « Vivement que tu rentres dans le Sud hein, tu es toute blanche ! » et autres « Mais qu’est-ce que tu as mauvaise mine ! ». »

Sapristi remarque à ce propos :

« N’étant pas une fan du bronzage, ça ne me dérange pas vraiment d’avoir la tête de Blanche Neige, même si je sens bien que tout le monde trouve ça triste que je brûle au lieu de bronzer à la moindre exposition. Je le vis plutôt bien sauf quand surgit LA fameuse remarque (environ deux fois par mois) : « Tu as une petite mine ! ». Le « problème » des teints pâles, c’est que la peau est un peu diaphane et on voit donc beaucoup plus les vaisseaux, les rougeurs et les cernes. »

Quand Mathilde se protège du soleil, elle aussi se heurte à la perception de sa famille :

« Ma mère et ma tante me font des petites piques sur mon teint d’aspirine, trouvant que j’en fais « trop ». Ma philosophie est simple : on n’accuse jamais quelqu’un d’être trop bronzé, alors pourquoi faire des remarques sur mon teint ? Et avoir la peau très blanche ne signifie pas avoir mauvaise mine. Surtout, cela me convient très bien, c’est l’essentiel. »

Quant à Milla, elle en a marre d’être remarquée pour son teint :

« Je n’ai jamais reçu de commentaires extrêmement blessants, mais ils me dérangent plus que ma peau blanche et le fait que je ne puisse pas autant m’exposer que la plupart des autres personnes ! Une fois on m’a dit « T’as bronzé avec une passoire ? » à cause de mes taches de rousseur, mais j’ai trouvé ça drôle. Par contre, à chaque fois que quelqu’un se plaint de ne pas avoir bronzé, il ou elle vient comparer son bras avec le mien pour se rassurer. Et je trouve ça lourd.

Une fois, à la mer, j’ai rencontré une dame qui avait la peau aussi blanche que la mienne, voire plus. Je crois que ça l’a rassuré de voir qu’elle n’était pas la seule à avoir le teint aussi pâle, c’est comme si elle voulait qu’on soit « amies » ou « alliées »… ça m’a énervée. »

Tasha doit imposer son choix de ne pas s’exposer au soleil face aux jugements :

« Le regard des autres n’est pas très tendre quand on ne veut pas bronzer. Parce que moi, bien sûr, j’ai suivi le mouvement de ma peau. Je ne voyais pas l’utilité de la forcer à bronzer, de la maltraiter avec divers produits, pour avoir juste un teint plus foncé. Sans compter que (était-ce ma blondeur de l’époque, ou le fait qu’actuellement cela jure avec les cheveux bleus ?) le teint bronzé, cela me donne un air « vulgaire ».

Je me trouve moche bronzée, voilà. Donc je préfère largement m’inspirer des cultures beauté comme celle du Japon, où les femmes doivent avoir la peau blanche : je trouve cela plus sain pour celle-ci. Je ne m’aime jamais autant physiquement que blanche comme une aspirine (merci les expressions).

Sauf que personne ne fait le moindre effort de compréhension pour vous. Si vous êtes avec une bande de copines, que vous allez pique-niquer/vous balader/marcher/à la terrasse d’un café, et que l’une de vos copines déclare « Ça vous dérange si on se met au soleil ? Je voudrais bronzer un peu », tout le monde se déplace avec gentillesse et compréhension. Mais si vous demandez à rester à l’intérieur (ou à l’ombre) parce que vous ne voulez pas bronzer, alors là…

« C’est pas dix minutes au soleil qui vont te tuer ! » « Mais avec ton teint pâle tu devrais être contente de bronzer ! » « Nan mais ça va quoi, parce que tu ne veux pas prendre le soleil faudrait qu’on se prive nous aussi quoi ! » « Tu pourrais faire un effort quand même ! »

À lire aussi : Le rituel de beauté au Japon, c’est comment ?

S’accepter… et accepter de faire attention

À force de prendre des coups de soleil, ou après un cancer, les filles à la peau très claire ont fini par accepter de se protéger du soleil, et d’abandonner l’idée de bronzer. Plusieurs solutions de protection sont possibles selon la peau et les sensibilités de chacune.

Louisa a fini par apprécier sa peau :

« Petit à petit j’ai appris à adorer l’aspect presque laiteux de ma peau, à vouloir la glorifier (eh ouais, on y va À FOND), et SURTOUT, à ne pas vouloir prendre de couleurs. Tout l’inverse en somme.

Enfin, j’ai toujours énormément protégé celle-ci. Déjà parce qu’avec sa pâleur, je risquais deux fois plus d’ennuis, mais aussi parce que mes parents étaient prévenants : « hors de question de mettre le nez à la plage sans protection, ma fille ». S’ensuivaient ces grands moments d’humiliation (non, mais les enfants sont tous de fervents représentant de la Commedia Del Arte, non ?), à base de tartinage de crème d’indice 50 bien épaisse sur TOUT le corps jusqu’à ce que mon frère et moi ressemblions à des bonhommes Michelin. Et c’est heureux puisque ces bonnes habitudes me sont restées : je n’oublie jamais de bien me protéger avant de prendre le soleil. Le cancer de la peau ne passera pas par moi !

Ainsi aujourd’hui, pour des raisons de santé mais aussi esthétiques, j’évite de me mettre en plein soleil sans un indice de protection 50 ou sans chapeau, et ça me va très bien ! »

mad men hawaï megan don beach

Leaulo a quant à elle trouvé une façon de profiter un peu du soleil sans nuire à sa peau :

« Ma grand-mère, allergique au soleil (petits boutons, rougeurs et autres réjouissances), faisait une cure de médocs tous les ans pendant un mois, juste avant l’arrivée du soleil (enfin du vrai, celui qui chauffe). Un jour comme ça je lui ai demandé ce que cette drogue était réellement, et elle m’a répondu que c’était une cure de carotte en pilules, conseillée par son médecin.

Aussitôt dit, aussitôt fait, j’ai moi aussi fait une cure de pilules spéciales soleil, et ô miracle…. J’ai vécu un été entier sous le soleil toulousain sans subir de brûlures corporelles avec la mue qui va avec!

Donc maintenant je réitère l’expérience tous les ans, et ça me réussit plutôt bien ! Bien évidemment, ça n’empêche pas la crème solaire indice 50 pour s’étaler à la plage. Je suis pas fan de ma peau blanchâtre, ni de mes innombrables grains de beauté, mais je préfère nettement les protéger que les incinérer !

Avant je savais que je brûlerais, mais je voulais quand même essayer de bronzer. Le rêve ultime de tous mes anciens étés ? Porter une robe blanche, et exhiber à tout va l’incroyable contraste entre tissu immaculé et teint hâlé…

Finalement, un jour je me suis fait une raison : je ne serai jamais Pocahontas, je resterai Blanche Neige toute ma vie ! Le meilleure remède anti-blancheur, c’est accepter qui l’on est et comment on né•e. »

Marine aussi a trouvé les protections qui sont adaptées à sa peau :

« Maintenant quand je sais que je vais m’exposer au soleil, je mets de la crème solaire. Je prends une indice 30 pour la vie de tous les jours quand il y a du soleil, surtout sur le visage étant donné que je ne passe pas tant de temps que ça au soleil en journée. Et j’en mets sur tout le corps si je sais que je vais m’exposer pendant plus d’une heure entre 11h et 16h.

Par contre quand je vais à la plage, c’est indice 50+ sur tout le corps ; j’en remets une couche toutes les deux heures et après chaque baignade. J’ai aussi un tatouage sur le poignet gauche et je fais très attention à bien le protéger. Du coup, j’ai toujours un petit tube de crème solaire 50+ avec moi.

Ce que je conseillerais, c’est de prendre une crème à indice 50+ pour les premières exposition au soleil. Une fois qu’il y a un peu de bronzage, on peut réduire l’indice de la crème. Mais il faut toujours mettre de la crème, peu importe le type de peau ! Ça n’empêche pas de bronzer et ça stoppe les rayons néfastes pour la peau. J’ai jamais essayé les compléments alimentaires, mais j’essaie de manger plus de carottes en été parce que c’est bon pour la peau, ça aide à assimiler les rayons du soleil et à bronzer. »

À lire aussi : Quelle crème solaire choisir, quand l’appliquer… suis le guide !

Après son cancer, Hélène fait attention, et essaye de prévenir son entourage :

« Côté pratique, mon entourage a pris l’habitude de me voir dégainer chapeau, crème et lunettes de soleil. Je ne souhaite pas changer de vie et encore moins embêter les autres avec ça, du coup je prévois toujours mon équipement. Je les ai sensibilisés au problème car eux aussi pourraient être touchés un jour, mais ce n’est pas très efficace. Tant qu’ils n’y ont pas eux-mêmes été confrontés, c’est très dur des les convaincre.

Je me rends compte à quel point on manque d’information. Un de mes amis m’a encore récemment assuré que si je faisais des UV en cabine de bronzage, j’aurais bonne mine et que ça ne pouvait pas me faire de mal…

En attendant, ils me laissent toujours la place à l’ombre en terrasse, c’est adorable. »

Gaëlle s’est également fait une raison :

« J’ai (enfin) compris que je ne serais jamais aussi bronzée que Beyoncé, que le soleil peut être très dangereux, et puis en parallèle je me suis intéressée au strip-tease burlesque et aux pin-ups chez qui la peau porcelaine est reine. J’ai appris à aimer ma peau.

Depuis je ne jure que par la crème solaire 60+, et respecte les conseils de sécurité. Je frôle les murs pour avoir de l’ombre et je me porte très bien ainsi !

J’assume ma peau très blanche : mon copain me dit que je suis comme Edward de Twilight, je brille au soleil, je porte des maillots de bain qui contrastent avec ma peau pour la mettre en valeur. Je suis même fière de cette peau blafarde ! Quand je vais à la plage, je fais toujours la morale à mes amies, qui se sauvent dès qu’une goutte de crème solaire tombe sur leurs jambes. coeur océan plage filles Elles se tartinent d’huile pour avoir un « beau teint ». J’ai beau leur expliquer les risques, ça ne donne rien… Je pense qu’elles ne se rendent pas compte des risques du soleil. C’est comme les coups de soleil, on les sent mais après s’être exposés, le mal est là mais on ne le voit pas. En 18 ans d’exposition au soleil, je vois déjà la différence entre ma peau et les leurs…

Je pense que beaucoup de personnes ne se rendent pas compte des effets du soleil car comme je dis, on ne ressent pas tout de suite les effets, et notre culture occidentale nous pousse à avoir un joli teint hâlé même en hiver… Avec la mode des cabines UV, il devrait pourtant y avoir plus de prévention. »

Alix n’a quant à elle décidé de protéger sa peau que quand elle s’est fait un tatouage :

« Ce qui m’a décidée à arrêter les conneries (outre des coups de soleil douloureux), c’est quand j’ai décidé de me faire tatouer vers mes vingt ans. J’ai été avertie, photos moches à l’appui, de ce qui risquait d’arriver à mon nouveau bébé à 300€ si je ne faisais pas attention. En association avec une meilleure acceptation de moi-même, et le fait que je me suis rendu compte que j’avais un physique plus « tableau ancien » ou pin up que fashionista branchée des 90’s, j’ai décidé de me couvrir de crème solaire indice 50 régulièrement. Je n’ai pas pris un coup de soleil en cinq ans.

Maintenant, je mets également de la crème tout l’été même quand je ne m’expose pas vraiment, y compris sur le visage pour le protéger. Mes inquiétudes concernent désormais la composition de ces crèmes solaires qui ont rejoint ma routine quotidienne d’été, mais aussi le fait que je m’y sois prise trop tard pour éviter des dégâts. »

À lire aussi : Tatouages et soleil : voici comment les faire cohabiter pendant l’été

Plusieurs madmoiZelles en sont arrivées à la conclusion qu’avoir une peau très sensible, qui ne bronze pas, leur avait permis de prendre conscience des dangers du soleil et de se protéger, contrairement aux personnes qui bronzent facilement et chez qui les dangers du soleil ne se voient pas immédiatement. Sapristi raconte ainsi :

« Il y a plus grave [que de ne pas bronzer] dans la vie, et c’est finalement un atout : je me protège plus facilement et je fais plus attention que la plupart de mon entourage qui ne risque pas de cramer au bout de dix minutes, et s’imagine donc être « protégé » des effets nuisibles du soleil. Et le deuxième avantage c’est de passer pour un gourou de la protection solaire (« toi avec ta peau tu sais forcément quelle crème il faut mettre »). »

Marie pointe d’ailleurs le manque d’informations, ou du moins leur confusion :

« Par contre, je sais pas si c’est une légende ou pas, mais j’avais entendu dire que la crème perdait de son efficacité d’une année sur l’autre, mais j’avoue que si je ne l’ai pas finie je la garde, je vais pas jeter ! J’ai pas spécialement remarqué de différence. »

Citrouille a constaté l’influence des idées reçues jusqu’au Québec :

« Je vis aux Québec mes chères madmoiZelle, et je dois vous dire une chose : ici, il fait pas juste froid, il fait frette comme on dit en tabarnouche. Ainsi, mon entourage composé d’amis et de connaissances parfois douteuses, associant le froid avec « pas de soleil », trouve plutôt comique que je tienne tant à mon flacon de SPF 60. Des « Mais franchement tu n’en as pas besoin » à « Ok mais c’est juste le printemps là ! », en passant par « Mais t’exagères avec de la 60 tu ne bronzeras pas ! », j’ai entendu pas mal de choses.

La majorité des gens pensent que lorsque l’été arrive, les rayons du soleil sont bénéfiques après nos longs hivers (je les comprends un peu), et que leur bronzage témoigne de leur « santé estivale ». Je ne compte pas le nombre de fois où j’ai dû expliquer que même s’il fait froid, le soleil peut frapper et que les rayons UV ne sont pas cachés derrière les nuages… »

Tasha insiste sur la nécessité d’informer des effets du soleil :

« J’ai vécu neuf ans en tout aux Antilles, donc les effets négatifs du soleil, je les connais uniquement par expérience ou parce que mes parents m’ont dit « c’est mal, ça te brûle ton capital soleil et ta peau, après tu seras toute fripée et ta peau plus fragile ». Mais on en a jamais parlé à l’école, et ça, c’est dommage. C’est un risque important, duquel on devrait être avertit de manière « scientifique », on devrait nous expliquer les effets précis du soleil. »

Et Nana conclut :

« Le cancer de la peau n’est pas une légende et n’arrive pas qu’aux autres : il est très rapide (mon meilleur ami en est mort en novembre dernier), peut tuer en quelques mois seulement, fait des métastases très très vite et n’est pas si facile à repérer. C’est vraiment important de savoir que la consultation dermato est le seul moyen de dépister ce cancer (certains disent tous les ans, d’autres tous les deux ans : vu la vitesse fulgurante du truc je pense que tous les ans, ce n’est pas un luxe). Et SURTOUT, veillez bien à ce que le ou la dermato vérifie aussi le cuir chevelu ! C’est là qu’était le mélanome de mon ami, sous les cheveux, et c’est pour ça qu’il a été repéré trop tard.

Une vérification complète du dermato prend cinq minutes, alors prenez rendez-vous !

Depuis le mélanome fatal de mon ami, inutile de dire que j’en ai absolument rien à faire de bronzer, rien à faire de revenir blanche comme un cul du Brésil ou de je ne sais où : je me tartine de crème solaire 50+, et je tartine mon entourage aussi (enfin ceux qui se laissent faire). Ce serait con de se découvrir cancéreux•se pour de bêtes considérations esthétiques, quand même… »

À lire aussi : Aidez à prévenir le cancer de la peau avec La Roche-Posay

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Les Commentaires

21
Avatar de Shinigamylle
2 juin 2015 à 05h06
Shinigamylle
Aaaaah ce sujet me parler. Je suis toute blanche, je fuis le soleil comme un vampire, du coup mes veines sont bien visibles et tout.
On me fait souvent des remarques désobligeantes (notez que je suis née et vis en Nouvelle-Calédonie, soleil toute l'année donc, et beaucoup de gens métisses et peaux noires) comme quoi je devrais sortir un peu, "faire l'effort de bronzer" (Pourquoi ? Pour qui ?) alors que non, désolée, mon teint pâle je l'aime moi, j'ai une sainte horreur des marques de bronzage à limite à pleurer si j'en ai une car je sais le temps que ça prend pour disparaître (et non bronzer à poil n'est pas une solution, puis punaise que c'est ennuyant de bronze, livre ou pas), alors ça m'arrange graaaaaaave de fuir le soleil, maintenant je suis vraiment et totalement uniforme dans mon teint et c'est grave cool.

Mes parents nous on assez éduquées mes sœurs et moi à mettre de la crème (mais qu'à la plage, notez, on pense souvent par erreur que le soleil tape pas ailleurs :/) mais souvent ils perdaient la foi car forcément, comme ils n'achetaient que des crèmes solaires "de grande surface", elles étaient vraiment grasses, poisseuses et dégueulasses, on supportait pas ça, du coup on faisait de gros cacas nerveux pour pas en mettre et souvent ils perdaient la motivation de nous choper de force pour nous en mettre On a eu quelques bons coups de soleil, mais rien de très grave, depuis mon adolescence je fais plus qu'hyper attention !

Bref, maintenant je reste à l'ombre le plus possible, quand je sais que je vais devoir m'exposer et que rester à l'ombre ne sera pas possible, je met de la +50 et j'amène avec moi une large écharpe légère, juste pour me faire un peu d'ombre, parce que comme je l'ai lu, la meilleure protection reste quand même l'ombre (+ crème contre la réflexion évidemment).
Maintenant si quelqu'un me fait une remarque sur mon teint, je balance un bon "Ouais mais moi au moins contrairement à certaines, j'aurais pas une peau toute dégueulasse et fripée plus tard" (c'est pas très intelligent, mais contre la grosse bêtise gratuite comme ça alors que j'ai rien demandé, j'ai bien la flemme d'être gentille et éducative) et ça marche bien en général, la personne va tirer la gueule, mais au moins ça lui cloue le bec et elle ne me fera plus jamais de commentaire.

D'ailleurs, même si ça va m'attirer pas mal de moqueries, je compte m'acheter une ombrelle très prochainement (ba ouais, une ombrelle dans un pays tropical alors que PERSONNE à part les touristes japonaises en ont, alors qu'elles ont bien raison !), j'ai toujours trouvé ça super joli, et ça me permettra d'arrêter de péter un câble si je dois me balader en ville au soleil et que c'était pas prévu donc que j'ai pas prit de crème.
Bref, rien à cirer des commentaires, si c'est pas ça, ça sera autre chose de toute façon. Je n'aime pas les chapeaux car je trouve que ça ne va pas, et surtout, que c'est vraiment pas assez couvrant (un sombrero ça règlerait largement le problème, mais on va dire que ça va clairement pas avec mon style ) donc faut bien que je trouve une autre solution !

En plus je compte être pas mal tatouée plus tard, les tatouages en couleur rendent mieux sur les peaux très claires, et surtout, tout comme ma peau sans le soleil, ils auront une bieeeeeen meilleure tronche quand ils seront vieux !
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