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Et si... Et si...

Ces soirées qui étaient mieux dans ma tête que dans la vie

Quand on est petites, on a un peu tendance à fantasmer sa vie d’adulte et encore plus la vie nocturne. Voici quelques différences d’un point de vue subjectif.

Être majeur n’est en rien une déception : c’est totalement dingue, sur plein de points. Jamais, jamais je n’échangerais ma place contre celle de la petite fille que j’étais (sauf le temps d’un déjeuner chez ma mamie). Mais je prends tout, tout le package, les galères administratives y compris, parce que ça vaut quand même le coup vu les joies de l’indépendance, des relations plus sereines avec les parents, pouvoir manger ce qu’on veut à l’heure qu’on veut… Tous ces trucs qui, clairement, ne me font pas regretter d’avoir passé le cap des 18 ans — sans pour autant renier mon enfance et mon adolescence à la cool, oh lala.

Le truc, c’est que ne pas être déçu•e n’empêche pas, parfois, d’être surpris•e. Il y a plein de trucs qui se révèlent un peu surprenants quand on les attend pendant des années et qu’on les réalise enfin. Qui ne s’est pas dit « je saurai quoi faire de mes mains et de mes hanches pendant ma première fois de type sexuel » pour se retrouver à froncer les sourcils en attendant de ressentir un truc sympa quand le fourreau rencontra un corps étranger pour la première fois ? (Dis-moi que je ne suis pas seule, s’il te plaît).

Ça veut pas dire que la réalité est moins bien que ce à quoi on s’attendait, ouh lala. Ça veut juste dire que c’est pas pareil. Tiens, par exemple, tout ce qui relève des soirées, ça surprend un peu quand on repense à ce à quoi on s’était préparées quand on était petites.

Les parures de milles feux VS le jean et la culotte sale

Portées par la pop-culture, j’imagine que nous étions un bon paquet à nous représenter les quelques heures pré-soirée comme une préparation en bonne et due forme. Je croyais qu’avant de sortir, on prenait un bain avec plein de mousse dedans, on se parfumait, on se maquillait comme jamais en riant toutes dents dehors.

Je vais pas te mentir, ça m’est arrivé une fois de faire ça quand j’étais en coloc, en écoutant I Gotta Feeling des Black Eyed Peas pour peaufiner le tableau du cliché et en échangeant fards à paupières et fers à lisser. Résultat, on a écouté les 2be3 en mangeant du pâté à même le sol de notre salon, finalement.

Peut-être que vous le faites aussi, d’ailleurs, et si c’est le cas je vous jugerai pas.

Mais j’ai réalisé qu’en vrai, c’était quand même vachement plus cool de sortir de la fac ou du boulot et de courir directement au bar. Rentrer chez soi, c’est perdre du temps sur le temps de détente du slip, voire la motivation de sortir. Alors effectivement, ce faisant, on n’a pas le temps de se rafraîchir la nouille. Et tant pis, oui, TANT PIS si en levant le coude, ça laisse à nos aisselles l’occasion de dégager une légère odeur de champignon.

champignons Mes aisselles à 4h du matin : plan de coupe. (Petite mycose)

Surtout que c’est vachement bon, les champignons. Ajoute un peu d’ail et de persil entre tes dessous de bras et ton t-shirt et pouf, tu deviens derechef la personne la plus appétissante de la soirée. Limite si les gens vont pas vouloir te léchouiller.

Nuits blanches pour esprit sain

Quand j’avais 12 ans, je fantasmais ma vie de personne-majeure (remarque comme j’évite d’utiliser le terme adulte malgré moi, je sais pas pourquoi : utiliser ses courriers importants comme dessous de verre, c’est une vision différente de la vie d’adulte mais ça en fait partie quand même). Je m’imaginais avoir une voix rocailleuse et un accent à la Fanny Ardent, le regard mystérieux derrière mes grosses lunettes à montures fines, profitant de la tranquillité de la nuit pour écrire « mon maneuscré » en sirotant d’un air pensif un verre de vin rouge ou de brandy. Toute. La. Nuit. Du coucher au lever. Et je croyais que le lendemain, j’irais bosser ou à la fac l’air de rien, fraîche comme un jambon.

Je pensais que les gens qui écrivaient faisaient ça.

Bah en vrai, les gens qui écrivent, ils ont aussi un peu besoin de dormir pour pas avoir des chips au barbecue à la place du cerveau. Et en plus, ils aiment pas tous le brandy et j’ai perdu mes lunettes.

Dans le même ordre d’idée, j’avais tendance à croire que les soirées calmes entre amis, bien au chaud, avaient pour composants les indispensables suivants :

  • une bande de potes habillés comme dans les années 70, certains en tailleur sur le canapé, les autres assis en tailleur par terre
  • tous pieds nus
  • des discussions sur la politique
  • du champagne
  • des mises en bouche fines à déguster
  • des standards du vieux rock en fond sonore (tout bas)
  • une cheminée

Je m’imaginais vraiment que dans de pareilles circonstances, on parlait tout bas, qu’on refaisait le monde presque en chuchotant. « Je pense que la paix dans le monde ne tient qu’à l’amour, l’amour de l’autre, qui commence par l’amour de soi. Et l’amour de soi commence par l’épanouissement dans l’art », ou des trucs du genre.

C’est donc toute décontenancée – mais néanmoins profondément heureuse – que j’ai découvert qu’en réalité, j’avais plutôt jeté mon dévolu amical sur des gens beaucoup trop drôles pour se prendre au sérieux et qui ont plus tendance à faire de grosses vannes grasses comme mes cheveux en hiver. Et qu’en vrai, bah j’étais pareil.

Les sorties en boîte

oh noz BONNE VANNE

Est-ce qu’on a toutes été persuadées, à un moment donné, qu’il n’y a pas de meilleur moyen de s’amuser quand on a entre 16 et 30 ans que d’aller en boîte, ou est-ce qu’il y a que moi ? Après un tour de table, je confirme que je ne suis pas seule et ça a un petit côté rassurant.

Je sais pas bien pourquoi, mais faut dire aussi que dans les films des années 90, ça semble être la règle :

le jeudi, le vendredi et le samedi, hop hop hop, tout le monde en boîte. Les mineurs torturent leurs parents psychologiquement jusqu’à ce qu’ils acceptent de les y laisser aller, les majeurs y draguent, y chopent, y bougent leur boule sur du David Guetta.

En gros, dans mon esprit, c’était le genre de divertissement qui convenait à tout le monde, sans exception, tous les gens qui aimaient la vie. C’était ne pas penser à ceux et celles qui…

  • ne savent pas reproduire le déhanché de Shakira
  • ne savent pas à quel moment reproduire le déhanché de Shakira (j’ai essayé de le faire en rythme sur de la dubstep un jour, les gens ont appelé les secours en pensant que je m’étais bloqué un membre)
  • n’aiment pas la foule
  • n’aiment pas danser
  • n’aiment pas les lumières bizarres qui
  • n’aiment pas la transpiration d’autrui sur soi
  • n’aiment pas les frotteurs
  • n’aiment pas qu’on ne les prévienne pas avant de balancer Magic System.

Et finalement, ça fait vachement beaucoup. Du coup, c’est à s’en demander pourquoi on y trouve autant de monde tous les week-ends.

Et toi, il se place où et il est large comment, le gouffre entre tes attentes de soirées et tes vraies soirées ?

À lire aussi : Comment j’imaginais mes 25 ans


Les Commentaires

18
Avatar de MsOriginalDoll
15 décembre 2014 à 18h12
MsOriginalDoll
J'crois qu'on a toutes nos périodes "festives" : pendant un an environ je suis sorti tout les week-ends après une rupture difficile et vu que j'étais toute seule dans un tout petit appart', j'avais vachement besoin de sortir. Depuis que je revis chez mes parents et que j'ai trouvé un taf (bon du CDD mais c'est toujours ça hein !), j'ai plus les mêmes besoins/envies qu'avant. Ca joue beaucoup j'pense.

Ps. Moi, je referais bien le Monde sur un plage du Costa-Rica (ou a contrario, Nice !) avec une bouteille de Rhum-Coco :3 (L'abus d'alcool est dangereux pour la santé !)
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