Présenté au festival de Sundance 2010, Skateland a reçu des critiques assez froides. Il faut dire que ce teen-movie n’a en soi rien d’original et a ce défaut qu’il vient, notamment, après Adventureland, le meilleur teen-movie – sur des ados qui travaillent dans un parc d’attraction et essaient d’apprendre la vie – de ces dernières années.
Skateland n’a au fond pas tant de similitudes avec Adventureland, si ce n’est son titre (assez ressemblant) et le fait qu’il se passe, lui aussi, dans les années 80 – aujourd’hui tellement à la mode. Il ne serait donc pas faux de dire que Skateland est raté parce qu’il surfe à bloc sur la vague. Mais le teen-movie étant le genre codifié qu’il est, ce n’est au fond pas tellement un défaut. Reste à savoir quelle dose de liberté et de légèreté Anthony Burns, le réalisateur, réussit à faire circuler entre les codes.
Dans une petite ville du Texas, un groupe de copains se retrouve après le retour de l’un d’eux, parti un temps faire des courses de motos. Skateland n’est que l’histoire de leur quotidien – ce n’est pas péjoratif, tant les ados et leurs blagues débiles ont dans les films le quotidien le plus rigolo. Le plus stylisé, aussi. Un peu trop, peut-être. De soirée en soirée, on suit Ritchie Wheeler, pas encore sorti du lycée mais qui se rêve déjà écrivain. Ses trois meilleurs copains sont Teddy, Kenny et Michelle. Ils vivent leur vie entre petits boulots, baise et picole. Sur ce quotidien se greffent deux problèmes de type existentiel : mes parents divorcent et je ne sais pas quoi faire après le lycée. En plus, la piste de patin à roulettes où travaille notre héros va fermer.
Skateland est d’abord une succession – réussie – de scènes type, avec bande son eighties à l’appui. Les acteurs sont sacrément bons (Ashley Green de Twilight ; Shiloh Fernandez en mode « maintenant que Joaquim Phoenix a arrêté le ciné, je suis dans la place » ; et A. J. Buckley, inconnu au bataillon). Et quand le drame s’en mêle, le film a l’intelligence d’une part de le faire arriver en plein dans une scène de camaraderie adolescente, d’autre part de ne pas tirer l’ambiance du côté du larmoyant.
Dédié à la mémoire de John Hughes, Skateland est un teen-movie traditionnel, un intermède agréable et prenant. Le prétexte habituel est bien là : puisqu’il n’y a pas de puceau dans cette histoire, il s’agit uniquement de trouver sa voie, deuxième préoccupation adolescente par excellence. Le résultat, au fond peu marquant, est chouette, divertissant ; inspirant, même.
Sortie en France prochainement.
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