Certaines personnes ont parfois besoin d’être dans le silence complet afin de décompresser de se reposer ou encore de se concentrer. Je ne suis pas de ces gens-là. Non seulement le calme m’ennuie, mais pire : il m’angoisse carrément. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé de me retrouver parfois dans le silence total pour rédiger des dissertations, essayer de m’endormir, ou simplement avoir un peu moins mal au crâne de temps en temps… mais rien n’y fait : le calme me fait trop peur.
Comme je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas, je vous livre aujourd’hui un témoignage poignant (non), sur mon rapport au bruit, la façon dont il régit ma vie… Et à vrai dire, je le vis plutôt bien.
Une petite dose d’hyperactivité pour commencer
Au détour d’une discussion avec ma mère, elle m’a avoué que même si elle ne m’avait jamais fait passer de tests, elle était quasiment sûre que je souffrais d’une forme d’hyperactivité quand j’étais plus petite — soit ça, soit j’étais une gamine particulièrement relou, ce qui est une solution très probable aussi.
Mon comportement était souvent similaire à celui des enfants diagnostiqués : je n’arrivais pas à me concentrer à l’école et me désintéressait très vite, je parle beaucoup et très rapidement, je m’ennuie très vite et je fais toujours plusieurs choses en même temps, je réfléchis beaucoup (la plupart du temps à des trucs nazes, hein), je suis très souvent fatiguée — ce qui est parfois un symptôme de l’hyperactivité cérébrale et donc un trouble neurologique — et surtout, je ne supporte pas le silence…
Et tout ça depuis ma plus tendre enfance.
Moi plus jeune, ne sachant que choisir entre regarder un Disney et jouer aux Playmobil
En plus de ce manque de concentration notoire (même lorsqu’il s’agissait de jouer), je peux vous dire que cet angoisse du silence est apparue très tôt : j’avais souvent des problèmes pour trouver le sommeil dans mon enfance, car le calme complet qui régnait dans la maison me faisait peur. Je me mettais alors à cogiter le plus possible afin d’oublier mon malaise.
J’avais aussi très rarement envie d’être en tête-à-tête avec moi-même. En grandissant, cet aspect de ma personnalité s’est un peu estompé, mais avant, j’avais besoin d’avoir constamment quelqu’un avec moi… sinon je parlais toute seule en jouant, pour combler le silence.
Ces habitudes, je n’ai jamais réussi à m’en débarrasser, même si j’ai essayé. Maintenant, étant (à peu près) adulte, je m’y suis accommodée et je n’en souffre pas, mais c’est vrai que je vois souvent que mon mode de vie ne colle pas forcément avec celui de mes pairs, et peut parfois me jouer des tours.
La vie quotidienne d’une angoissée du silence
Heureusement, j’ai toujours vécu dans une ville. Je n’avais donc pas à chercher le bruit pour l’avoir avec moi, et me sentir moins seule avec mes pensées.
Actuellement, j’habite dans une rue très passante de Paris, et le bruit des voiture ne me dérange aucunement, au contraire : je trouve ça vivant, et ça me plaît. De toute manière, même si les voitures décidaient un jour de déserter ma ville, il y a constamment quelque chose qui ronronne en fond dans mon appartement !
Télévision, série ou film sur l’ordinateur, musique, même si je ne regarde/n’écoute pas vraiment (vu que je fais toujours quelque chose de plus), il faut qu’il y ait un son derrière moi. Sinon, je me sens mal à l’aise, voire angoissée, jusqu’à trouver difficilement le sommeil.
Évidemment, lorsque j’étais au lycée et pendant ma première année de droit, et qu’il fallait que je me concentre sur un devoir ou une dissertation, j‘ai dû m’adapter pour pouvoir lier angoisse du silence et besoin de concentration. C’était donc la musique sans paroles qui était ma meilleure amie, lorsque je me mettais un peu à bosser.
Mais généralement j’étais plutôt comme ça quand il s’agissait de plancher sur une dissert’
Ma vie d’étudiante était déjà plus conciliable avec mon mode de vie : ayant fait des études de stylisme/modélisme, je n’avais pratiquement que des réalisations manuelles à rendre (des vêtements ou bien des dessins). Je pouvais bosser en enchaînant les épisodes de série et/ou les films sans que cela ne gêne mon travail.
Si j’apprécie parfois de me retrouver tranquille, à ne rien faire chez moi, en slip, je ne supporte pas la solitude. Je sais que je ne pourrais jamais vivre en rase campagne : je serais trop loin de tout, et j’aurais l’impression de subir l’isolement, plutôt que de le choisir quand je le veux.
J’aime savoir que dès que je veux retrouver du monde, j’ai la possibilité de le faire dans les 5 minutes qui suivent (oui j’ai aussi un côté control freak).
J’ai en réalité besoin de vivre dans un endroit qui est aussi hyperactif que moi : une grande ville. Si je comprends parfaitement qu’une métropole peut donner le tournis à beaucoup de personne, son côté infatigable m’inspire et me rassure.
Une névrose… que je n’ai pas envie de soigner
Comme je le disais un peu plus haut, je n’ai jamais passé de tests pour déterminer si j’étais vraiment une hyperactive qui s’ignore (ou juste une casse-bonbon de compétition), ni pour voir s’il était possible d’atténuer ma peur du silence. Mais quand j’y réfléchis, je vous avoue qu’en fait, je m’entends bien avec ma névrose !
Même que des fois on se fait des high-five
Tant que je vis seule et que je ne gêne personne, je pense que je continuerai à m’accommoder à mon côté « bonsoir je suis Josie Abesouindebrui, laissez-moi allumer votre télé avant que nous commencions à parler ».
Et toi, quel est ton rapport au silence ?
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Les Commentaires
J'ai pourtant essayé de me mettre allongée sur mon lit, sans fond sonore mais impossible de tenir plus de 5min...
Après je vis avec, et puis basta !