— Article initialement publié le 2 janvier 2013
Il y a quelques mois, j’essayais de vous convaincre des bienfaits de ne plus être enfant. Depuis, j’ai fait suffisamment de chemin pour oublier moi-même mes « belles » paroles en regrettant l’époque où je n’avais aucune autre responsabilité que celle qui consistait à correctement m’essuyer aux toilettes.
Si, quand j’étais encore étudiante, je ne voyais que les bons côtés de la majorité (on peut sortir à n’importe quelle heure, on invite qui on veut chez soi, on mange ce qu’on veut, quand on veut), je vois désormais un peu plus les moins bons aspects de la chose. Je ne laisserais ni ne prêterais ma place à quiconque hein, faut pas déconner.
Mais voici les 5 signes qui m’ont fait comprendre que j’étais en train de prendre un petit coup dans la tronche à seulement 23 ans.
Je refuse des soirées
Avec l’obligation de me lever tous les matins sous peine de perdre mon travail pour cause de glandouille aiguë, je suis bien obligée de me coucher avant 4h du matin. Alors forcément, quand on me propose une soirée dans une autre ville que la mienne, une petite lanterne s’allume dans ma tête et me soumet l’idée d’y aller, de ne pas dormir de la nuit et de prendre le train le matin…
Mais non, parce que je ne sais que mon travail en pâtirait le lendemain.
La première fois que j’ai refusé une soirée, ça m’a fait tout drôle. Je le mets en premier sur la liste des évènements qui m’ont fait prendre un coup de vieux. Celui qui m’a le plus choquée.
Quoique. Peut-être bien que le premier, c’est le suivant.
On ne m’invite plus systématiquement aux soirées
Non voilà, en fait le pire, c’est ça : les gens savent que je travaille, que je ne peux pas décider de ne pas aller au boulot comme je pourrais décider de ne pas aller à la fac et qu’il m’est parfois difficile de m’organiser pour aller me mettre une tartouille avec eux m’enjailler amicalement, il m’arrive d’apprendre après coup qu’il y a eu une soirée et qu’on ne m’en a pas parlé parce que de toute façon j’aurais pas pu venir.
Mais si ça se trouve c’est parce qu’ils m’aiment pas vraiment, on sait pas.
Si vous me cherchez, je suis tout à gauche.
Je suis allée au cinéma toute seule
Avant, il était hors de question que j’aille quelque part toute seule. Même aux toilettes, j’y allais en meute avec mes copines, histoire de ne pas me sentir embarrassée ni d’avoir à retraverser le bar en rougissant parce que la porte ne ferme pas. J’avais l’impression que ça me donnait une contenance.
Alors quand j’ai réalisé que je voulais voir un film dès sa sortie et qu’il n’intéressait personne de mon entourage, j’y suis allée. Naturellement. Sans honte. Et ce n’est qu’à la fin de la séance que j’ai réalisé que je venais de franchir un pas de plus vers l’indépendance. C’est beau.
(Intermède : là on dirait surtout que ces évènements ont marqué mon passage à la solitude MAIS C’EST FAUX HEIN des fois y a même des gens qui m’appellent. Et parfois c’est même pas une erreur de numéro.)
J’ai payé ma place de cinéma plein pot (et je n’ai plus droit au burger gratuit chez McDo)
Ceci dit, je crois que je ne reproduirais pas souvent l’expérience même si je suis plutôt fière de l’avoir bien vécue. Pourquoi ? En renonçant aux études pour-toujours-à-jamais, j’ai également renoncé aux tarifs préférentiels. Et j’ai par la même décidé de me prendre une carte cinéma illimitée pour ne plus jamais, jamais, JAMAIS avoir à repayer une place de cinéma à 4 chiffres (avec une virgule au milieu).
Je fais des apéritifs dînatoires
Avant, quand j’invitais des gens à boire un coup chez moi, je sortais des chips et c’était bien. Maintenant, je fais des trucs maison que j’apporte sur la table avec le sourire fier du gosse qui a réussi à faire du vélo sans les roulettes. Pire, je décris ce que je viens de servir en me frottant les mains avant de me rassoir et d’attendre quelques compliments.
J’ai un numéro fixe
Certes, je ne me sers de mon téléphone fixe que pour appeler mon portable quand je l’ai perdu dans mon appartement, mais n’empêche : quand j’ai installé mon téléphone fixe et que j’ai fait le branchement sur ma gratos box (sauf que payante et chère), que j’ai vu qu’il fonctionnait, je me suis assise dans mon canapé, bien droite, envoyant alors un SMS à mon carnet d’adresses pour que tout le monde ait bien mon numéro de fixe.
Un sourire bienheureux sur le visage, j’étais pas loin de me servir un verre de vin en étalant un bras sur l’accoudoir et en croisant les jambes.
Ah mais tiens, en parlant de vin…
Je bois du vin dans des verres à vin
Qui est cette personne qui ouvre des yeux ronds, un sourcil relevé et le menton qui part vers l’arrière quand on lui sert du vin blanc dans un gobelet ? Moi. Moi qui suis pourtant bien loin d’être une Bree van de Kamp et qui ne savais même pas tenir un verre à pied en mars dernier.
Je file un mauvais coton.
Bon en vrai je dis ça, mais je suis pas vraiment vraiment adulte. Disons que je pense que nous vivons toutes des étapes qui nous mènent petit à petit vers la « maturité » et que certaines nous marquent plus que d’autres. Des étapes différentes pour chacune d’entre nous et que nous ne vivons pas de la même façon.
Du coup,
je suis bien curieuse de savoir quels sont les évènements qui t’ont fait réaliser ton adulterie.
À lire aussi : Ma vérité sur l’âge adulte
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je suis une très grande fan des soirées posées bonne bouffe + bonne bouteille + verres à vin + bonne discussion (je suppose que c'est un peu un héritage familial, mais J'ADORE CA), je fais souvent des trucs toute seule qu'on fait habituellement en groupe (shopping, ciné, musées), et un de mes (TRES GRANDS) plaisirs est de m'asseoir un dimanche matin à une terrasse de café, sur une petite place sympa, au soleil, en lisant le journal et en regardant les gens passer. Boire un pitit whisky/cognac après le repas en discutant ou en écoutant du jazz reste aussi un plaisir coupable, parce que pour le coup, PLUS "VIEUX" TU MEURS (mais je vous rassure, ça ne m'arrive pas souvent du tout)
J'ai un smartphone que j'adore, mais je fais partie des gens qui pestent (un peu) contre le fait de ne plus avoir le droit de se perdre, de devoir être joignable tout le temps, de ne plus avoir le droit d'arriver à la bourre sans être interrogée toute les trente secondes par un "TEOULA", ou de ne plus faire les trucs par soi-même (genre chercher les gens pendant une demie-heure parce que tu les trouves pas, regarder dans le dico ou dans des bouquins,...). Bon je dis ça, je suis loin d'être irréprochable sur ce point non plus^^
Bref, tout ça pour dire que je fais plutôt pas mal de truc "d'adultes" (quoique le resto toute seule j'ai jamais fait encore), et pourtant... j'ai 18 ans! Donc j'assume parfaitement le fait que certaines de mes activités favorites soient celles cataloguées "d'adulte", elles me font d'ailleurs me sentir grande et parfois ça me plaît bien (petit complexe d'éternelle "plus-jeune-que-tout-le-monde", mais cet article m'a interpellée malgré tout
Mais bon pour partager l'expérience: le jour où j'ai reçu mes propres clés, pour mon propre appart' ne m'a pas filé un "coup de vieux" à proprement parler, parce que j'étais déjà assez autonome depuis un bon moment pour que la coupure ne soit pas trop difficile, mais alors l'année qui a suivi, où j'ai dû apprendre sur le tas tout ce qui va avec la vie d'adulte qui vit toute seule (genre les factures, les fuites d'eau/pannes d'électricité/compte bancaire en berne/...), m'a bien montré que le temps des parents qui s'occupent de tous les trucs pas drôles (en général, j'ai bien conscience d'avoir été privilégiée), c'était un temps BENI.
Ah et aussi bien sûr, je me suis sentie grande quand j'ai reçu ma première carte bleue et mon premier salaire; quand on m'a proposé un verre à vin au restau sans me demander si j'en buvais; quand j'ai pu fumer une clope/boire un verre lors des réunions de famille sans me prendre de regards pleins de sous-entendus; et aussi, et SURTOUT, quand on me considère comme une adulte, c'est à dire dans les dîners avec les amis des parents ou avec la famille, où ton avis compte, tu es prise au sérieux, et où il s'agit pas juste de demander des nouvelles. Ceci est une liste non exhaustive of course, mais avoir quelques habitudes d'adulte parmi toutes celles de mon âge me plaît bien