- iel, ellui : il ou elle
- Illes, els : ils ou elles
Shiloh Jolie-Pitt a deux grands frères et une soeur adopti•f•ves. Ellui est le premier enfant biologique de Brad Pitt et d’Angelina Jolie. En 2010 déjà, sa mère disait en interview à Vanity Fair que Shiloh était un vrai garçon manqué, qu’ellui se prenait pour l’un de ses frères.
Shiloh a désormais huit ans, et veut se faire appeler John. Un choix que ses parents ont décidé de respecter, tout simplement. Et nous aussi, logiquement.
À lire aussi : HollySiz dévoile The Light, son nouveau (et très beau) clip
La transidentité n’est pas un drame
John est né•e avec un sexe féminin, et a donc été assigné•e au genre féminin : ses parents lui ont donné un prénom féminin et l’ont éduqué•e « comme une fille ». Or, depuis son plus jeune âge, aux dires de sa mère, John préfère les jeux de garçons, ellui refuse les vêtements féminins et souhaite s’habiller « comme ses frères ».
Ce comportement n’est pas sans rappeler celui de Ryland, également assigné fille, et dont les parents ont finalement décidé de le laisser s’identifier au masculin. Ils avaient alors réalisé une vidéo pour expliquer à leurs proches leur choix d’accompagner Ryland (à voir ci-dessous).
À lire aussi : Ryland, cinq ans, transgenre et heureux
Mais l’exploration identitaire n’est pas nécessairement le signe que l’enfant est transgenre : il est normal de se chercher à cet âge, et le fait que John s’identifie davantage à ses deux grands frères qu’à un genre féminin pour lequel ellui n’a pas de modèle direct aussi attrayant n’est pas surprenant. Il est tout à fait possible qu’ellui s’identifie par la suite au féminin, ou bien se reconnaisse finalement davantage dans le genre masculin, ou dans aucun des deux, et ce n’est pas grave.
Linda Blair, psychologue auteure d’un ouvrage intitulé The Happy Child, relativise ces hésitations identitaires :
« Il est normal pour un enfant de vouloir imiter ses frères et soeurs, de vouloir leur ressembler. C’est une phase assez normale pour beaucoup d’enfants ».
Ces propos ont été relayés par le Telegraph, dans un article très pédagogue à l’égard des parents, sur la manière d’aborder les explorations identitaires de leurs enfants. Que faut-il faire si votre enfant ne semble pas s’identifier à son genre d’assignation ? Le Telegraph vous propose une réaction en quatre étapes, que l’on peut résumer ainsi :
- Ne paniquez pas, c’est normal (ce que Linda Blair explique)
- Attendez
- Vraiment, attendez
- Acceptez
Il n’est pas nécessaire de chercher à établir un diagnostique psychologique avant la puberté : de toute manière, les choix d’identification pourraient n’être que temporaires. À partir de la puberté, si l’identité de genre de votre enfant est différente de son sexe biologique, la différence entre son apparence et son identification risque d’être insupportable. C’est le moment de l’aider et de l’accompagner dans sa transition si tel est son choix.
John Jolie-Pitt, à l’avant-première de Unbroken
Et voilà. C’est pas si difficile, en fin de compte. John Jolie-Pitt est en âge d’exprimer ses préférences, que ses parents respectent. Et peut-être que plus tard, ellui aura d’autres préférences. Ce n’est vraiment pas un drame.
À lire aussi : « The Identity Project » : les LGBTQ définissent leur genre
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Puisque ses parents ont accepté à une époque de la considérer comme John et de respecter ses pronoms, j'aurais tendance à penser que le fait d'utiliser à nouveau son prénom de naissance et "elle" est significatif. Bien sûr, les choses peuvent changer, mais ne faisons pas trop vite de cet enfant un modèle pour la lutte trans.
Cette histoire date, en réalité, de 2008 lorsqu'elle était fan de Peter Pan (et elle se faisait aussi appeler Peter). J'en parle parce que c'est quelque chose qui revient souvent sur Tumblr donc il y a eu un peu d'investigation du côté de certain.e.s activistes trans.