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Culture

Shera Kerienski a échappé à deux agressions en un jour et partage ses conseils

Shera Kerienski a échappé à deux agressions dans une gare. Elle raconte ses réactions en espérant que ces conseils pourront aider d’autres femmes dans la même situation.

Shera Kerienski fait des vidéos sur YouTube, et a rejoint depuis peu le crew des chroniqueurs de Touche pas à mon poste, sur D8. Mais sinon, c’est une jeune femme ordinaire, confrontée aux mêmes affres du sexisme que tant d’autres comme elles.

À lire aussi : « Hé mademoiselle », un génial film d’animation sur le harcèlement de rue par des étudiants de l’ESMA (màj)

Elle nous avait déjà parlé de harcèlement de rue avec « t’es bonne » ; dans sa dernière vidéo, elle relate non pas une, mais DEUX agressions qu’elle a subies en 2010, le même jour, à la gare de Saint-Cyr.

Manuel de survie dans la rue

En 11 minutes, Shera décline une batterie de techniques pour parer aux agressions de type harcèlement de rue, et prévenir leur escalade en agression physique. Des vrais conseils de ninja, comme cette madmoiZelle en témoignait. Et même si c’est un peu désespérant de se dire qu’en 2016, ce genre de parades est toujours d’utilité courante, c’est toujours mieux de savoir se défendre, ou a minima, de réussir à s’extirper d’une situation menaçante.

Dans l’ordre, Shera commence par :

  • Faire semblant de ne pas entendre qu’on nous appelle
  • Ignorer les cris, les harangues, etc.

« Il fallait que je sois cordiale »

La youtubeuse est restée calme et courtoise, pour éviter d’énerver son agresseur. Comme ça ne suffisait pas à s’en débarrasser, elle a mis de la distance entre elle et lui, en changeant de quai. Bonjour la reloutise, vu que c’est à elle de quitter SON quai, pour éviter de s’y faire harceler…

Quand on vous disait qu’une campagne d’information de grande ampleur se faisait attendre sur le sujet, voyez un peu le genre de situation auxquelles on pouvait faire référence.

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« Les Shera du conseil général des Shera »

« Je me suis mise en mode survie »

Après avoir secoué « l’agresseur », Shera s’est retrouvée confrontée au « frotteur ». Elle a également commencé par essayer de le semer, en mettant de la distance entre eux. Mais cette stratégie l’a conduite à une nouvelle confrontation avec l’agresseur, qui l’a cette fois-ci prise à partie physiquement.

Comme elle le dit elle-même, elle est alors passée en mode « survie ». Rester calme, ne pas regarder l’agresseur dans les yeux « pour ne pas l’énerver » : on dirait effectivement des conseils pour ne pas provoquer une bête sauvage ou un chien méchant. Et oui, c’est désolant, mais que voulez-vous. Pour Shera, ça a marché…

À lire aussi : Diglee, les harceleurs et les passagères du métro

La jeune femme finit par évoquer son frère imaginaire, à qui elle rendrait visite à la prison de Bois d’Arcy ! Et c’est cette information qui provoque le recul de l’agresseur ! Ok donc note pour plus tard : mieux vaut s’inventer un frère en prison qu’un mec.

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« Tu peux faire semblant que t’es mon frère ? »

Débarrassée de l’agresseur, Shera se retrouve à nouveau pistée par le frotteur. C’est alors qu’elle demande à un inconnu présent sur le quai de se faire passer pour son frère. Il accepte, joue le jeu, et envoie bouler le frotteur qui se satisfait de cette réponse.

Magnifique. Comme si « je suis la propriété d’un autre mâle » n’était pas une stratégie suffisamment humiliante, il faudrait hiérarchiser les prétextes…

Deux types d’agressions différents, deux types de réactions, mais au final, la même conclusion : c’est par l’invocation d’un frère imaginaire que Shera arrive à se défaire de ses deux assaillants. Difficile de se réjouir d’une telle issue, de s’en satisfaire !

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Big up à Shera d’avoir réussi à garder son sang froid dans cette double situation, vraiment !

C’est quand même démoralisant de se dire qu’on en est encore là : à devoir s’inventer un frère en prison ou s’en trouver un sur le quai de la gare pour avoir la paix, quand on est une (jeune) femme seule dans un lieu public. Mais puisqu’on doit accepter cette situation comme état de fait, la honte doit changer de camp.

Honte à ceux qui ont besoin de l’invocation d’un frère pour respecter une femme. C’est possible de nous respecter juste parce qu’on est des êtres humains, sinon ? Merci.

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Les Commentaires

23
Avatar de Erbrow
5 juin 2016 à 22h06
Erbrow
C'est fou toutes les remarques de gens (qu'on connait ou pas) qui mettent la faute sur la victime... même habillée avec un sac de patates on peut se faire harceler.
Moi ça m'est arrivé pendant une balade en rollers, j'étais seule sur une piste cyclable en bord de vignes. Un type en vélo m'accoste, j'ai mes écouteurs. Je ralentis pour le laisser me dépasser mais il ralentit aussi.
Plusieurs personnes nous croisent ou nous dépassent. Il me demande mon âge, d'où je viens. Lassée de l'ignorer je lui répond que ça ne le regarde pas. Il me répond qu'il veut juste me connaitre.
J'ai eu tellement peur, j'ai fait demi tour et j'ai suivi un groupe de filles que je connaissais pas. Lui a continué tout droit heureusement parce que je n'aurais pas su comment réagir.
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