Pour certaines personnes, Shein apparaît comme le Messie qui propose à moindre prix des vêtements pour tous les goûts et toutes les tailles. Pour d’autres, c’est le grand méchant loup qui ravage toute l’industrie de la mode, contribuant à la fermeture de nombreuses enseignes milieu de gamme (et les nombreux emplois qui vont avec), et dévastant surtout les droits humains les plus fondamentaux de sa main d’œuvre pour assurer des prix rikiki. Et si ce mastodonte de l’ultra fast-fashion pèse déjà plus lourd que les groupes Inditex (Zara, Bershka, Massimo Dutti…) et H&M (H&M, COS, Arket, Monki…) réunis, ce n’est que le début. En effet, Shein s’apprête à lever 2 milliards de dollars d’ici à la fin du mois de mars 2023, et à s’introduire en bourse aux États-Unis au cours du second semestre de l’année.
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Comme le rapporte l’agence de presse Reuters, Shein a réduit sa valorisation à 64 milliards de dollars dans cette levée de fonds, en baisse d’un tiers par rapport à un tour de financement un an auparavant, selon des sources proches du dossier. Il s’agirait tout de même de l’une des introductions en bourse les plus importantes du monde pour cette année 2023. Cela représente aussi une façon de sonder l’appétit des investisseurs états-uniens pour des entreprises chinoises, à l’heure de fortes tensions géopolitiques, poursuit l’agence de presse.
Si Shein s’introduit en bourse aux États-Unis, ça sent le roussi pour la mode occidentale
L’entrepreneur chinois Chris Xu, qui a fondé Shein en 2008 à Nanjing, réside désormais dans la cité-État de Singapour, où il a créé une société holding dont dépend maintenant Shein. C’est ce qui dispense le leader de l’ultra fast-fashion de la demande d’approbation réglementaire chinoise qui complique grandement l’implantation d’entreprises venues de l’empire du milieu à l’étranger. Comme c’est pratique…
Tout est donc aligné pour que Shein puisse ravager toute l’industrie de la mode occidentale, toujours plus polarisée entre l’ultra low cost qui n’a que faire de l’éthique et des marques de luxe ou de niche. C’est donc une très mauvaise nouvelle d’un point de vue social, mais aussi et surtout pour l’environnement à l’échelle mondiale, vu l’impact écocidaire de géants comme Shein.
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Les Commentaires
Bref, je trouve cette marque, comme d'autres, absolument révoltantes, et même si je n'ai pas les moyens de m'habiller en mode durable et éthique, faire des achats de secondes main me permet au moins de ne pas soutenir ce modèle économique.