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Ah ! Les mecs...

Le sexisme dans le monde du rugby, je l’ai vécu de l’intérieur

Afin de vivre sa passion pour le rugby, Nancy Drew a affronté le sexisme quasi-général de son club, et lutté pour qu’on reconnaisse son travail.

Avant de commencer, je tiens à préciser que je parle pour moi, de mon expérience. Je ne prétends pas que c’est pareil pour tout le monde, ni en mieux, ni en pire !

Je l’ai déjà dit sur madmoiZelle, j’adore le rugby. Sachant que je n’ai pas le droit d’y jouer à cause d’un problème de santé (malgré le fait que j’ai baigné dedans toute mon enfance), mon statut de fan de rugby est un tout petit peu particulier…

Quand je suis retournée dans ma ville natale après une décennie d’absence, j’ai voulu continuer sur ma lancée rugbystique commencée en Allemagne, et j’ai repris du service dans un club où se rendaient mon frère et pas mal de mes copains d’enfance.

Une place toute trouvée

En septembre 2012, j’ai commencé par y être éducatrice en collaboration avec deux autres entraîneurs sur la catégorie U9 (7-8 ans). Il n’y avait que des garçons.

J’aime beaucoup faire des photos, donc quand je m’occupais des petits (pour les entraînements, les tournois, les événements à l’école de rugby), je prenais plein de clichés. On m’a proposé de les mettre sur les pages du club sur Internet.

Après un autre séjour en Allemagne, je suis revenue chez moi et en septembre 2013, j’ai proposé plein d’idées à mes copains du bureau (composé du président, du vice-Président, du trésorier et d’autres personnes élues par l’assemblée générale pour la bonne marche du club ou de l’association) concernant la communication, et en particulier les réseaux sociaux. On m’a dit: « Fais-le si tu veux ».

J’ai donc cumulé les fonctions d’éducatrice et de chargée de communication. Je me suis offert un Réflex et j’ai commencé à aller à tous les matchs maison, de toutes les catégories, pour prendre des photos. J’ai essayé de récupérer celles d’autres photographes amateurs. J’ai relayé les articles de journaux, les vidéos sympas, etc.

rugby 1

J’ai également lancé des actions sur les réseaux sociaux comme la photo du mois (d’après des votes ou d’après mes choix), des trucs de Noël, etc. En deux semestres, j’ai cumulé 20 GB de clichés.

Malheureusement, je n’avais plus le temps d’entraîner les petits. J’avais trop de travail à la fac, et partir loin en voiture sans être remboursée pour mes trajets, ça devenait compliqué financièrement. Du coup, je continuais à m’occuper des petits quand j’avais le temps. Et mon gros travail est devenu celui de faire vivre le club sur les réseaux sociaux.

Pour vous donner une idée, quand je n’avais que le match des adultes à mettre sur Internet, entre le tri et le téléchargement, ça me prenait déjà trois ou quatre heures le dimanche soir. Il m’est arrivé d’être prise le samedi matin, le samedi après-midi, le samedi soir et le dimanche après-midi par le rugby (bon d’accord, une fois, mais pfoua, ce week-end-là, c’était juste trop !).

Mais je n’écris pas tout cela pour parler de mon expérience de bénévole dans un club de rugby de niveau honorable mais pas nationalement connu. Non, j’écris pour vous parler de mon expérience de femme bénévole dans un club de rugby entièrement masculin.

Un milieu très majoritairement masculin

Il n’y a pas d’équipe féminine dans mon club, et il y a une seule fille dans l’école de rugby. Et je suis la seule (en dehors de la trésorière) à être bénévole sans être la copine/fille/(belle-)mère d’un des gars.

Ma situation est donc bien particulière.

Je vous ai déjà dit toute l’admiration et l’affection que j’avais pour ces gens avec lesquels je travaillais. J’adore mon club. J’adore les gars avec lesquels je passe mes week-ends. J’ai grandi avec certains d’entre eux. On a les mêmes codes, qu’ils correspondent à ceux du monde du rugby ou au fait que nous sommes de la même région, de la même ville.

Mais depuis quelques temps, j’ai beaucoup réfléchi aux réflexions qu’on a pu me faire, aux blagues, aux suggestions, au comportement de certains avec moi. J’avais pourtant l’habitude de ces attitudes. J’ai vécu avec toute ma vie, ou du moins toutes les semaines jusqu’à mes 15 ans. Mais il se trouve que j’ai dû oublier. Et à mon retour, avec le temps, certaines ont gâché mon plaisir…

Je savais que ce ne serait pas facile de revenir : j’étais partie pendant très longtemps, un peu en claquant la porte. Mon père aussi avait claqué la porte. Il était un peu comme une ombre qui planait sur ce retour. Porter son nom m’était utile parce que tout le monde savait qui j’étais. Mais en même temps, tout le monde savait qui j’étais, justement. J’avais ça à gérer quand je suis rentrée. Mais je ne pensais pas devoir gérer… le sexisme.

Le sexisme prégnant

Voilà, le mot est lâché. On me respectait et j’étais revenue avec des choses à offrir : mon enthousiasme, mon amour du sport et du milieu, mes capacités, mon expérience dans mon club allemand. J’étais soutenue par mon président, et par certains de mes collègues éducateurs, pour lesquels j’aurai toujours un immense respect, en retour de leur confiance et de leur protection. Mais c’était loin d’être le cas de tout le monde.

Déjà, je dois vous expliquer que dans ce monde du rugby, on a du mal à comprendre qu’une jeune femme célibataire, pas trop laide et qui a clairement aussi d’autres hobbies, vienne passer son temps avec un tas de gars tous plus virils les uns que les autres sans vouloir coucher avec ou en choper un sur la durée. On a du mal à croire que ce soit juste parce qu’elle est passionnée par le sport et par ce qu’il représente. Vous comprenez les sous-entendus ?

Certains mecs, comme certaines de leurs femmes, ne m’appréciaient pas trop au début, ne savaient pas sur quel pied danser. Comme je connaissais tous les codes, il aurait été tellement facile pour moi de tous me les « faire », non ? Excusez-moi d’être crue, mais je pense que c’est ce que certaines personnes au sein du club se disaient, plus ou moins discrètement. Tout comme certains de mes amis qui n’ont rien à voir avec le rugby, persuadés que je devais bien en profiter — et qui avaient envie d’en profiter aussi !

Dans le même temps, beaucoup des joueurs s’amusaient à me dragouiller. Alors bon, c’est sûr, quelque part c’est agréable pour l’ego, et il ne s’agissait que de flirts ; si j’avais dit oui, ils se seraient trouvés cons, un peu comme avec le harcèlement de rue. Mais comme le harcèlement de rue, c’est fatiguant. Et quand tu bosses pour un club, tu t’attends à un minimum de convenances. Mais comme je les connaissais depuis longtemps, et qu’en général on a le même âge et que je sais me défendre verbalement, ils en profitaient, pensant que cela ne me dérangeait pas.

C’est un milieu dans lequel il faut être « un vrai mec », et ça passe par flirter avec toutes les filles qui passent. C’est mauvais pour eux aussi, et la plupart ne le faisaient pas quand on discutait en tête à tête. Par contre, c’est marrant mais mes p’tits gars, à 10 ans, étaient moins sexistes que leurs aînés : ils aimaient bien que je m’occupe d’eux, et ne faisaient pas la différence entre moi et un éducateur…

À voir : le discours de Raphaël Poulain devant des recrues de haut niveau, qui explique bien le sexisme dans le monde du rugby et la pression qu’il engendre chez les joueurs.

Mais que que dire des gars qui arrêtaient de me draguer en soirée quand ils apprenaient ce que je faisais de mon temps libre ? Ils avaient peur de se mesurer à mes copains de rugby, soi-disant nécessairement plus virils qu’eux… On m’a sorti que je ne devais vouloir que le « meilleur », alors qu’en plus je ne veux pas nécessairement sortir avec un rugbyman ! Mes copains m’ont expliqué que c’était aussi et surtout parce qu’ils ont peur de se faire allumer s’ils venaient à me faire du mal. C’est mignon, mais toujours sexiste. Cela implique que je ne suis pas capable de me faire respecter.

Pourtant mes copains du club, c’était mes copains du club : je les voyais le samedi et le dimanche (mais pas tous), et parfois le vendredi soir après l’entraînement quand j’avais envie de passer boire un verre au club pour me détendre. Il y avait aussi les soirées organisées par et pour le club. La seule fois où j’en ai vu certains en dehors du club, c’était lors de mes soirées de départ cette année avant mon stage, et pendant le festival où j’étais bénévole. On a tous une vie en dehors du rugby, et j’ai toujours mis un point d’honneur à ne pas me comporter comme l’un des gars : je ne suis pas sur le terrain, je ne fais pas partie de l’équipe.

De la difficulté de faire reconnaître son travail

Souvent, pendant mon travail au sein du club, lors de réunions ou d’événements, il y avait des remarques comme quoi « Madame voulait parler », ou alors on me confondait avec une maman de petit joueur (allô, je porte le polo des éducateurs…) (allô, je n’ai pas l’âge d’avoir un garçon de 11 ans !), ou on me prenait pour une copine de joueur ( « C’est qui ton copain ?

» ).

Mon travail n’était pas nécessairement mis en valeur, peut-être parce que je n’éprouve pas le besoin de m’en vanter. Sur le calendrier du club, la plupart des photos sont les miennes, mais mon nom n’est pas indiqué. J’aurais peut-être dû insister, mais j’ai un tempérament assez fier, donc je répugne à hurler partout : « C’est mon oeuvre ! ».

N’empêche, la plupart des gars n’ont découvert qu’en mars que c’était moi qui prenait toutes les photos ou presque, et m’occupait des comptes du club sur les réseaux sociaux. J’avais commencé en septembre… C’est un copain qui leur a dit quand dans les vestiaires, alors qu’exceptionnellement j’étais venue les voir jouer en déplacement, certains ont demandé : « Mais qu’est-ce qu’elle fout là, celle-là ? ».

Il y avait aussi les remarques du style : « Untel est célibataire, tu ne voudrais pas sortir avec/coucher avec/lui faire un bisou ? Allez, c’est bon, il est cool, c’est un mec bien. Et puis comme ça, tu resterais avec nous tout le temps ! »… Y a rien qui vous gêne les gars ? C’était comme si étant une fille, je n’avais aucune attache avec le club si je nouais pas de liens personnels avec l’un des mâles : j’avais l’impression que mon travail était secondaire, que je ne rentrais pas dans les bonnes cases.

Surtout qu’avec cette attitude, ils ne m’ont vraiment pas rendu service parce que je suis malheureusement tombée amoureuse d’un des gars du club (on ne choisit pas, n’est-ce pas…), et que leur attitude à tous a bien foutu la merde entre nous. Ils nous ont mis une pression monstre, et se sont complètement immiscés dans cette histoire. Le gars a d’ailleurs fini par quitter le club. Heureusement, parce que sinon c’est moi qui serait partie. C’était déjà assez dur de devoir le croiser dans ma ville.

Quelque part, cette histoire m’a à la fois desservie et aidée : les gens se sont rendus compte que je n’étais pas une croqueuse d’hommes, et mes copains en particulier ont compris qu’ils avaient peut-être dépassé les bornes. Après une période de gêne qui a été très douloureuse pour moi, leur comportement a changé au fur et à mesure. Ils ont réalisé que j’avais besoin d’être soutenue. Ils ont fait comprendre aux nouveaux (ou à ceux qui ne comprenaient toujours pas) que je n’étais pas un morceau de viande à la disposition du premier venu.

Ce qui pouvait aussi être problématique. Il y a peu, un gars d’un autre club flirtait avec moi, et il me plaisait plutôt vraiment beaucoup. Un de mes amis du club lui a dit : « Fais gaffe, elle c’est un cœur à prendre, pas un cul à prendre ». Ils essaient d’évoluer mais bon, et si j’ai envie d’être un cul à prendre, moi ? Ils avaient déjà dit ce genre de choses avant, mais plus formulé dans le sens : « C’est une fille bien, et pour nous c’est pas n’importe qui, alors avec elle c’est soit sérieux, soit rien du tout ! » — bonjour la pression, pour moi comme pour le gars !

Une marge de dialogue

Mais on en a parlé librement ; je leur ai expliqué que leur attitude ne leur faisait pas honneur, et qu’ils valaient mieux que ça. Et que toute cette histoire m’avait fait souffrir. Même si je me suis d’abord un peu énervée…

Cela a aussi peut-être aidé quand j’ai fait quinze heures de route un week-end pour assister à notre tournoi annuel. Ça, ça les a touchés. Plein de femmes de joueurs m’ont rajoutée sur Facebook après ce week-end -là.

Ils ont récemment compris le message (ou compris qu’ils devaient montrer qu’ils avaient compris) et sont plus respectueux. Ils apprécient aussi que je sois vraiment là pour eux, pour les mettre en valeur et le club avec, que je m’intéresse à toutes les catégories et pas juste aux gars de mon âge… On en a parlé aussi, j’ai dit que j’en avais assez des remarques sexistes et des blagues de cul à longueur de temps, surtout quand je ne suis pas valorisée pour mon travail.

Je dois admettre que j’ai aussi réagi très tard. Je trouvais cette situation normale puisque j’avais toujours vécu avec, surtout quand la puberté est arrivée (« Wahouuuu, elle a des seins ! »). Il n’y avait pas de filles de mon âge au début ; j’étais donc la seule à supporter les blagues et les remarques. Et personne ne disait rien, pas même les adultes. C’était « comme ça ».

Ça a changé, et la communication est passée aussi sur ce que je faisais pour le club. J’ai poussé quelques coups de gueules sur des projets en cours qui n’avançaient pas, ce qui a révélé que ce ne sont pas toujours ceux qu’on pense qui sont le plus motivés. Et comme je l’ai dit, ceux qui ne sont toujours pas respectueux se font rabrouer (mais jamais devant moi), et ils changent d’attitude assez soudainement…

Je ne dis pas que tout est simple et que tout va pour le mieux. Je veux dire que maintenant, je réalise que j’ai dû, et que je dois toujours, me battre pour me faire respecter, que je dois régulièrement en rappeler certains à l’ordre quand ils font des « blagues ». J’ai été félicitée par certains gars parce que j’avais une bonne attitude et que je n’essayais pas de tous me les taper… J’aurais préféré être félicitée parce que j’arrivais à me comporter en adulte — et eux aussi !

Je sais que j’ai pas mal noirci le tableau, mais c’est une situation qui m’a de plus en plus pesé au fil des mois. Il fallait que j’en parle, pour celles qui n’osent pas le faire, même si je veux vraiment insister sur le fait que c’est ma propre expérience de fille jeune et célibataire dans un club uniquement composé d’équipes masculines.

Malgré tout cela, il y a un nombre incalculable de très bons côtés à mon travail dans le club. Quand j’ai quitté le club il y a peu pour aller faire un stage dans une autre ville, ils m’ont fait une fête de départ royale. Ils m’ont offert mon maillot d’éducatrice que je venais de rendre, signé par toute l’équipe, et m’ont remerciée publiquement. Ils s’inquiétaient que je les quitte pour un club de plus haut niveau, ils avaient peur de ne plus être assez bien pour moi… C’était très émouvant, pour eux comme pour moi. C’est mon club, ce sont mes copains et je les adore.

rugby 2

Ils étaient aussi très heureux que je revienne chez nous un week-end pour un événement au club, et j’ai de très bonnes discussions avec eux depuis toutes ces histoires, où on parle vraiment de ce qui se passe au club, de comment on vit les choses, même dans nos vies personnelles. On s’intéresse à ce qu’on est vraiment parce que c’est nécessaire qu’il n’y ait pas trop de faux-semblants.

Ce n’est pas le genre d’amis auxquels je vais envoyer des tonnes de mails et avec lesquels je vais passer des heures au téléphone. Mais quand on se voit, on est honnêtes et on se parle. C’est ma famille. À moi de leur apprendre à être plus respectueux, et à eux de changer leur façon de voir les choses. Et c’est possible puisqu’ils l’ont fait !

Et après ?

J’ai décidé de faire carrière dans le rubgy. Je me suis donné 25 ans pour devenir vice-présidente à la stratégie territoriale de la FFR (Fédération Française de Rugby). Je veux travailler dans la cohésion sociale, notamment pour améliorer l’image du rugby auprès des (et pour les) petites et jeunes filles, et pour promouvoir le rugby pour les enfants et jeunes des quartiers économiquement difficiles, ainsi que pour les personnes handicapées.

Je voudrais aussi faire connaître les pays, comme l’Allemagne, qui ne sont pas des grands du rugby au même titre que les nations les plus connues, mais qui ont une culture rugbystique et méritent notre attention.

Et j’aimerais démocratiser le rugby à 13 ou à 7, qui est joué plus souvent dans ces pays car ils manquent de joueurs pour le rugby à 15. J’espère aussi aider à ce que les joueuses de rugby, en particulier les Bleues, obtiennent le statut de professionnelles, comme les joueurs du XV. Et pourquoi ne pas intégrer l’AER (Association Européenne de Rugby) ou l’IRB (International Rugby Board) ?

Oui, j’ai envie de faire PLEIN de choses !

C’est du réseautage et beaucoup d’expérience, l’oeuvre de toute une vie… J’espère qu’on ne me damera pas le pion, parce que j’aimerais assez être la première femme vice-présidente (quoique : méga big up à la femme qui réussira avant moi !) ! Avant même de commencer, j’ai déjà des moments de découragement parce que je sais que ça ne sera pas facile. Mais je sais aussi exactement où je vais, ce que je veux réaliser dans le rugby et pour le rugby de demain, et si jamais ça ne marche pas, au moins j’aurai essayé ! Cela fait des années que j’en rêve et que je n’ose pas, par peur du sexisme… et parce qu’on m’a dit que cela ne marcherait pas dans ce milieu trop misogyne.

J’en ai parlé à mes président et vice-président. Personne d’autre au club n’est encore au courant. J’espère qu’ils me soutiendront parce que paradoxalement à l’attitude de certains, c’est grâce à eux que je veux faire ça, et pour eux aussi. Pour les remercier de toutes les belles choses que j’ai vécues grâce à ceux. Et pour faire avancer ce sport qui le mérite, et à travers lui une partie de notre société. Ouaip, rien que ça !

Et n’oubliez pas… à partir du 1er août, c’est la Coupe du Monde de rugby féminin 2014 — et c’est à Paris !

Et vous les madZ, vous avez déjà expérimenté ce genre d’attitude dans vos loisirs ?

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Les Commentaires

4
Avatar de XX1960
17 février 2022 à 11h02
XX1960
A quelques détails près (j’ai commencé le rugby juste avant mes 60 ans…), je me retrouve bien dans cette histoire.
Je viens de démissionner d’un club suisse de vétérans, parce qu’après quelques épisodes grinçants et sexistes, quand j’ai demandé à être entendue, même son comité était clivé sur la question d’accueillir une femme… En relisant les statuts du club, je tendrais à penser que certains articles sont à réviser. Si le principe de m'accueillir comme personne physique intéressée à la réalisation des objectifs qui parle entre autres de promouvoir les valeurs du rugby (respect, courage, esprit d'équipe et amitié) devient caduc et nécessite d’être défendu, et même, peut être voté en comité… mais que ma cotisation est acceptée, alors je me pose encore plus de questions. J’ai donc demandé le remboursement de ma coti, en toute justice. On verra la réponse…
J’ai quitté le premier club où j’avais commencé, en partie à cause d’un type qui avait l’air tout gentil et bienveillant ; et qui après quelques bières m’a mis un doigt dans la bouche, et que j’ai mordu au sang … et d’un autre venu me dire tout de go après 5’ de discussion et quelques verres, qu’il me baiserait bien, et a insisté… ) alors je vais rester là où je suis depuis un an à présent, un club régional à l’esprit de famille, et qui a à sa tête une présidente qui vit aussi le sexisme. Le club a vite recadré un nouveau joueur qui avait réussi, à ses débuts parmi nous, à se faire 3 ennemies, dont moi, en l’espace d’une heure, lors d’un événement destiné à mettre le club en valeur. ( ! )
Entre l’Ecole du Rugby et les entraînements habituels, ma participation aux événements de cohésion et mon engagement auprès du Pôle Elite Féminine, j’ai de quoi faire – faut se faire plaisir, avant tout.
Mais recommencer ce combat contre le sexisme, dans un bastion de porteurs de service 3 pièces… non merci. Il y a 25 ans, j’ai râlé tel un pou au travail quand nous, collègues et consœurs sages-femmes, avons été consultées sur la question d’admettre un homme dans les rangs de l’école et dans les services – déjà, le principe de douter de la présence d'un être XY au milieu de XX, au secours ! mais certaines réponses, à moi la peur !!! alors ce genre d’exclusion due à un chromosome, dans un sens ou dans l’autre, ça me hérisse.
Le rugby prône la lutte contre le racisme... et le sexisme en est une forme.
Une petite lecture que je recommande pour cerner la problématique :
« Les Mecs lourds », ou « Le paternalisme lubrique »
NATACHA HENRY
Robert Laffont, Paris, 2003, 153 pages
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