Que s’est-il passé dans les Hauts-de-Seine, en juin et juillet 2022 ? Selon une nouvelle enquête de Politis, publiée le 18 avril 2023, deux gradés, encadrant des séjours de cohésion du service national universel, sont accusés de harcèlement sexuel, de propos racistes, d’humiliations et de gestes déplacés sur des tuteurs et des volontaires. Sarah El Haïry, Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées chargée de la Jeunesse et du Service national universel, a confirmé à l’AFP qu’elle avait « saisi l’inspection générale de l’Éducation » pour que cette dernière « engage une enquête afin de faire la lumière sur le fonctionnement » de ce centre SNU, affirmant qu’« à l’issue de cette mission, les mesures et sanctions nécessaires seront prises ». La secrétaire d’État aurait par ailleurs saisi le procureur de la République.
Des humiliations sur fond de sexisme et de racisme
Les faits rapportés sont édifiants. Politis décrit ainsi un climat de prédation au sein du centre, véhiculé notamment par une multitude de commentaires et gestes « déplacés » :
« À des volontaires, mineures, qui se plaignent de ne pas avoir de toilettes dans leur chambre, le militaire répond : « Les filles, j’ai des toilettes dans ma chambre, si vous voulez passer, vous êtes bientôt majeures. » […] Une tutrice s’est penchée afin de ramasser un stylo par terre, à ce moment-là, ce commandant lui a mis un coup de ventre au niveau du postérieur en disant “Fais gaffe à pas te baisser comme ça, tu pourrais te prendre des coups.” »
« Harcèlement sexuel, agression, racisme : la face cachée du SNU ». Politis, 18 avril 2023
La liste des mauvais traitements est longue : Politis évoque notamment une punition sportive, collective, de nuit, lors de laquelle un jeune homme aurait été transporté en urgence à l’hôpital après avoir fait un malaise, ou encore des moqueries racistes à l’égard d’un garçon d’origine éthiopienne.
Un portrait qui contraste donc vivement avec la version officielle, à laquelle se cramponne tant bien que mal le gouvernement. Ce dernier souhaite, à terme, le rendre obligatoire pour une classe d’âge donnée, défendant ses vertus qui permettraient de « gagner en confiance, s’émanciper », « créer de la solidarité, de l’engagement et de la cohésion », tout en faisant « vivre les valeurs de la République ». On est loin du compte.
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Les Commentaires
#Notallmilitaires bien sûr, mais ça doit probablement être l’un des secteurs les plus racistes, sexistes, fermés d’esprit et puants qui soient. On pourrait trouver mieux si on tient vraiment à « former » la jeunesse et lui inculquer nos belles valeurs républicaines
Clairement le SNU si c’est pour faire une resucée du service militaire, c’est pas la peine. On s’en passe sans problème.