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Société

Les garçons aussi sont victimes de violences sexistes à l’école

À l’école, au collège comme au lycée, les violences et le harcèlement s’appuient aussi sur le sexisme. Et les garçons en sont également victimes.

C’est une phrase que vous avez probablement déjà entendue, et même lue sur madmoiZelle : le sexisme anti-hommes n’existe pas.

Ce qui ne veut pas dire, comme beaucoup le pensent, que les hommes ne peuvent pas souffrir du sexisme.

Non, ce que ça signifie, c’est que le sexisme n’est pas différent selon qu’il soit « anti-femmes » ou « anti-hommes » : il crée des règles rigides auxquelles doivent se conformer les gens, selon leur genre.

Et quand on déroge à ces règles, on s’expose à des punitions, voire des violences.

Une femme trop peu « féminine », non-hétérosexuelle, qui ne s’épile pas, qui a des passions « masculines », risque d’être maltraitée par des hommes comme par des femmes.

Un homme trop peu « masculin », non-hétérosexuel, qui s’épile, qui a des passions « féminines », risque d’être maltraité par des hommes comme par des femmes.

Le sexisme, les femmes, et les hommes

À l’échelle de la société, les femmes sont en position minoritaire. Pendant longtemps, elles n’étaient même pas des citoyennes ; les derniers droits acquis en France ont à peine quelques décennies.

Et ailleurs dans le monde, ils restent encore nombreux à conquérir.

Au-delà de ça, il y a les textes… puis il y a la réalité. Les hommes et les femmes ont les mêmes libertés dans la loi, mais pas toujours au quotidien.

Les femmes sont plus souvent victimes de violences sexuelles, de harcèlement, sont sous-représentées dans divers espaces… pour ne donner que quelques exemples.

Ce qui ne veut pas dire qu’aucun homme ne vit de souffrance liée à son genre.

Les codes de la virilité dictent ce qu’est « un homme, un vrai ». Assoir sa légitimité masculine, c’est aussi, souvent, rabaisser les autres — notamment les mecs qui ne correspondent pas à ces codes.

Les violences à l’école en quelques chiffres effrayants

Le Monde relaie un récent rapport d’Eric Debarbieux, ex-délégué ministériel à la prévention du harcèlement scolaire.

Les premiers chiffres ne sont pas « encore » liés au sexisme, mais ils sont désespérants… 20 Minutes relate :

« 61% des élèves de primaire disent s’être fait insulter et 52% avoir été frappés au moins une fois au cours de l’année.

Au collège, 51% des élèves déclarent avoir été insultés et 23% avoir été frappés et 29% avoir été exclus par les autres.

Au lycée, la violence physique diminue (3,2% en filière générale) et les insultes aussi (elles concernent 22% des élèves). Mais la mise à l’écart est le mode dominant de violence avec 35% des élèves ayant été rejetés. »

harcelement-scolaire

La violence devient moins visible, mais reste présente tout au long de la scolarité (et ne disparaît malheureusement pas pendant les études supérieures).

Le harcèlement scolaire s’appuie souvent sur ce qui est perçu comme « différent de la norme ». C’est là où le sexisme entre en jeu.

Les violences sexistes à l’école touchent aussi les garçons

Au collège, les garçons sont plus nombreux à subir des déshabillages forcés que les filles, aussi nombreux à être obligés d’embrasser quelqu’un ou à être victimes de moqueries liées à leur sexualité.

Le Monde cite, en exemple des violences sexuelles visant les garçons, le témoignage de Benoît, 18 ans :

« En première, j’étais en atelier. Je demande pour aller aux toilettes et constate que je suis suivi par des gars de ma classe.

L’un d’eux me saisit et me plaque au sol pendant qu’un autre éteint la lumière, je sens alors un autre me claquer son sexe contre mon visage. […] Humilié, je n’ai rien dit de peur d’être jugé. »

Antonin Archer évoque une pratique « d’intégration » similaire, qu’il a refusée

Les « bons élèves », considérés comme trop « intello » pour être virils, font régulièrement les frais de ces violences. Plus de garçons que de filles estiment que les moqueries s’appuient sur leur bonne conduite en classe.

La violence des garçons entre eux

Dans la majorité des cas, ces violences sont perpétrées à l’intérieur du groupe « garçons », comme l’explique 20 Minutes :

« Ce sont des garçons jugés « non conformes » au modèle viril par leurs pairs, puisque 67% des auteurs de violences physiques en primaire sont des garçons (20% sont des filles et 13% des groupes mixtes).

[Les victimes] vont subir la domination de leurs camarades qui vont construire leur virilité en tapant sur l’autre. »

Olivia Gazalé explique dans cet entretien la construction et le renforcement de la virilité

La virilité, un piège dont il est difficile de s’extraire

Une des exigences pour être un homme, « un vrai », c’est d’être fort. De ne pas se plaindre, de ne pas être une victime, de ne pas se laisser faire.

Difficile, pour un garçon violenté car « trop peu viril », d’attirer l’attention sur ce qu’il vit… au risque de paraître encore moins viril, et de voir la situation s’aggraver.

Le harcèlement scolaire n’est jamais facile à signaler pour les personnes qui en sont victimes, mais là, on est sur un beau cercle vicieux !

Pourtant, dans les critères de la masculinité, il y a aussi le fait d’avoir un rôle protecteur. Alors une des voies pour faire baisser les chiffres, ce pourrait être que les mecs populaires défendent les garçons harcelés…

Après tout, si ces violences se jouent dans un cercle masculin, c’est aussi dans ce cercle qu’elles peuvent s’amenuiser, voire, qui sait ? Disparaître un jour !

À lire aussi : Quand un jeune homme défend son petit frère victime de harcèlement scolaire

Pour en savoir plus sur la question, voici de bonnes adresses :


Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.

Les Commentaires

83
Avatar de Chambray
11 juin 2018 à 19h06
Chambray
@123pourquoi
Je ne suis pas sûre de comprendre où tu veux en venir et je vais essayer de préciser ma pensée et répondre à tes arguments du mieux possible.

Quand je compare le gland clitoridien avec le gland du pénis puis le capuchon/prépuce du clitoris avec le prépuce du pénis, c'est parce que ce sont les mêmes structures embryonnaires. On peut émettre un parallèle direct même si forcément, même s'ils ont la même origine et qu'ils sont similaires, un pénis n'est pas une vulve. J'aurais peut-être dû plutôt comparer l'excision avec le fait de sectionner une partie du gland du pénis plutôt que sa totalité puisqu'il me semble que la capacité orgasmique au niveau du corps du clitoris existe toujours même après les mutilations génitales féminines ? C'est quelque chose dont personne ne parle et trouver des informations de bonne qualité sur le sujet n'est pas facile.

Quand tu dis que sectionner le capuchon du clitoris n'est probablement pas aussi douloureux/grave que de sectionner le pénis, je ne suis pas sûre que tu aies raison. Même si c'est délicat de comparer deux expériences que personne ne pourra jamais vraiment personnellement vivre et comparer, on peut spéculer.
Contenu spoiler caché.

Si tu as des informations scientifique remettant en question ce que j'écris je les étudierais avec plaisir et attention.

J'ai bien lu les liens que tu as mis et le premier lien provient d'une source très biaisée (vu le nom du site, comme c'est comme aller chercher des preuves que l'alimentation végétarienne est systématiquement meilleure pour la santé sur le site d'une association végane. C'est peut-être exact ou non, mais en tout cas, leur objectivité n'est pas des plus certaines et la qualité des preuves avancées n'est généralement pas des meilleures :lalala et j'ai haussé les sourcils devant certaines affirmations du médecin interviewé (par ex, les hommes circoncis souffrent de dyspareunie et s'arrêtent de bouger pendant l'orgasme parce que les sensations sont intolérables... ah bon ? Il s'appuie sur quoi pour dire ça ?).

L'étude est intéressante et je suis d'avis idéologique à ne pas toucher à quelque chose de normal sans bonne raison de le faire. Et puis, savoir si la circoncision pratiquée telle qu'elle l'est souvent aujourd'hui est une opération douloureuse et traumatisante, c'est une autre question à laquelle il faudrait pouvoir répondre et légiférer en conséquence. Je frémis un peu quand je pense aux bébés qu'on circoncise à vif sans anesthésie devant l'assemblée ravie

Mais aujourd'hui, sur la base de l'ensemble de la littérature scientifique, rien ne permet d'affirmer que la circoncision ait vraiment des conséquences réellement négatives ou positives sur la capacité orgasmique et la santé sexuelle des hommes à long terme. A l'inverse, les conséquences néfastes de l'excision sur la fonction sexuelle des femmes en terme de plaisir, d'orgasmes, d'excitation ont été bien démontrées. Donc j'avoue que je ne comprends pas bien en quoi il est pertinent et rationnel de mettre les deux pratiques sur le même plan.
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