Si vous avez pris le métro ce matin, peut-être avez-vous eu le plaisir de tomber sur Direct Matin et son article sur « les plus jolies femmes de l’Assemblée nationale ». Un plaisir assez salé, j’en conviens.
En effet, le quotidien de Bolloré s’est risqué à proposer un panorama des « plus jolis minois » de l’hémicycle, ceux-là même qui insufflent du « sexy » et du « glamour » à l’Assemblée (oui, non, je n’invente rien, c’est vraiment Direct Matin qui le dit).
Dans cette sélection concours de beauté, on retrouve entre autres Nathalie Kosciusko-Morizet…
Delphine Batho…
Axelle Lemaire…
Virgnie Duby-Muller…
et sans surprise, vous l’aurez deviné vous-même, Marion Maréchal-Le Pen, la plus jeune députée de l’histoire de notre Ve République :
Puisque la mission première de la femme est d’être jolie à regarder et de procréer pour la survie de l’espèce, je trouve ça assez salvateur que Direct Matin prenne le temps de ramener ces élues à leur fonction première.
En revanche, il va de soi que j’attends fermement un dossier intitulé « les mecs les plus COUILLUS (et les mieux membrés ?) de l’Assemblée » dès demain. Allez hop, chaque genre à sa place et en avant la République !
NB 1 : Dans une autre mesure, j’avais trouvé regrettable qu’une photo de Jean-Marc Ayrault, en plus du cliché immortalisant l’ensemble des ministres, ait été prise isolément avec les femmes. Un gouvernement qui souhaite présenter comme « normale » la présence des femmes aux grands postes de pouvoir doit-il rendre « extra-ordinaire » ce qu’il prétend devoir être « ordinaire » en prenant une photo aussi racoleusement « regardez comme on est pour l’égalité hommes-femmes » ?
Quelque chose me dit que la place des femmes en politique a encore du chemin à faire…
NB 2 : pour rappel, en 2006, François Bonnet, alors rédacteur en chef des projets éditoriaux, décide de quitter Direct Matin, qu’il accuse d’être une « sorte de presse d’industrie pensée et formatée pour des publicitaires où l’enjeu de l’information n’existe plus ». Un peu plus tard (en 2007), Bolloré Média décidait de censurer un article proposé par Courrier International, jugeant l’article trop critique envers la police française. En janvier 2009 c’est un autre article, cette fois écrit par un collaborateur du Monde, qui est censuré. Le papier présentait vraisemblablement le défaut d’exposer la stratégie marketing de la RATP, notamment à travers l’utilisation des données numériques que les usagers donnent en achetant un Pass Navigo. Quand on sait qu’une des filiales de Bolloré (IER) est spécialisée dans le transport et qu’elle a pour client la RATP… tout s’éclaircit.
Les Commentaires
(mais suis fatiguee aussi)