Le 19 juin 2018
Ma vie sexuelle a commencé assez tardivement. Plus précisément à 21 ans, ce qui, en soit n’est pas si tardif, mais disons que j’étais la dernière de mon groupe de potes meufs à faire du sexe.
Avant mes 21 ans, je n’avais connu que de furtifs roulages de pelles dans des soirées adolescentes et une partie de frotti-frotta à l’arrière d’une Kangoo.
Et n’ayant aucune activité sexuelle, j’étais effrayée de ma toute première fois avec un garçon pour plein de raisons mais une seule me hantait réellement l’esprit : que faire de tous ces poils une fois que je me montrerais nue ? Oui je parle bien de mes poils de chatte.
Ceux que je chassais une fois l’été venu et lors des cours de piscine pour qu’ils ne dépassent pas de mon maillot. En dehors de ces occasions-là, je ne m’embêtais pas à m’épiler, c’était trop contraignant à mon goût.
La peur que mes poils soient un repoussoir
Pourquoi craignais-je autant d’afficher mes poils pubiens à celui qui irait me déflorer ? Bonne question.
Dans ma tête, il était impératif que je sois prête à la moindre occasion qui se présenterait. Le jour où j’aurais envie de coucher avec un mec qui sera lui aussi consentant, je serais fraîchement épilée.
Je redoutais qu’un mec puisse apercevoir ma toison et se mettre à crier : « BERK ! T’ES MOCHE ! JE NE VEUX PAS DE TOI. » Ou pire, qu’il m’explique d’un ton méprisant :
« Tu sais, c’est mieux de s’épiler, nous les hommes, c’est ce qu’on préfère. »
Du coup, à chaque date Tinder, je me suis épilée. À chaque soirée, je me suis rasée.
J’ai varié les plaisirs avec des coupes en ticket de métro ou en forme de triangle. Il y a eu du sang parfois et beaucoup de douleur, notamment pendant la repousse.
Le jour où on m’a léchée avec mes poils
Quand j’ai déménagé dans une autre ville pour étudier, j’ai découvert une toute nouvelle vie. Je vivais seule pour la première fois, je rencontrais des tas de gens différents notamment les amis de fac d’une amie de longue date.
Prise dans cette toute nouvelle expérience, j’ai, un soir, décidé de ne pas m’épiler en me rendant à une fête avec mes nouveaux camarades. Après tout, j’étais là pour m’amuser pas pour me trouver quelqu’un.
La soirée se déroule et voilà que, malgré moi, j’accroche bien avec un jeune homme qui finit par me demander à 4h du matin s’il souhaite que je dorme chez lui.
J’accepte et nous finissons dans son lit à nous rouler des patins jusqu’au petit matin. Je me sens bien avec lui. Nous avons beaucoup discuté, beaucoup ri et puis il embrasse terriblement bien.
Nos corps s’échauffent et je sens que son pénis est très dur dans son caleçon. Je ne suis vêtue que d’une petite culotte et je sens bien que moi aussi, je suis très excitée.
Il se met à m’embrasser le ventre avant de me demander s’il peut retirer mon slip. À ce moment-là, je pense à ma touffe de poils pubiens qui n’a pas été inspectée depuis des mois. Je balbutie quelques mots pour lui dire : « Euh, je pense que je suis en fin de règles, donc c’est peut-être pas la meilleure des idées. »
Il me répond que ça n’a pas d’importance pour lui. Alors je respire un coup et je lui avoue tout :
« Ok. Alors, je ne suis pas du tout épilée de la chatte. »
Je me souviens de son haussement de sourcils l’air de dire : « c’est tout ? ». « Si tu ne préfères pas que je te fasse un cunni, tu peux me le dire tu sais », me dit-il en souriant à moitié.
Ce à quoi je réponds : « Non non, pas du tout, j’ai très envie, je voulais juste te prévenir. Pour mes poils. » Sur ces mots, il abaisse ma culotte, et j’ai donc droit à mon tout premier cunnilingus. C’était très bien et j’ai été très soulagée qu’il n’en ait rien à faire de ma toison pubienne.
Ma deuxième expérience de cunni poilu
Cette histoire m’a un peu rassurée, mais je ne pouvais pas m’empêcher de croire que j’étais tombée sur un excentrique. Je continuais à penser que la plupart des hommes n’aiment pas la pilosité du maillot.
Un an plus tard, bien installée dans ma nouvelle vie, rebelote. Lors d’une soirée en petit comité avec des amis, je fais la connaissance d’un beau garçon. Il me plaît parce qu’il cite Durkheim et qu’il porte des chemises boutonnées jusqu’au menton.
Tout de suite, je mets tout en œuvre pour le séduire et il accepte mon invitation à finir la nuit dans mon appartement.
Pourtant, je ne tiens par forcément à faire l’amour avec lui, juste continuer à boire des coups et pourquoi pas, s’échanger nos salives. Une fois chez moi, on discute et on trinque. Après quelques verres et des regards appuyés, on s’embrasse enfin.
Une part de mon cerveau m’alpague soudainement : « Meuf tu n’es pas épilée, ni de la chatte, ni des jambes ni des aisselles. » Au fond de moi, je sais que si un mec me rejette à cause de mon épilation, c’est qu’il n’en vaut pas peine.
Mais… je reste un peu stressée alors je lui dis de but en blanc : « Mec. Je ne suis pas du tout épilée. »
Il fronce les sourcils et demande :
« — Ça te dérange ?
— Bah non.
— On s’en fiche alors ! »
Et il m’embrasse de nouveau. Je hausse les épaule dans ma tête et s’ensuit un très bon moment pour nous deux.
Super moment ! Beau travail d’équipe.
SPOILER : Les poils pubiens n’ont rien d’anormal !
Pourquoi je vous raconte tout ça ? Parce que j’ai dépensé pas mal d’énergie à me battre contre mes poils, et à craindre le regard des autres sur mon corps. Pourtant, aucun de mes partenaires n’a hurlé à l’immondice en voyant mes poils pubiens.
Mais depuis ces deux expériences et une dose de confiance en moi, je m’en cogne totalement de mes poils pubiens tout comme la pilosité de mes jambes et de mes aisselles.
Je n’ai pas arrêté de me raser, mais je fais vraiment comme je veux.
Tous les hommes avec qui j’ai couché par la suite n’ont jamais eu un commentaire déplacé concernant ma chatte poilue. J’en déduis que je choisis des personnes polies qui respectent ma pilosité et mon corps. Quand je veux les raser, je le fais.
Si je vais en week-end à la plage et que j’ai oublié mon rasoir, tant pis, je me dévoile quand même mon maillot pour profiter du sable chaud. Si l‘occasion de coucher avec inconnu se présente et que je n’ai pas rasé mes poils depuis 4 mois, je ne vais pas me priver pour autant.
Quand je suis en couple, je ne vais pas m’épiler systématiquement les nuits où je dors avec l’élu de mon cœur. Si un seul de mes partenaires à quelque chose à redire à ça, tant pis pour lui.
À lire aussi : Faut-il prévenir son partenaire qu’on n’est pas épilée avant un rapport sexuel ?
Crédits photos : Cliff Booth (Pexels) / Ron Lach (Pexels)
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Les Commentaires
mais il y a une réelle injonction je l'ai vu à mon ancien emploi ou j'étais la seule femme. Le moindre poil me valait des remarques de la part de mes collègues, que c'était moche, que je devais épiler, que ca se faisait pas. Grrr, je leur répondais alors de me montrer si ils étaient épiler des c***lles. C'est cru, mais à la hauteur de leur remarque inappropriée