Il y a des idées qui peuvent être bonnes mais qui se transforment en fiasco. Et puis il y a les histoires de ratés annoncés.
Je pense m’y connaître un minimum en termes d’endroits originaux où faire crac-crac. Je peux même me vanter d’avoir tenté pas mal de choses au cours de ma courte vie. Mais disons qu’il y a deux manières de s’amuser : pendant l’action ou bien après, en y repensant…
Après tout, quand on fait des boulettes, autant en rire !
Un fiasco total commence toujours par un premier fiasco
Commençons par le commencement : à 18 ans, je vivais encore chez mes parents et il n’était pas question de ramener José à la maison. Surtout pas pour faire badoum-badoum.
Une nuit d’hiver, mon amoureux a tenu à me raccompagner devant la porte de mon immeuble. Nous étions transis d’amour (et d’alcool) ; tout allait bien.
Nous avons commencé à nous dire au revoir par des bisous avec la langue devant l’entrée… Mais j’avais envie de plus, de vraiment plus. Alors j’ai tiré mon amant dans la ruelle derrière chez mes parents. Quitte à faire du sexe dans de mauvaises conditions, je me disais qu’il valait mieux le faire en toute discrétion.
Arrivé•es dans un recoin sombre, nous nous sommes confronté•es à la réalité : il faisait VRAIMENT froid. Le genre de froid qui fait geler les lacs et rapetisser les kikis. Nous étions couvert•es pour affronter ces températures… Mais je défie quiconque d’aller tripoter son prochain en portant un manteau, un double pull, un jean et un collant en-dessous.
Nous étions comme deux bonhommes Michelin : mignons, pas sexy. C’est con car moi j’avais vraiment envie du monsieur tout nu à ce moment précis.
Étape deux : toucher le fond, creuser encore
Il faisait vraiment trop froid et ma maman m’a toujours dit que retirer son écharpe dehors en hiver, c’est un coup à « choper la crève »
. Le problème, c’est que là, la seule chose que je voulais choper, c’était sa bite.
C’est alors que j’ai eu LA GRANDE IDÉE, celle qui changea le cours de la nuit… J’ai pris José par la main, je lui ai dit d’un air langoureux :
« Suis-moi »
L’innocent m’a suivi.
C’est ainsi que nous sommes entré•es dans le local poubelle de l’immeuble de mes parents. Et c’est là que nous sommes resté•es.
Oui oui, vous avez bien lu, et moi j’avais tout à fait conscience de l’endroit où nous nous retrouvions. Je ne voyais jusque-là que des avantages : nous étions en intérieur et avec aucun passage de public inopiné prévu. Bon ok, j’avais surtout TRÈS envie de m’accoupler.
C’est ainsi qu’entre deux poubelles nous avons tenté d’enfin atteindre le plaisir dont nous rêvions.
Non, nous ne sommes pas des ordures
C’est fou comme il est compliqué de faire des choses quand il est impossible de s’asseoir, s’allonger où s’adosser à quoi que ce soit de peur de grandement se salir. Techniquement nous étions très, TRÈS limités en fait. Mais peu importe, je continuais à avoir envie de mon José.
Nous avons alors tenté de déjouer la loi de la physique (et de l’alcool). José-l’aventureux s’est accroupi et m’a demandé de m’accroupir sur lui. C’est là que j’ai eu ce que l’on pourrait appeler un triple éclair de lucidité :
- Nous étions dans une pièce où je voyais régulièrement des cafards se promener sur les murs
- SUPER L’ODEUR (non)
- Notre position me rappelait celle que je prends pour faire pipi dans les bois
Un fiasco ne se peut se terminer que quand on l’accepte
C’est alors que j’ai ri. Très fort. Mon bien brave ami aussi.
Nous nous sommes relevé•es et nous sommes ressorti•es nous adosser contre un muret pour se contenter de nos baisers. Il faisait froid et nos manteaux semblaient vouloir nous séparer mais nous voulions rester ensemble.
Alors OK, l’univers ne voulait pas que nous fassions l’amour ce soir, mais nous pouvions au moins nous aimer.
Au bout d’une heure, ou d’une éternité, nous nous sommes dit un vrai au revoir. Je suis rentrée chez papa-maman, lui s’est commandé un taxi. Le jour suivant est arrivé. Personne n’en a rien su. Mes parents et voisins ont continué à jeter leurs poubelles, l’air de rien.
C’était un beau raté, mais je me suis bien amusée.
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