Envie d’un petit cinq-à-sept sur un chantier de construction, ou dans la buanderie des beaux-parents ? C’est normal. Les enquêtes montrent que la plupart des couples fantasment à l’idée de faire l’amour dans des endroits insolites. MAIS (il y a un mais) (et en majuscules) la vérité est tout autre : moins de 5% des Français auraient eu leur dernière relation sexuelle ailleurs que dans un lit.
Et pour cause, les lieux publics et/ou insolites, qu’on nous présente comme la tendance le plus subversivo-jouissive du moment, c’est avant tout des endroits tout pourris pour faire l’amour. Retour sur les lieux dans lesquels on préférera garder sa culotte à sa place.
Dans un ascenseur
Au panthéon des fantasmes qu’on n’accomplira jamais, on retrouve « faire l’amour dans un ascenseur ». Et c’est logique : comment diable peut-on se retrouver dans une situation où faire l’amour dans un ascenseur est envisageable sachant que :
- L’existence du bouton « arrêter l’ascenseur » est une légende urbaine. En 33 ans de vie verticale, je n’en ai jamais croisé un.
- La probabilité que vous soyez célibataire, coincée seule avec un homme qui vous plaît, et suffisamment détendue pour envisager de forniquer, est plus faible que la probabilité que le réparateur soit le sosie de Georges Clooney.
Un ascenseur, ça monte les escaliers à votre place, et c’est déjà pas mal.
Dans une voiture
Autant je réalise bien l’aspect pratique d’une voiture pour un instant d’intimité lorsqu’on n’a pas le droit d’aller faire l’amour chez ses parents. Mais un fantasme ? Sérieux ?
Pendant qu’on roule, on pourrait à la limite faire une fellation maladroite à notre partenaire, et risquer l’accident, la mort ou l’émasculation du partenaire en question. A l’arrêt, la banquette arrière d’une Volvo n’est pas assez grande pour s’allonger. Et impossible de tenir à deux sur les sièges avant. Enfin, l’exposition publique à travers les 4 vitres et les 2 pare-brises n’est pas inscrite dans les bonnes pratiques des usagers de la route.
Seule solution acceptable : l’arrière d’un combi Volkswagen spécialement aménagé.
Au milieu de la nature
Le champ de mousse douillet au bord d’une cascade n’existe pas en dehors des publicités pour du déodorant. Dans la vraie vie, faire l’amour dans la nature implique d’avoir mal au dos ou aux genoux, d’avoir froid, et de partager son intimité avec fourmis, guêpes, moustiques et vers de terre. La nature est un truc létal, tous les tsunamis vous le diront.
Dans les toilettes du train / de l’avion / du bus scolaire
1) Il n’y a pas de place, 2) il y a de l’urine partout, 3) les effluves des produits chimiques ne ressemblent pas franchement aux phéromones. Dans le meilleur des cas, il y aura la queue quand vous devrez honteusement sortir du lieu du crime, dans le pire vous aurez déclenché une émeute. Enfin, si vous n’êtes toujours pas convaincues, sachez que le contrôleur possède obligatoirement un pass pour ouvrir de l’extérieur.
Au cinéma
20 euros. C’est le prix, en tout cas à Paris, que vous allez payer pour : un sol collant, jonché de popcorn, une interdiction totale de faire du bruit et un risque de se faire griller maximal. Alors si en plus vous ratez le film… A n’envisager que pour les véritables navets.
Sous un porche d’immeuble
C’est le truc nul, triste et froid. Si c’est votre immeuble, vous avez votre appartement juste à côté, et vous serez bien mieux dedans. Si ce n’est pas le vôtre, vous allez galérer pour y rentrer et risquer de vous faire surprendre partout où vous serez. Évidemment, si l’expérience recherchée est l’exhibitionnisme, alors banco… mais c’est un autre sujet.
Dans une piscine
La piscine, et l’eau en général, on oublie. Évoluer en milieu aqueux enlève une qualité primordiale à notre vagin : constituer un abri humide pour le pénis de monsieur. Par ailleurs, dans l’eau c’est très difficile de coulisser à deux, voire impossible si on n’a pas pied. Enfin, si votre mec éjacule dans l’eau, c’est la catastrophe. Le sperme c’est comme un chaton, il a une phobie abominable de l’eau, et profitera de la première occasion pour se coller à vos poils. Bon appétit.
Sur une plage déserte
Sur le papier, la plage déserte c’est le lieu parfait : petite brise, température idéale, sol confortable et la mer pour aller se rafraîchir nue après l’effort. Dans la pratique, c’est l’enfer et Belzebuth, c’est le sable : il pique, gratte, rentre dans tous les orifices et le gommage en profondeur au grain de sable n’est pas franchement bon pour la santé de vos muqueuses.
Oh… et puis léger détail : sauf à s’appeler Lilianne, la plage déserte n’existe pas. Vous allez rameuter tous les curieux du coin. Je le sais, ça m’est arrivée (instant vérité) (c’était très nul).
Alors d’accord, je risque de passer pour Miss Ennui 2011 et d’avoir le wall Facebook le plus vide de la galaxie, mais BORDEL DE NOUILLE je préfère faire l’amour dans mon lit et mes draps en coton. Parce que c’est mou, douillet, qu’il fait bon et sec, et surtout que je peux faire du bruit et sauter dans tous les sens sans avoir peur de me faire surprendre par un inconnu. Sans parler de se faire surprendre par un flic. Parce que faire, oui, faire l’amour dans un lieu public, c’est aussi prendre le risque de payer 15000 euros d’amende. Non seulement il faut être aventurière, mais avoir un joli compte en banque !
Les Commentaires
ça me rappelle un truc
je sais pas si ça a déjà été dit ici mais
il y a un épisode de Sex and the city où Samantha le fait avec un pompier dans une vraie caserne, elle est à poil sous une combi, c'est chaud avec son pompier et tout (ils sont vers le camion, dans la partie garage de la caserne), et là une sonnerie retentit et tous les pompiers débarquent en courant car il y a une alerte feu et elle se retrouve seule, à poil.
cet épisode m'a appris que les fantasmes de lieux publics, ça servait plus à kiffer avoir des pensées X en scred plutôt que concrétiser le fruit de ton imagination si avidement fertile.