Depuis le 3 et jusqu’au 24 mai, la série documentaire Sex & Music s’évertue à décortiquer les liens entre musique et sexualité. Est-ce que c’est la musique qui a influencé la sexualité et a participé à l’émancipation des oppressé-e-s, ou bien est-ce que c’est l’inverse
La réponse est simple : les deux.
Bon, on a complètement raté le premier volet et il n’est plus disponible en replay (il l’est en revanche à partir de 1,99€ en VOD). Intitulé De la pilule au Sida, il retrace la connexion entre chansons et libération sexuelle de 1961 à 1981, l’évolution des moeurs, des habitudes, des angoisses… De tout ce qui fait notre rapport au sexe, et des morceaux phares qui ont accompagné ces changements-là.
Le second épisode, De dominées à dominantes, risque bien de t’intéresser (et il est disponible en replay jusqu’au samedi 17 alors fais-toi plaisir). Il est consacré à la façon dont les femmes ont pris le pouvoir, sont sorties de l’inhibition dans laquelle on les avait enfermées. Comment en prenant le micro, en connaissant le succès, les chanteuses et groupes féminins ont aidé à la libération des corps des citoyennes.
Ça évoque la puissance terriblement maligne des paroles de You don’t own me posées sur une mélodie qui sonne comme une chanson d’amour, ou encore Respect d’Aretha Franklin (Respect
, qui, rappelons-le, est devenu un hymne féministe quand il a été chanté par Aretha alors que la chanson était en premier lieu portée par Otis Redding).
Ça parle du lien entre Riot Grrrl et le Girl Power, deux mouvements qui n’ont rien à voir en apparence et qui, pourtant, sont intrinsèquement liés. Non mais c’est vrai : a priori, quand on met les Spice Girls et Bikini Kill côte à côte, on n’est pas forcément convaincues que les deux groupes puissent avoir un lien, et pourtant !
Des L7 à Cyndi Lauper en passant par Madonna, ce volet est la preuve que si nous en sommes là aujourd’hui, c’est aussi un peu grâce à la musique – qu’elle ait été féministe-de-la-légèreté, féministe militante, féministe universelle, féministe individuelle, ou autre.
Dans De Dominées à Dominantes, les images et les références sont accompagnées de l’avis éclairé de Mary Lambert (réalisatrice entre autres du clip de Like a Virgin), d’Andy Zeisler de Bitch Media (que j’aurais pu écouter parler encore quatre ou cinq heures), ou encore Vivien Goldman, prof de punk à l’université de New York.
Clairement, j’ai pas vu les 49 minutes de documentaire passer. Une façon très pédagogique de comprendre comment les femmes musiciennes ont pu prendre le pouvoir sur la scène, et comment, en même temps, les femmes en général ont pris le pouvoir sur leur corps :
Le 17 mai, ce sera au tour de Des troubles dans le genre d’analyser l’influence de la musique sur le rapport au genre. Le 24, avec Sexe, douleur et rock’n’roll, l’émission se concentrera sur le lien entre l’art sur vinyle et le BDSM !
– Merci à Kevin et Pau Line de nous avoir signalé cette pépite télévisuelle !
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Les Commentaires
Une des seules chaînes que je regarde !
Les documentaires musicaux sont toujours top !!