Il y a des films qui enchantent par l’image ou l’écriture, d’autres par les acteurs, certains par le concept. Seuls, même sans se laisser démonter dans les premières catégories, se démarque quand même par son concept.
Certes, il s’agit de l’adaptation libre de la bande dessinée du même nom de Fabien Vehlmann, illustrée par Bruno Gazzotti, donc le concept a beau être incroyable, il n’a pas été créé pour l’occasion. Mais le défi majeur de David Moreau était quand même de transposer cet univers pour le grand écran. Et il réussit haut la main !
Plongez dans l’univers des adolescents de Seuls, en salles depuis le 8 février !
Dans Seuls, il n’y a nulle part où se cacher
Parlons-en, de ce concept. Cinq gamins se retrouvent du jour au lendemain seuls, littéralement, à Fortville, une cité fictive assez grande avec un quartier des affaires qui ressemble drôlement à La Défense.
Où sont passés les gens ? Quel est ce brouillard étrange qui les entoure et semble très acide ?
Les héros de Seuls sont effrayés au début, s’amusent parfois, font preuve de courage souvent, mais surtout ne perdent jamais espoir malgré des coups bas au moral.
Acculés et voyant leurs vies en danger, Dodji, Leïla, Yvan, Camille et Terry vont apprendre à se faire confiance et compter les un•es sur les autres alors qu’ils ne se connaissent pas.
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Seuls et son ambiance post-apocalyptique
C’est vrai que les personnages du film sont plutôt jeunes, mais le public visé n’est pas qu’adolescent. Et c’est pour ça que la BD parle aussi aux adultes, car elle aborde des thèmes bien sombres.
Une scène résume assez bien le propos du long-métrage : quand, dans un bus bondé, Leïla essaye de se tenir tant bien que mal en préservant son espace vital. Où qu’on soit, lorsqu’on se sent suffoquer car on est oppressé•e par la foule, et que le lendemain on se retrouve littéralement seul•e, on regrette les gens… Les mêmes qu’on maudissait la veille.
Peut-être qu’au final, les êtres humains ont besoin d’autres personnes pour exister ? On dit souvent que l’homme n’est pas fait pour vivre seul…
Une transposition de Seuls de la BD à l’écran qui se permet des libertés
Lecteurs et lectrices de Seuls, vous allez être un peu perturbé•es.
Les protagonistes n’ont plus 5 ou 10 ans, ils ont été vieillis pour mieux s’adapter au ton du film, et c’est peut-être là où ça pèche un peu. À l’instar de La Stratégie Ender où l’intérêt était d’avoir des héros très jeunes, l’adaptation perd un peu en émotion du coup.
Mais les jeunes acteurs ont compris cette logique, qui leur permet d’accorder plus de noirceur à ce qu’aurait pu être une version du film avec des personnages du véritable âge de ceux de la BD.
En tout cas, le fantastique est un genre dans lequel le cinéma français s’aventure avec un peu de timidité. Alors quand il y a de l’offre, les demandeurs se jettent dessus !
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Les Commentaires
Pour les âges, je ne trouve pas que ça puisse poser problème. Même dans la BD, je trouve les enfants très "âgés" pour leurs âge. A part pour Terry qui est vraiment enfantin dans la BD, qui a les réactions les plus enfantines, les autres enfants peuvent aussi bien avoir 13 que 17 ans, parce que ce qu'ils vivent les force à adopter des comportements qui sont, de toute façon, inédits pour des ados quelque soit leur âge.
Et ces deux acteurs ont l'air fort sympathiques
Un seul petit bémol, je trouve que la BA fait la part belle à Dodji et Leila, alors que les autres perso ont aussi des personnalités à mettre en avant. Je pense aux espiègleries de Terry (qui détendent un peu l'atmosphère ou au contraire plonge l'ambiance dans un bon malaise) et surtout à Yvan qui, s'il a moins de ressources que les deux grands, est le premier à formuler des théories sur le phénomène qui les touche. Quant à Camille, vu que ce film semble reprendre les tomes 1 et 2, on peut s'attendre à ce que son personnage soit plus développé dans le suivant où elle prend de l'importance.
Bref, à suivre de près.