— Publié le 22 septembre 2015
Cela fait plusieurs mois que les diverses bandes-annonces de Seul sur Mars font vibrer l’Internet. Forcément, moi, j’entends qu’y a un film avec « Mars » dans le titre, je me renseigne direct. Il a suffi qu’on me dise :
« Alors en fait c’est un astronaute coincé sur Mars… »
Pour que je me bouche les oreilles, refusant d’en savoir davantage, et pour cause : j’étais déjà SÛRE que je foncerais au ciné. L’espace sur grand écran, c’est ma came, Matt Damon est loin de me déplaire et Mars, si vous saviez, Mars, ça me rend ouf, moi je voulais y croire au projet Mars One, j’ai passé des heures à parler terraformation et colonisation avec mon ex en astrophysique, je guette la petite étoile un peu plus rouge que les autres dans le ciel, bref : j’étais conquise.
Alors quand on nous a proposé une projection presse de Seul sur Mars, j’ai bondi sur l’occasion plus vite que Neil Armstrong a bondi sur la surface lunaire.
C’est en frétillant presque que je me suis installée aux côtés de LeReilly pour découvrir, avant (presque) tout le monde, la surface de la planète rouge, lunettes 3D sur le nez. Et j’ai pas été déçue du voyage.
Seul sur Mars… on rigole pas mal, en fait
N’ayant rien vu de Seul sur Mars, j’avoue que je m’attendais à une quête épique vers la survie, la grandeur de l’humanité, à un film pas super jojo qui tire des larmes sur fond de musique grandiloquente — à un genre d’Interstellar, quoi (que j’ai adoré, soit dit en passant). Eh bah j’avais tort !
Seul sur Mars est une œuvre positive, rythmée par des airs de disco
Seul sur Mars est une œuvre positive, quasi légère (en tout cas en surface), rythmée par des airs de disco (oui, oui) et surtout par la personnalité résolument joviale et sarcastique de l’astronaute Mark Watney, qui se retrouve en solo solo sur la Planète Rouge. Ses collègues l’ont laissé pour mort en évacuant Mars d’urgence à cause d’une tempête, et il se réveille dans la poussière, forcé de trouver comment survivre au moins quatre ans (le temps que la prochaine mission n’arrive), avec de la bouffe pour environ… deux cent jours. En rationnant pas mal.
Facile de se laisser abattre, dans ces conditions. De contempler chaque matin l’immensité de sa solitude en se laissant lentement mourir, prêt à être le premier cadavre humain sur Mars, sans tombe ni cercueil. Mais pas pour Mark Watney, non madame. Parce que Mark Watney, il est pas du genre à se laisser abattre, et sa situation quasiment désespérée ne suffit pas à entamer sa bonne humeur. Dans son journal de bord vidéo, il enchaîne les punchlines
et les réflexions sarcastiques, ce qui a provoqué de nombreux éclats de rire dans la salle.
Matt Damon est Seul sur Mars (mais en bonne compagnie)
Le casting de Seul sur Mars est proprement hallucinant. Si le film repose en bonne partie sur les épaules de Matt Damon, toujours juste dans son rôle d’astronaute paumé qui refuse de lâcher l’affaire, tous les personnages (même ceux qu’on ne voit pas longtemps) sont incarnés par des acteurs et actrices célèbres. Voyez plutôt…
- Jessica Chastain (Interstellar), Michael Peña (Ant-Man), Kate Mara (House of Cards), Aksel Hennie (24 heures chrono) et Sebastian Stan (Captain America) forment l’équipage abandonnant Mark sur Mars
- Jeff Daniels (The Newsroom), Kristen Wiig (Mes meilleures amies), Chiwetel Ejiofor (12 years a slave), Mackenzie Davis (Halt & Catch Fire) et Sean Bean (Game of Thrones) travaillent pour la NASA et tentent de gérer la tempête médiatique suivant l’abandon d’un astronaute
- Pêle-mêle, on croise aussi Donald Glover (Community), Jonathan Aris (Sherlock) ou encore Benedict Wong (Prometheus) !
Quand on ajoute à tout ça la présence de Ridley Scott (Alien) derrière la caméra, on peut dire que bien des gens vont foncer, confiants, voir Seul sur Mars. Et ils auront raison.
Vive la science !
Comme Interstellar à sa façon, Seul sur Mars est un film résolument pro-science et pro-exploration spatiale. Si la NASA prend autant de pincettes pour gérer les réactions médiatiques à l’accident ayant coincé Mark Watney sur Mars, c’est que l’agence ne veut pas voir ses fonds réduits, ce qui annulerait les prochaines expéditions.
Seul sur Mars est un film résolument pro-science et pro-exploration spatiale
De l’autre côté du système solaire, c’est aussi la science qui permet à Mark, botaniste et mécanicien, de ne pas perdre pied. Il y a un côté extrêmement jouissif à le voir imaginer des solutions, tester des trucs, rater, recommencer, s’énerver, toucher du doigt l’« eurêka ! » salvateur avant de se raviser.
Forcément limité par les quelques ressources qu’il a à sa disposition, Mark va devoir se montrer toujours plus ingénieux, imaginatif et confiant s’il veut atteindre ses deux buts (prévenir la Terre que « coucou chu pas mort venez me chercher » et, plus prosaïquement, ne pas mourir). Seul sur Mars devient une vraie ode à la débrouille, à l’innovation et aux techniques pas si futuristes.
En conclusion, foncez voir Seul sur Mars, c’est un gros moment de kif cinématographique (et la 3D vaut vraiment le coup, puisque comme pour Gravity, elle nous immerge dans l’espace) qui vous donnera envie de construire des robots, de planter des trucs et d’aller terraformer une ou deux planètes, entre le fromage et le dessert…
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Les Commentaires
Je n'ai pas arrêté de stresser pour Watney, j'en avais mal aux jambes à la fin ^^
Il y a quelques petites erreurs scientifiques (on peut en trouver par soi-même mais internet est très utile ).
J'ai aussi trouvé qu'il y avait une certaine parité: même si les femmes ne sont pas majoritaires dans l'équipe d'explorateurs, on a une femme commandant. De plus, on leur accordait beaucoup plus de dialogues/visibilité qu'aux autres membres masculins (on n'entend quasi pas le chimiste, ni le futur compagnon de l'informaticienne, ni celui qui a une famille).
J'ai aussi eu l'impression de voir autant de filles que de garçons dans la prochaine génération d'astronautes, à la fin du film.
Maintenant que je l'ai vu, je peux regarder l'interview de Ridley Scott