Tu n’as pas eu de vie sociale pendant 5 ans car tu avais le nez collé à ta télé pour ne rien rater de la trilogie du samedi soir ?
MOI AUSSI ! Bordel, mais c’est dingue cette coïncidence !
Non en fait, pas du tout.
Nous sommes nombreux et nombreuses à régresser paresseusement en matant des séries vieilles comme nos culs. C’est à dire pas si vieilles que ça, mais qui remontent aux années 90 voire 2000.
Mais au fait, pourquoi kiffe-t-on autant se prélasser dans la nostalgie ?
Comme je n’ai pas envie de faire de généralités grossières, je vais vous raconter ma vie. Déjà parce qu’elle est passionnante, mais aussi parce que ça vous empêchera de m’engueuler dans les commentaires !
J’étais amoureuse de tous les boloss qui jouaient dans les vieilles séries
L’autre soir, j’ai imploré mon mec de bien vouloir mater avec moi les clips d’UPA Dance. Ce genre de réjouissances pas du tout vulgaires :
J’étais prise d’un doute odieux, un doute de la pire espèce qui te saute à la jugulaire et ne te lâche plus jamais : je n’étais pas sûre que mes nouvelles chaussures à plateformes étaient bien les mêmes que celles de Lola dans Un, Dos, Tres.
Finalement, elles sont identiques, je suis soulagée. Merci pour moi.
Une chose m’a frappée : j’avais été follement amoureuse de TOUS LES GARS DU CLIP.
J’ai aimé Pedro avec douceur.
Mais j’étais aussi dingue de Roberto et de fucking Geronimo ! Puis, j’ai réfléchi. Et je suis arrivée à un constat choquant : mes premiers émois sexuels je les ai eu devant… Juan Taberner !
BORDEL DE MERDE ! Juan Taberner quoi !
Tout cela a donné du grain à moudre au moulin de mon extraordinaire pensée (personne modeste). N’avais-je pas été amoureuse de tous les boloss de séries pour ados ?
Eh ben si. Il est temps de me faire à l’idée.
Et ça a grandement contribué à mon envie bi-annuelle de me replonger dans ces vieux objets télévisuels. Il y a quelques mois, je me suis refait tout Newport Beach. J’étais absolument certaine que j’allais trouver ça d’une nullité crasse.
En fin de compte, c’était un moment jouissif, au sens littéral du terme.
En partie parce que Seth Cohen est le geek le plus sexy de toutes les séries (ou du moins celles qui se passent en Californie, dans une villa, avec des gens riches qui font des gâteaux).
Ce swag !
Les vieilles séries me rappellent de jolis moments de vie
La nostalgie, c’est un état de langueur que j’aime particulièrement.
Si je la ressens à chaque épisode de Buffy, Charmed, Friends
ou Sex and the City, c’est clairement parce que toutes leurs images me rappellent de bons moments.
Prenons Buffy. Je devais avoir autour de 7 ans quand j’ai collé ma tronche pour la première fois devant la télé pour regarder Sarah Michelle Gellar défoncer des vampires.
Mon père trouvait que j’étais trop jeune pour voir ça. Non parce que c’était violent mais parce que :
« Des gens s’embrassent dedans, c’est obscène bordel de bite ».
Mon père est un poil réac’ quand il s’agit de bouche-à-bouche amoureux. Alors les scènes de cul, je ne vous raconte même pas ! Du coup, je me planquais chez ma copine Louise pour mater les épisodes en cachette.
Ce rituel interdit me rendait ivre de bonheur et de Candy Up au chocolat.
En plus, Un Dos Tres me rappelle mon baccalauréat de danse. Un événement somme toute stressant mais dont je garde un souvenir ému. Les consignes de la prof étaient :
« Éclatez-vous, soyez originaux et surtout synchros ».
Après des heures de discussion avec ma meilleure pote pour savoir ce qu’on allait bien pouvoir faire de mon corps (je suis empotée comme dindon manchot dès qu’il s’agit de faire trois mouvements), Alessandra a eu une fulgurance.
Nous allions reprendre la chorégraphie de Sylvia sur la chanson Lullaby de The Cure (épisode 12, saison 1).
Une danse absolument géniale lors de laquelle les élèves étaient déguisés en créatures du Mal, et grimpaient les uns sur les autres à la manière d’arachnides.
Alors bien sûr, nous avons composé avec notre niveau et nous sommes passées de quelques portés périlleux. Mais l’idée était là. Le titre de notre performance ? Métamorphose…
Un titre parfaitement révélateur du moment que nous vivions.
Cette chorégraphie a signé, quelque part, notre passage à l’âge adulte. Car il s’agissait d’une épreuve qui sonnait le glas de notre vie lycéenne.
J’allais bientôt avoir 18 ans. Le monde attendait de moi que je devienne adulte.
Les vieilles séries me font (toujours) rêver
J’ai voulu être une sorcière. Et puis j’ai voulu être danseuse étoile. J’ai voulu être riche. Et puis j’ai voulu être experte en arts martiaux.
Ma mère vous dirait en riant à gorge déployée (parce qu’elle est tout le temps comme ça) :
« Normal, elle est Balance. »
La réalité, c’est juste que je suis versatile. Je serais née en janvier, ça serait pareil. Enfin je pense. C’est surtout que, comme beaucoup de gosses, j’avais besoin de me réinventer en permanence.
Et les séries télé m’aidaient à être plurielle.
Je pouvais m’imaginer aussi bonne danseuse que Sylvia, aussi badass que Buffy ou aussi chaude que Phoebe.
Et vous savez quoi ? J’ai toujours les mêmes rêves !
Je pense d’ailleurs sérieusement à démissionner de madmoiZelle pour devenir danseuse étoile à l’Opéra de Paris. Mais ma seule chance d’être un petit rat, vu mon niveau en pirouettes, est d’aller traîner mon fion dans les égouts.
Aussi, je rêve toujours de prendre des cours de karaté pour niquer la gueule d’éventuelles forces du Mal. Bon, elles seraient transposées dans la vraie vie of course.
À la place d’un vampire, je mettrais des coups de boule à un cinéphile relou qui m’imposerait son avis sur le dernier Audiard par exemple.
Allez, j’arrête de disserter sur ma propre existence et je vous laisse la parole. Dites-moi que je ne suis pas la seule à crever de nostalgie devant les séries des années 90/2000.
Pitié !
Merci.
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