L’idée qu’on puisse penser à Cartoon Network en soupirant, « Aaah, les tendres dessins animés de mon enfance ! » me semble tout à fait impossible. Pourtant, ces même dessins animés m’ont marquée à vie…
Retour sur des créations totalement délirantes qui méritent leur place au Panthéon de la folie.
Les Super Nanas, le dessin animé ayant inspiré Orange Mécanique
On peut déclencher des guerres civiles rien qu’en débattant de qui est la plus sensas’ : Belle, Bulle ou Rebelle (arrêtez de vous voilez la face : c’est Rebelle, un point c’est tout.) Mais moi ce que j’aimerais faire c’est débattre de la santé d’esprit des créateurs de cette série.
D’accord, d’accord, un papa qui élève seul ses filles, c’est plutôt révolutionnaire dans l’histoire des séries pour enfants. Mais n’oublions pas le point principal du scénario : les super-nanas ont des super-pouvoirs et combattent des super-méchants. Alors. Qui présenter en premier : l’écrevisse en tenue de cuir rouge ? La secrétaire du maire au cou qui dépassait toujours du cadre ? Les méchants qui se déguisent incroyablement mal en super-nanas pour faire croire qu’ils sont gentils ? LE SINGE VERT AVEC UN BOCAL SUR LA TÊTE ?
Pardon, je m’emporte.
Il y avait donc cette bande de sacré rigolards, et un niveau de violence assez extrême. Les méchants (et les Super Nanas) se retrouvaient souvent avec des jambes cassées, des nez ensanglantés, des yeux au beurre noir. Je ne dis pas que c’était trop violent pour les enfants, mais c’était hyper sombre. Qui a lu ce pitch et s’est dit « Hm. Oui. Voyons… diffusons ce dessin-animé sur une chaîne pour enfants, juste après Le Laboratoire de Dexter » ?
Souvenez-vous également du fait que les Super-Nanas, quand elles vont à l’école, sont en maternelle. EN MATERNELLE. Elles apprennent les lettres de l’alphabet et dessinent des chatons avec des pastels. Si j’étais une personne de plus de 60 ans, je dirais que les créateurs de la série avaient « fumé la moquette ».
P.S. — En cherchant des images des super-méchants, j’ai eu la joie de tomber sur ce site absolument délicieux que je vous invite à visiter.
Allo ui cer Courage Le Chien Froussard
Non mais COURAGE LE CHIEN FROUSSARD quoi. C’était ce dessin animé qui arrivait au moment où vous vous y attendiez le moins – le mardi en fin d’aprèm, quand vous vous sentiez en sécurité au milieu des emballages chiffonnés de Kinder et des Chocapic éparpillés sur le sol. Et là… un bonhomme surexcité apparaissait à l’écran pour nous annoncer que l’épisode allait débuter.
Terreur dans la maisonnée.
Qu’est-ce qui était si effrayant, au juste ? Était-ce la méchanceté profonde de tous les personnages ? Les regards complètement vides de Muriel et Eustache, qui recueillent Courage ? Était-ce les couleurs pisseuses, la musique glauque au possible, ou le fait que Courage ne puisse s’exprimer que par gémissements désolants ?
Évidemment, comme c’était un dessin animé, tout pouvait arriver. Tout arrivait donc, sans aucune explication : un hôtel tenu par des chats, des momies, des zombies, une ville où des cochons géants travaillent comme serveurs au restaurant… Courage était toujours le seul à paniquer, tandis que ses vieux maîtres acceptaient tout comme une fatalité.
Courage le chien froussard parvenait à me déprimer, me révulser et me faire froid dans le dos tout à la fois. Et j’avais quelque chose comme 9 ans ½. Je blâme ce trouillard de chien pour toutes mes habitudes bizarres d’aujourd’hui.
Johnny Bravo, Samouraï Jack, d’autres gens pas intéressants
Tous ces dessins animés dont le héros était un homme, la trentaine, seul, qui avait une vie inexplicable et terriblement répétitive… Mais qui avait décidé de laisser ça à l’antenne ?! Johnny passait littéralement ses journées à draguer des filles avant de se faire rembarrer. À. Chaque. Épisode. Rien d’autre ! Bip-Bip, mais avec des humains et du harcèlement de rue.
Je me souviens de fous rires épiques avec mon grand frère devant notre télé, tant les aventures de Samouraï Jack n’avait littéralement aucun intérêt. Vous vous souvenez du générique ? « Back to the past, back to the past, Samurai Jack » répété pendant une minute. Pauvre Jack. Parfois je repense à lui, marchant seul dans la forêt enneigée, à la recherche de mecs avec qui se battre… Il devait vachement s’ennuyer.
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Ma conclusion, c’est que les enfants sont vraiment des êtres bizarres. On leur donne des dessins animés complètement fous, imaginés par des dingues au croisement entre Salvador Dali et Roald Dahl, et pour eux c’est juste une distraction post-goûter normale.
Et toi, quels dessins animés de ton enfance as-tu redécouvert avec stupéfaction ?
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