Dans le monde merveilleux des séries télé, l’audience et les producteurs décident de la vie et de la mort d’un show (un peu comme César, à l’époque, avec son pouce en l’air). Si certaines durent bien trop longtemps (qui a dit How I Met Your Mother ?) (je vous entends au fond, qui a dit The Big Bang Theory ?), il arrive que des perles aussi rares que Community soient menacées, et que d’autres soient carrément annulées. Retour sur trois séries qui ont été arrêtées bien trop tôt.
Defying Gravity
Defying Gravity, c’est l’épopée, en 2052, de huit astronautes lancés pour une mission de six ans dans l’espace, avec escale sur chacune des planètes de notre système solaire. Officiellement envoyés pour recueillir des données diverses sur la composition de Saturne, Mars, Neptune et consorts, ils se rendront peu à peu compte que la NASA et le gouvernement n’ont pas été tout à fait honnêtes avec eux et que leur mission est toute autre.
Entre relations humaines en huis clos, science-fiction et théorie du complot, Defying Gravity aurait pu fonctionner efficacement et j’étais personnellement très emballée par les premiers épisodes (j’adore les trucs dans l’espace, comme vous le savez déjà). Mais le scénario s’est totalement embourbé, les liens entre les personnages sont devenus un peu WTF (bon, en même temps, la série avait été présentée comme « un Grey’s Anatomy dans l’espace » : j’aurais dû m’en douter) et même si vaisseau spatial, étoiles et planètes restaient bien jolis, la fin de la saison 1 était tellement bordélique que je n’ai pas été surprise d’apprendre que le projet avait été abandonné et que Defying Gravity, c’était fini. Je suis donc toujours en quête d’une bonne série se déroulant dans l’espace (mais genre futur proche, pas Star Trek) : à bon entendeur, salut !
Carnivàle (La Caravane de l’Étrange)
On suit dans Carnivàle une fête foraine itinérante pendant les années 30 et le « Dust Bowl »
, une catastrophe écologique qui a ravagé une partie du Midwest américain déjà en pleine récession économique (Les Raisins de la Colère, tout ça tout ça). Le héros, Ben Hawkins, ayant perdu ses terres comme beaucoup d’autres, rejoint le convoi après un petit séjour en prison et y exploite ses pouvoirs de guérison et de résurrection jusqu’à se retrouver en plein coeur d’une lutte ambiguë entre le Bien et le Mal.
Créée par Daniel Knauf, qui bosse maintenant sur Supernatural et Spartacus (entre autres), Carnivàle est une oeuvre totalement folle, conceptuelle, complexe et un vrai OVNI télévisuel. Entre fresque historique dans l’Amérique meurtrie de la Grande Dépression, comédie de moeurs entre membres de la fête foraine, malaise digne des musées flippants de Jack Parker façon Freaks, grandes entités ésotériques façon LOST, c’est le bordel, mais c’est extrêmement bon et plein de talent. Entre audience confuse et coûts exorbitants (justifiés par le réalisme hallucinant des décors et costumes de la série), Carnivàle a été annulée par HBO après deux saisons, l’ultime épisode se clôturant sur un cliffhanger haletant qui ne trouvera malheureusement jamais son dénouement.
The Lost Room
Joe Miller, père divorcé ayant la garde de sa fille et détective dans la police, se retrouve en possession d’une clé très spéciale, qui lui a été léguée par un jeune délinquant sur le point de mourir. Peu importe la serrure sur laquelle on l’utilise, la porte s’ouvrira sur « the Lost Room » (la chambre perdue), une pièce d’un vieux motel abandonné, et permet de se « téléporter » si le porteur de la clé pense à une porte précise une fois qu’il veut sortir de la « chambre perdue » : même si c’est l’entrée d’un bungalow perdu au fin fond des Bahamas, la clé l’y emmènera. Joe Miller découvrira les dangers de la « Lost Room », qui peut faire disparaître les imprudents à jamais, et les mystères derrière les objets qui s’y trouvent, chargés de différents pouvoirs et activement recherchés par plusieurs mystérieuses cabales.
The Lost Room a été pensée comme une mini-série de trois fois 80 minutes pour la chaîne Syfy (découpée en six épisodes de 50 minutes pour la diffusion française sur M6 puis W9). Quatre heures de show en tout, donc, ce qui est bien peu pour une intrigue aussi complexe que celle développée par les scénaristes ; la fin a donc été laissée « ouverte », concluant les grandes lignes de l’histoire mais bien loin de répondre aux multiples questions qu’on se pose, en tant que spectateur. Si l’audience avait été suffisante, The Lost Room aurait pu devenir une série à part entière, mais ce ne fut pas le cas… et on se retrouve donc coincés avec ces trois épisodes, certes honorables, mais qui nous laissent terriblement sur notre faim. C’est dommage, parce que ça partait vraiment bien.
Et vous ? Quelles sont les séries que vous regrettez ?
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